Adieu? Vraiment? [Pv Bella]

Trois semaines que la seule et unique nuit que j'avais partagé avec Bella avait eu lieu. Depuis cette nuit, je ne l'avais pas revu et ne l'avais pas recherché. Ce n'est pas l'envie qui m'en manquait bien évidemment mais je n'avais qu'une parole et donc, même si cela était la mort dans l'âme, je ne la traquais pas, n'essayait pas de la retrouver vainement. Au contraire, depuis cette nuit, mes pensées étaient pour elle mais je passais d'avantage de temps avec les garçons perdus. J'avais le sentiment d'avoir un peu négligé Derek et notre amitié. De ce fait, je me fis un point d'honneur à régler cela en passant d'avantage mes journées tout en jonglant entre franche camaraderie et sales petits coups à réaliser tant aux pirates, qu'aux autres garçons ou encore aux indiens. Cela ne partait d'une mauvaise intention, non. Disons que je laissais revenir cette espièglerie que je sentais m'avoir quitter ces derniers temps. J'étais content, heureux, j'avais le sourire et, ce, malgré que je n'avais aucne nouvelle de sa part. Je me souviens que je lui avais fait parvenir, un soir, une lettre par la mer, une lettre que j'avais écrit lors d'un de mes bad trip où j'exprimais de tout mon coeur et avec une certaine romance que je ne voulais pas qu'elle meurt avant que je le fasse mais rien, absolument rien d'autre.

Ce soir, c'était un soir que j'avais tant attendu ! Pour moi et les autres garçons perdus, c'était le conseil de guerre de Peter. Un conseil de guerre, oui, l'une de ces réunions où nous réfléchissâmes à comment provoquer un énième conflit avec les pirates. Peter voulait tâter du Crochet mais, il voulait que cela soit pour une raison bien précise. Je dois bien avouer que cela m'étonna puisqu'il n'avait pas besoin de raisons en temps normal mais soit. C'était lui le chef et, malgré quelques unes de ses excentricités qui pouvait m'exaspérer, je le respectait et l'appréciait énormément. Notre tâche à tous était de trouver un bon moyen de titiller les pirates pour que ces derniers se préparent à un conflit entre les deux forces en présence. Les idées fusèrent et tout et n'importe quoi vola au coeur de l'assemblée. Derek me fit bien rire en déclarant qu'il fallait simplement lancer une pierre dans la fenêtre de la cabine de Crochet et qui viendrait le blesser par l'occasion. Je n'avais d'ailleurs pu me retenir à imiter la scène qui fit rire l'ensemble des enfants perdus. Le jeunot voulait une histoire de laxatif où je ne sais plus trop quoi mais, ça, c'était drôle à voir mais pas pour une bataille. En effet, on voulait toujours les pirates au meilleur de leur forme, d'où le fait de trouver un jeu intéressant pour les provoquer.

J'avais une idée que je gardais bien au chaud car, comme à l'accoutumée, Peter me demanda mon avis en dernier. Pourquoi en dernier? Parce que je savais avoir ce sens assez critique sur tout plan ou toute idée suggérée et que je pouvais utiliser les suggestions des autres pour proposer un mélange d'idées totalement détonnante. Cependant, aucune ne m'avait assez inspiré pour que j'en oublie la mienne et, de ce fait, je fis part de mon plan à l'assemblée. Puisque j'étais connu pour être le filou et le magouilleur de la bande, autant user de ce statut. Je proposai à tous le jeu du traitre ! Quel était-il? Et bien, tout simplement, je venais faire celui qui en avait marre de Peter et des garçons perdu voulant à tout prix me débarasser d'eux. Ainsi donc, je devais trouver les pirates et les convaincre de vouloir se lancer dans un conflit destructeur. Si je ne réussissais pas, il fallait que je blesse au moins les pirates suffisament dans leur orgueil pour qu'ils s'énervent tous d'ici demain et lancent une attaque générale avec leur capitaine. Hum, oui, dans les deux cas, cela devrait se faire, tout du moins, je l'espère. Si pas, je jouerai la victime, molestée par les pirates et, tous ensemble, serions l'instrument de vengeance de la torture que j'aurai pu subir. Hum, miam, j'en salivais déjà...

Quelques heures plus tard, je me trouvais au centre de la 'ville' de Neverland. Oui, j'étais en territoire soit disant neutre mais qui, en réalité, appartenait aux pirates plus qu'autre chose. Certes, les sirènes avaient un libre accès ici mais, ce n'était que pour mieu être utilisées comme simple objet par ces maudits flibustiers. Pas loin du bar, mes pas me conduisèrent vers cette bâtisse alors que je flânais avec non chalance jusqu'à ce que deux bon gros rabougris me tombent dessus.

"Hey, t'as vu ça? C'est un de ces satané gosses !"

On me pointait du doigt avec une lueur dés plus malsaines accompagnée d'un sourire on ne peut plus sadique. A les voir comme ça, tous deux ventripottant, je posa une main sur mon front et soupira avec un certain désespoir.

"Bon dieu, voilà Gustave et Hector qui pensent avoir trouver le trésor du siècle..."

"Qu'est-ce qu'il marmonne l'autre guignol là?"

Lâcha l'autre puant déouglinant de ueur. Beurk, j'en avais des haut le coeur rien qu'à le regarder. Brrr, y avait de quoi avoir des frissons de dégouts quand vous vous adressiez à un pirate.

"Il marmonne qu'il était censé venir pour vous proposer un pacte pour détruire Pan et sa bande. Mais bon, vu à quel point vous êtes limités dans votre petite cervelle, je vais vous expliquer tout depuis le début."

Je les voyais se regarder, l'air de se demander ce que je pouvais bien leur raconter et je ne pu alors m'empêcher de sourire d'un air moqueur.

"Wouhou, votre guignol est là."

Je leur faisais signe pour qu'ils reportent leur attention sur moi, chose qu'ils firent rapidement.

"Bon, je préfère comme ça, donc..."

Je commença à m'approcher d'eux tout en me lançant dans l'explication de mes plans.

"Avec ces chers garçons perdus, nous étions plongé dans un ennui sans égal. Autrement dit, un ennui énorme. Alors, j'ai dit à Peter, Peter écoute, je vais aller près des pirates, je vais leur dire que j'en ai marre de vous et que je sais où et quand frapper les enfants perdus et là, bam, on piège ces idiots de pirates."

Tout en me rapprochant, je m'étais déplacé sur le côté pour faire le tour et atterir derrière eux. Ils me regardaient intrigués, toujours dans l'expectative de ce que je pouvais leur expliquer. On peut dire que j'étais tombé sur la crème du caviar avec ces deux là. Mais bon, je m'en amusais et, au moins, ils me serviraient à la réalisation de mon plan.

"Mais, comme je suis encore plus con que votre capitaine, chose qui est pourtant impensable, je viens tout vous avouer pour que vous me mettiez aux fers et que vous piégez les enfants perdus obliger de venir me libérer. Vous comprenez l'astuce? Je suis vraiment stupide n'est-ce pas?"

Terminais-je dans un grand et profond sourire qui leur provoqua une grande hilarité bien grasse où les surnoms de cons, de débiles, d'inconscients volaient à mon égard. Pourtant, c'était bien eux les abrutis, oh que oui car ils ne comprirent pas comment ce coup mutuel sur leur tête arriva et qu'ils s'écroulèrent sur le sol.

"Ah, ces pirates... Je vais finir par regretter le commandant Starkey..."

Soupirais-je tout en venant saisir leur deux sabres. J'en pris un en main et l'autre que j'attacha à ma ceinture, après tout, il pourra toujours me servir.

"Bon, c'est pas tout ça mais, oublions le jeu du traitre et allons titiller leur orgueil..."

Je me sentais pousser des aîles, je me sentais aussi libre et aussi que Peter en cet instant. Pourquoi? Je n'en sais rien. Peut-être que le côtoyer m'avait rendu tout aussi fou et libre dans ma tête qu'il pouvait l'être. En tout cas, si c'était bien cela, je ne le remercierai jamais assez car c'était une sensation dés plus plaisante. Oui, c'était avec courage, détermination et pure folie que je me rendis au bar, sabre en main.

"Et une mort désastreuse pour cet hameçon de fioriture purulent qu'est le capitaine Crochet !"

Proclamais-je à haute et intelligible voix en venant me faire une place au centre de la piste de danse au coeur de ce bar dont l'ambiance se stoppa de manière nette et brutale lorsque je proclama ma phrase avec vigueur et conviction. Je n'avais pas fais attention à qui était présent ou non, non. Je savais juste que la majorité des personnes présentes étaient des pirates à moitié beurré en gente compagnie et, cela me suffisait amplement ! Cela dit, leurs réactions aussi diverses que variées n'allaient certainement pas tarder à fuser et, là, oui, là, mes deux sabres me seraient utiles...

Les journées, les nuits se ressemblent, ma vie à pris un train train que je refusais, et pourtant je le vivais, attendant que Peter vienne enfin m'arracher à tous ça.
J'attends ma mort, encore plus depuis trois semaines. Trois semaines, c'était le temps qui avait passé depuis notre nuit, j'avoue y penser parfois, lorsque je n'arrive pas à dormir après être rentré d'une des couches de mes pirates adorées, les cons je les hais.

Je reprends conscience de l'endroit où je me trouve, le bar, plein à craquer encore une fois, ma nuit va être comme toute les précédentes, comme d'habitude, je vais boire action qui ne servira à rien vu que je ne ressens plus l'alcool, je m'approche du comptoir, le barman me fait un clin d'œil, pathétique. Je n'ai pas besoin de commander il sait ce que je bois, il me l'apporte dans la minute qui suit mon arrivée, je bois d'un trait le mélange alcoolisé, comme prévu ça ne me brule même pas la gorge, là c'est moi qui suis pathétique. Peut importe ne l'oublions pas, ce soir je suis une pute comme n'importe laquelle.

Ma mort viendra-t-elle bientôt m'arracher à tous ça ? Cette pensée me fait revenir le souvenir, pas si vieux, d'une lettre reçu il y a quelques jours de cela, Jake se noyait dans tous cet amour stupide que je lui enviais, je ne peux aimer. Mon second verre suit le même chemin que le premier, et lorsque je le repose mon cher serviteur s'empresse de le remplir à nouveau, un sourire accroché à ses lèvres, je le soupçonne de fantasmer sur moi... Comme les autres.

Je l'embrasse sur la joue après mon cinquième verre, baiser habituel signant la fin de mes consommations, je me lève et me dirige vers cette piste de danse, sous le regard de ses hommes que je vomis sans cesse, j'aimerais pouvoir déverser mon venin sur tout leur être mais je ne le peux, Vita m'a envoyer travailler, alors soit, je travaillerais ce soir, il le fallait, c'était ce que j'étais une sirène, même si Pan m'accordait un minimum d'importance je n'en étais pas moins une sirène, même si un de ses garçons croyait m'aimer, je restais toujours la même, égale à moi même, Bella la sirène.

Ma danse infernale commence, et déjà je sens un corps se coller contre le mien, je me retourne le regarde, observe tout ses traits, je cherche quelque chose, un détail qui me ferais le choisir lui pour une nuit, je remarque alors, l'idiot a les yeux bleus... Et bien grâce à ton regard qui me fait vaguement me souvenir de quelqu'un c'est toi qui passera la nuit avec moi.
Il me désire tant le connard, comme je le hais. Ses mains frôlent tout juste mes hanches, le con essaie de se convaincre que je suis à lui, d'un coté il n'a pas tord, puisque se soir, c'est lui que j'ai choisis. Il n'ose pas toucher mon corps, alors en bonne pute que je suis c'est moi qui me colle à lui, sous les regards des ses compagnons, le tout beau paiera pour m'avoir ce soir, Vita sera surement fière de moi, et moi ? Je me détesterais surement encore plus.

"Et une mort désastreuse pour cet hameçon de fioriture purulent qu'est le capitaine Crochet !"

Mon estomac se tord conscient qu'il connait cette voix qui vient de briser l'ambiance du lieu, les pirates se retournent, ils regardent tous dans une seule et unique direction, direction que moi je m'interdis, comme s'il avait compris ce qu'il se passait le jukebox de la salle s'arrête de tourner à cet instant précis, je ne regarde toujours la personne qui est à présent devenu le point d'attention de tous ceux présent ce soir, contrairement à eux, je m'avance vers la machine qui aurait dû continuer à faire de la musique au lieu de se stopper comme elle l'aurait fait dans une sitcom ratée. J'appuie sur les boutons, la mélodie reprend, je me retourne vers mon pirate du soir, son regard parait vide, je caresse sa joue, il reporte son attention sur moi, et apparemment je venais de signer le retour d'ambiance pour le bar dans toute son intégralité.

_Crochet et ses pirates sont des clients comme les autres ici, si quelqu'un n'est pas d'accord avec cela il n'a qu'a partir.

Lancais je dans le vent, en accrochant mes bras autours de celui qui allait payer pour moi, notre danse reprend, mon cœur hurle qui l'a mal, je fais taire ses cris en renforçant mon étreinte au pirate.
Je ne le souhaitais pas, mais ce soir, j'étais plus la sirène que Bella, Vita m'avait à la bonne depuis l'histoire Holly, je me devais de rester tranquille, et de jouer à la perfection mon rôle.
Que Jake soit là n'allait pas m'en empêcher.

Ils me regardaient tous avec leurs airs de merlants fris et de pirates sanguinaires prêt à me trancher la gorge pour le parjure que je venais de lancer à haute voix au coeur de cette taverne, de cette piste de danse. Mais quelle bande de sardine mal léchée qui n'osaient même pas bouger le petit doigt. J'étais là, un de ces enfants au service de Peter qui s'amusait à leur mettre leur plus grande décullotée chaque fois que je les voyais. Et, comme des cloportes sans cervelles, des fourmis désorientées sans la présence de leur reine, ils ne bougèrent pas. Rah, mais qu'est-ce qu'il faut faire pour que cette bande d'ivrogne se trémousse le popotin un tant soit peu et laisse exprimer leur rancoeur? Hum? Oui, j'allais vraiment finir par regretter Starkey et les autres. Certes, ils ne valaient pas plus qu'un cul de bouteille vide mais, au moins, quand on les titillaient, ils réagissaient tous au quart de tour et l'on pouvait s'amuser. Maintenant, c'était peut-être un conseil divin qu'aucun ne bouge. Peut-être était-ce un signe pour moi qu'il valait mieux que je parte au lieu de venir défier le nombre incalculable de barback putréfiante se trouvant ici. Et là, BAM, la musique revient, l'ambiance reprit son intensité. Qui? Qui avait osé faire cela? Qui avait brisé mon entrée sans un quelconque signe d'intérêt ni de considération pour mes propos? Lequel de ces chiens galeux m'avait ainsi manqué de respect ouvertement et voulait être le premier à tâter de mon sabre? Tiens, on dirait que je pense comme un pirate là, c'est assez amusant, je dois bien l'avouer... Oui, ce jeu me plait, on ne peut plus qu'autre chose actuellement, jusqu'à ce que...

"Bella..."

Laissèrent échapper mes lèvres sans que je ne m'en rende compte... Ma voix n'avait pas été forte, non... Ma constatation s'était éteinte sous la forme d'un murmure à peine audible dans le brouhaha redoublant d'intensité. Etait-ce elle? Etait-ce elle qui m'avait ignoré pour rendre l'ambiance à ce lieu? Etait-ce elle qui, peut être, voulait me faire prendre conscience qu'il valait mieux que je parte vu la configuration des choses actuelles afin que je ne cours aucun risque et, de ce fait, en faisant disparaitre ma phrase provocatrice? Etait-ce elle qui...
Ma réflexion prit fin alors que je la regardais lancer l'éloge des pirates et du capitaine comme quoi ils étaient les bienvenus ici et que celui que cela dérangeait n'avait qu'à dégager d'ici...
Oui, c'était donc elle... Mais, pourquoi réagissait-elle comme cela? Je ne disais pas cela pour ce déhancher écoeurant et me fendant l'âme qu'elle avait contre ce pirate, non. Je disais cela pour le fait qu'elle avait brisé ma provocation. Bella, sans doute voulais tu protéger ton fond de commerce ou t'assurer de ne courrir aucun risque mais, en ce qui concerne le danger, je sais que tu sais te défendre et que, qui plus est, je serai quand même là pour veiller sur toi. Et puis, j'avais eu un ordre de Peter, un ordre que j'avais désiré et que je comptais accomplir dans toute sa splendeur et, ce, malgré ta présence. M'en voudras-tu par cela? Me détesteras-tu pour ce jeu que je réalisais ce soir? Me détesteras-tu d'être aussi puéril et aussi inconscient? Si cela était le cas, je m'en désolais d'avance mais, tel était le destin et puis, ce ne serait pas le premier ordre de Peter, sa première parole, promesse ou que sais-je qui détruirait ce lien interdit présent entre nous et que nous nous refusons tout de même malgré tout... Toi par envie... Moi par respect...

Bon, sur ce, l'air était entrainant, tout le monde semblait de bonne humeur, il était temps de réchauffer d'avantage cette atmosphère tout en offrant une ode à ce cher, à ce grand, à ce si honorable pirate qu'était le capitaine James Crochet !

"Mesdames, messieurs, votre attention je vous prie !"

J'étais fou, véritablement fou d'être seul au milieu de tous ses ennemis sanguinaires et à les énerver au point qu'ils brandissent le sabre pour un affrontement qui ne tournerait certainement pas à mon avantage. Oui, j'étais fou mais, la sensation d'adrénaline parcourant mon corps me faisait encore plus d'effet que le meilleur des shoot et, en plus de cela, Peter ne m'avait-il pas choisi parce que j'étais fou?

"Incapable de prendre la route des septs mers,
Ce ridicule personnage se terre,
Dans sa sombre et immonde galère,
Avec tous ces abrutis sanguinaires.

Il se croit le plus grand homme de la terre
Mais, il faut bien se l'avouer, c'est le pire des calvaires !
Toujours à apprendre la première lettre de l'abécédaire,
Il ne se rend pas compte que c'est de lui que ses hommes se moquèrent.

Abruti, orgueilleu et totalement désespérant,
Il ne voit même pas que c'est pour moi le désir ardent,
De ses filles de joies reconnaissante leur seul amant.
Jamais jamais c'est adulte ne sera grand..."

Ah, mes paroles commencèrent à se répandre en harmonie avec la musique. Je me déplaçai au coeur de la salle, allant près de simples filles de joies simplement humaines et participant à mon jeu en venant caresser mon torse lorsque j'évoqua le manque de charisme de ce stupide personnage. J'aurais pu aller près de Bella mais, non. Elle, elle ne m'aurait pas suivie et m'aurait empêcher d'aller plus loin ou m'aurait repousser sans aucune gêne, ce qui aurait bien évidemment briser ma petite chansonnette.

"Regardez vous bande de bouseux,
Vous critiques des enfants heureux,
Mais c'est parce qu'ils valeront toujours mieux,
Que des insectes écervelés, miteux.

Vous n'osez même pas bouger,
Vous êtes là à m'observer,
Alors que votre capitaine se fait critiquer,
Peur que je vous foutte une décullotée?

Ah ah, je rigole de votre comportement,
Si dégueulasse et non galant.
Vous vous croyez grand?
Pourtant personne ne se lance sur ce sabre scintillant.

Allez les hommes, reveillez vous !
Faites vous désirer, soyez fou.
N'ayez plus peur de moi, c'est tout.
Car après t..."

"Mais il va la boucler celui là !"

Je n'eus pas le temps de terminer ma phrase qu'un mastodonte de deux mètres me saisait par l'arrière de la nuque pour m'envoyer valser dans le juke box avec une certaine violence. Je sentis la machine explosé sous l'impact de mon corps et venir s'unir à moi dans de minuscules échardes s'invitant sous ma peau sans me demander l'autorisation. Je n'entendais plus rien, un grand silence alors que je redressai ma tête légèrement pour la secouer et être certain que j'avais encore toutes mes idées en place. Heureusement que j'avais la caboche assez endurcie par les nombreux conflit passé, sinon, je pense que j'aurais été out dés l'ouverture de ce premier round mais, non, tout de même pas !

Ca y est, je les entendais, des rires gras, des menaces de mort courant à mon égard. J'avais fait l'idiot, le débile, l'abruti avec ma chanson qui ne volait pas plus haut que des fiandes de scarabées et, finalement, c'est sans cervelles avaient fini par entrer dans mon jeu. Encore heureux car j'allais arriver à court de paroles à ce train là.

"Et bien, il était temps que vous réa..."

Là, ce ne fut plus par ma nuque qu'on me tira mais bien par les cheveux.

"Et si on le faisait danser maintenant les gars, hein?"

Ils se moquèrent tous de moi et je ne préférais même pas regarder l'expression faciale de Bella. Cette expression qui me prendrait pour un cas désespéré qui méritait ce qui lui arrivait. Ce regard de mépris et de dégoût qu'elle pourrait avoir en constatant que, en apparence, je n'étais peut-être plus ce garçon perdu qui avait volé son corps, son âme et une partie de son coeur à son insu. Mais oui, tu étais sirène, ça impliquait certaines choses et, il en allait de même pour moi et mon rang de garçon perdu.

"Avec joie !"

Répondis-je avant de déclancher un début de bagarre générale en envoyant mon pied en arrière, venir visiter avec violence les valseuses de mon agresseur. Oh oui, on allait bien rire, je le sens...

"Que la partie commence !"

L'ambiance ayant repris de plus belle, mon pirate de compagnon continue de danser avec moi. Il m'embrasse même dans le coup, je pourrais presque l'apprécier ce pirate, folle que je suis.
On danse, nos corps se planquant l'un contre l'autre, je me fiche que Jake soit là, s'il ne l'a pas encore compris je travaille ce soir, et je me fichais de ses caprices de gamins, et je le savais qu'il allait bientôt en faire un.
Comme pour répondre à mes pensées, il attire l'attention sur lui, encore une fois.
Une seule phrase et tout le monde se retourne vers lui, tous sauf moi et mon pirate du soir, de toute façon l'homme qui m'accompagne me veut trop pour s'occuper d'un garçon perdus.

Jake commence à chanter, faite le taire bon sang, le briseur d'ambiance, jetez vous sur lui jolies pirates, après tout c'est ce qu'il veux apparemment, alors offrait lui ce qu'il désire, faite comme moi, après vous verrez il vous laissera vivre ou survivre en paix, pour ma part il me laisser mourir tranquille.
Et cette fois ci c'est les pirates qui entendent mes pensées, balançant son corps comme une vulgaire figurine contre le jukebox, action faisant se taire la musique pour de bon, et casser l'ambiance de club de striptease qui s'était installé depuis le début de la soirée. Comme je le déteste d'avoir fait ça.

Et de surplus le fou en redemande, mais ils allaient le briser il ne s'en rendait donc pas compte ? Qu'il cesse ! Qu'il retourne dans son entrepôt de garçon perdus.
L'enfant, il n'a jamais paru aussi gamin que maintenant, et dire qu'il y a trois semaines je lui offrais mon corps, quelle connerie ! Ce n'était qu'un enfant après tout, j'aurais du le comprendre plus tôt, et là le couillon de service m'exaspérais, de plus il venait faire son numéro alors que moi je me tuais au travail. Ah je le hais.

Avant que tout les pirates ne se jettent sur lui, je prends la main de mon pirate et je pars en direction de la sortie du bar, après tout, j'avais mon client, donc plus aucune raison de rester dans cet endroit sinistre.

_Viens mon tout beau.

Chuchotais je a mon client, et lui me donne un sourire en échange de ma demande.
Nous partons donc pour sortir de la bâtisse, et arrive enfin ou je croise le regard de Jake, ce foutu regard que j'avais voulu éviter depuis l'instant où il avait mis un pied dans mon lieu maudit. Je passe, exprès surement, près de lui, laissant glisser ma main sur son torse en toute provocation, lui faisant un clin d'œil, je mordille ma lèvre.

_Amuses toi bien. Tien, et si tu essayais de t'amuser autant que je compte le faire !

Je retire ma main de son torse, et je la pose sur l'épaule de celui qui m'attend.
Mon compagnon ouvre la porte. Qu'il s'amuse avec les pirates l'enfant, moi je vais jouer à des jeux pour grands.

Oui, le spectacle commençait maintenant. L'ambiance sensuelle et amplie de séduction qui régnait en maitresse quelques secondes auparavant se transforma en la bagarre générale de comptoir. En effet, heureusement pour moi, un bon tiers des pirates présents étaient assez saouls pour m'encourrager et me supporter alors qu'un autre tiers, eux, leur refermaient la gueule. Héhé, la moitié allait s'entretué et tout cela serait de ma faute, je pense que Peter sera fier de moi. Les enfants perdus auront, à leur actif, un dés plus belle débandade de la piraterie et, demain, au premier rayon de soleil, Crochet se réveillerait plein de fureur et ordonnerait une battue qui nous offrirait notre bataille si ardemment désirée. Bon, sur ce, j'allais devoir faire attention à ma piètre dépouille car, si les deux tiers de la taverne se fouttaient entre eux, il y avait un dernier tiers qui avaient décidé de se charger de mon cas et, pas plus tard que maintenant. Oui, une bonne dizaine de ces loups de mers avaient posé leurs chopines sur la table pour s'occuper de mon cas. Ils ne sotirent même pas leur sabre, non, ils se contentèrent tous de serrer leurs poings, de frapper dans leurs mains, bien décider à me faire passer un sale quart d'heure dont je me souviendrai certainement toute ma vie. Tout du moins, s'ils m'attraperaient. Bien sûr, moi je ne savais pas voler mais je savais tout de même me défendre et, si jamais je devais me prendre un pain dans la figure, et bien soit, je me le prendrai.

Pourtant, à nouveau, l'ultimatum qui allait mettre à jour cette rencontre choc fut intterompu par le passage de Bella et l'un de ses clients. Visiblement, la jeune femme avait assez de succès et de popularité pour que les pirates ne la touchent guère. Ainsi donc, elle ne pourrait avoir ce rôle de demoiselle en détresse qui m'aurait, en quelque sorte, faciliter la tâche en ce qui concernait les rapports que nous entretenions... Enfin, si l'on pouvait encore parler de rapports... Son souhait avait été de ne plus me voir et par respect, par amour, comme un imbécile, je l'avais accepté. Alors, bien évidemment, niveau de nos rapports, il ne se passait absolument plus rien. Mais, justement, le fait qu'elle soit enlevée ou agressée aurait peut-être permis que nous nous retrouvions l'espace d'une infime nuit, non...? Mais, je pouvais oublier cette idée, je pouvais abandonner cet espoir, cette éventualité... Oui, lorsqu'elle passa devant moi, aux bras de ce satané crabe pourri, lorsqu'elle glissa sa main sur mon torse et qu'elle me dévisagea en ne me montrant aucune sympathie, aucune reconnaissance, non. Juste de la provocation et une once de mépris que je pouvais lire dans ses yeux. Ainsi donc, c'était tout ce que je lui inspirais? Ainsi n'avait-elle pas vu que mon surjeu était soutenu par un ordre que j'avais accepté? Ainsi n'avait-elle pas vu que cette gaminerie ne devait pas avoir de sens à ses yeux? N'étais qu'une honteuse et atroce erreur qu'elle avait commise par faiblesse?

Je la regardais, elle me souriait avec sa malice et presque un air cruel tellement connu aux sirènes, s'apprétant à disparaitre avec ce sale pirate. Malheureusement, je ne pouvais le rattraper, non. Au moment même où je voulu plonger sur lui, l'étrangler de mes mains en imaginant rien que l'idée qu'il allait ne fut-ce que poser ses mains sur son visage à elle, deux costauds me saisirent par l'arrière, par les épaules. Un autre vint pour me frapper. Un bon direct, oui, un solide direct en plein dans l'estomac qui fit naitre une douleur ravageante dans mon estomac. Une douleur que je surmontais... Comment? Pourquoi? Par cette rage que j'avais de la voir partir avec une telle indifférence... Pour la voir disparaitre avec cette saleté qui ne l'aimait pas et qui la baiserait comme une pute... Pour la voir se moquer totalement de ma personne et de me considérer comme une chose presque inexistante... Oui, de la rage de la perdre à nouveau pour avoir répondu au jeu de Peter... De la rage envers ce chef Pan que je respectais tant et qui, finalement, ne me facilitait pas la tâche pour que, une fois dans ma putain de chienne de vie, je sois réellement bien et heureux... Oui, j'avais cette rage qui s'éveillait une fois de plus... La rage de ne même pas savoir me dégager pour aller la chercher et l'enlever loin de cet endroit misérable.

"Alors, on fait plus la grande gueule sale moufflet !"

Gromela celui qui m'avait donné le direct tout en venant me cracher au visage. Mon visage qui se tourna sur la droite, les yeux fermés, le front trempé par sa salive suintant l'alcool à plein nez...

"Adieu Bella..."

Lançais-je dans un onctueux mélange de colère et de dégout à ma sirène. Elle voulait me faire mal, elle voulait m'arracher le coeur en agissant comme ça? Bien, alors j'en ferai de même car, tu auras beau te le cacher mais, tu auras cette infime part en toi se brisant à chacun de mes adieux, cette part en toi que tu détesteras jusqu'à ta mort...

Mon adieu était dit, je l'avais proclamé moi-même alors que jamais je n'aurais imaginer lui dire cela, moi ! Jamais je n'aurais cru possible que j'en vienne à prononcer les paroles qu'elle m'aurait répété sans cesse pour me faire fuir et me protéger. Non, jamais je n'y aurais penser. Mais, maintenant que cela était dit, je pouvais me battre, je pouvais me défendre. Je pouvais autant risquer ma vie en exécutant un ordre de Peter, qu'en essayant de la protéger elle ou encore en me faisant un shoot beaucoup trop violent pour mon organisme. Oui, je pouvais crever là, dans le déshoneur et la tourmente, ça m'était égal.

"Héhé, c'est mignon les gars, y dit au revoir à sa chérie, HAHAHA !"

Se moquèrent-ils de moi avant de passer aux choses sérieuses et de me faire disparaitre d'un quelconque horizon en dissimulant ma silhouette sous leur gros tas de graisses et de muscles mal rafraichit. Les poings, les pieds, tout, oui, je recevais tout avec violence et je ne sourcillais pas, non. Ma rage ne faisait que grandir, encore et encore, jusqu'au moment ou une main fut libéré et que je pus faire cesser l'un d'eux en venant lui briser ce qui lui servait d'organe génital au plus profond de mes mains. Oui, tous les autres, tout ceux comme lui finiraient comme cela et, ce, que je sois à terre maintenant ou pas... Rien n'y changerait... Je n'avais plus rien à perdre, juste une rage à exprimer !

Alors c'était donc ça, je sortais, le laissant se faire bouffer par tout les seigneurs de la mer ? Oui, c'était ça, je le savais que c'était ça, et au fond je m'en foutais, il l'avait décidé que tout se passerait ainsi, alors comme l'enfant avait fait ses propres choix, moi j'avais fait les miens.
Suivre mon pirate, pour lui donner ce qu'il désirait.

La nuit est sombre et silencieuse, les quelques cris et hurlements du bar se font entendre parfois, quel camp était en train de gagner la bataille ? La cinquantaine de pirates ? Ou bien le garçon perdus solitaire ? Finalement la question ne se pose même pas, je savais déjà la réponse, claire comme de l'eau de source, Jake était en train de se faire tuer.

Les mains de mon partenaire du soir se font plus insistantes, du calme mon agneau attends qu'on soit arriver dans ma loge pour t'adonner à de tels mouvements. Mais apparemment le théâtre devait être trop loin pour lui, vu qu'il se contente de me plaquer contre un mur telle une vulgaire poupée. Tous ces gestes me dégoutent, toutes ses caresses écœurante. J'essaie de penser à autre chose que sa respiration et ses mouvements qui accélère en même temps qu'il pénètre en moi. Comme je me déteste, comme je m'en veux, comme je souhaite mourir maintenant. A ce moment précis.

Trop loin pour les entendre je ne sais pas qui est rendu vainqueur de l'ancienne bagarre qui à présent doit être finit, finit comme l'action que le pirate venait de terminer, il avait touché le plaisir, que moi je n'avais gouté qu'une seule fois, le con. Il ne sait même pas rendu compte que je simulais, comme les autres après tout. Il me dévore du regard, et fouille dans la poche de sa veste, en sort une liasse d'argent. Je la saisie avant de glisser la main afin de la mettre dans ma veste à moi. Veste que j'avais oublié dans le bar, idiote. Je garde donc l'argent en main, et sourit à mon pirate.

_Au plaisir de te revoir.

Menteuse que je suis, je n'aurais aucun plaisir a retrouver sa personne imbibé d'alcool, mais qu'importe, je marche dans les rues afin de retourner dans l'endroit misérable que j'avais quitté il y a surement quelque heures déjà, le pirate avait voulu jouer longtemps avec moi.
L'endroit semble désert, tout le monde est rentré chez soie, j'entre et ne regarde que mon objectif, ma veste posé sur un des grands tabourets. Je l'attrape, et lorsque je me retourne pour ressortir de cet endroit maudit, je le vois assis à une table, seul client rescapé de la guerre qui avait était offerte au gérant de mon bar adoré.
Je soupire, passe de l'autre côté du comptoir, cherchant une bouteille d'alcool, et un chiffon. Une fois mes "outils" en mains je m'avance près de sa table, lance ma veste sur le banc en face de lui, et pose la bouteille sur la table pour me faciliter la tache pour l'ouvrir.

_Ne t'en fais pas ce n'est pas pour fêter ta victoire, quoi que vu ta tête, je ne pense pas que tu as gagné.

J'ouvre enfin la bouteille, et verse de l'alcool sur mon chiffon, j'avance ledit chiffon vers son arcade saignante. Et le pose délicatement dessus.

_C'est juste pour désinfecter, sa risque de piquer.

Comme il à l'air déconnecté de toute réalité, je prends sa main afin qu'elle remplace la mienne pour tenir coller contre sa tempe le bout de tissus.

_Adieu Jake.

Je secoue la tête, prends ma veste que je pose sur mes épaules, et commence à me retourner.
Il y a trois semaines de cela je lui disais que je ne voulais pas d'un adieu, et à présent je lui plantais comme ça.
Ca ne fait pas que tu bien, de redevenir la vrai Bella.

Combien de temps avait passé? Combien de secondes, d'heures, de minutes depuis cet instant où j'avais broyé les testicules d'un de mes agresseurs? Combien de temps depuis ce moment où je m'étais mis à me débattre du mieux que je pouvais, recevant bien évidemment plus de coups que je ne pouvais en donner. Une réussite à ma manière dans la mission de Peter car, je rentrerais, dans un état limite cadavérique. Tout le clan voudra se venger et les pirates seront sur le pied de guerre suite à mes déclarations puisque l'un ou l'autra fayo ira tout dire à son capitaine. Et voilà, ainsi, en mettant ma carcasse en jeu, je permettais à tous mes camarades d'obtenir ce qu'ils désiraient tellement. Oui, j'étais vraiment ce sale con au grand coeur... Qu'est-ce que je me maudissais d'être comme ça, d'être assez bon et généreux envers eux pour laisser ma vie être fouttue en l'air pour leur caprice... Aurais-je l'envie de grandir en moi? Oui, non... Il ne valait mieux que je ne m'écoute pas... J'étais en rage, en colère, mon jugement serait automatiquement faussé, comme à l'accoutumée lorsque je m'emportais et que je perdais le contrôle de mon être. Puis, je m'en fou, au moins, être si me permettait de me défouler, de me vider de toute colère, de toute douleur, de toute frustration et j'en passe...

Mais, combien de temps...?

Sans que je ne comprenne comment, j'avais fini à me retrouver dans un état des plus vaseux, assis sur cette chaise, les bras posé sur la table, ma tête entre mes bras et mon sang se répandant doucement sous ce morceau de bois qui me servait d'appuis, de soutien. Je tenais encore debout, je me félicitais de ce miracle... J'étais encore en vie alors qu'ils étaient un nombre incalculable à finir sur ma dépouille souilleuse... L'avaient-ils fait exprès? Avaient-ils désirés me laisser en vie pour que Peter vienne se battre avec une rage insuffisante qui leur laissait un espoir de remporter la bataille? Ou bien n'avaient-ils pas été assez violent pour mon corps? Je ne sais pas, je n'en sais rien, je ne sais plus... Tout n'étais plus que silence, calme et solitude... Je me sentais semblable à ce jeune délinquant que j'étais de l'autre côté lorsqu'il s'était bagarré et venait de se défoncer la gueule pour oublier, à l'exception près que je n'avais même plus de quoi me défoncer. Je n'en n'aurais pas eu la force, non... Je n'avais plus la force de rien...

Des talons frappant sur le sol... Ce bruit martelant ma tête comme des bombes explosèrent violemment et de manière successive juste à côté de mes oreilles... Ce bruit assourdissant accompagné d'un sifflement aigu qui ne me quittait plus depuis l'instant où j'avais atteri sur cette table... C'était elle... Oui, ma sirène, ma Bella... Je le devinais par cette odeur ennivrante qui arrivais à mes narines et me faisait oublier la vague odeur nauséeuse du sang qui s'écoulait depuis un long moment déjà. Ce parfum qui emportait toute la pièce puante d'alcool et de sueur dans un torrent d'odeur soyeuse et délicate à vous en faire planer... Oui, c'était elle...

Elle me parla, ses mots résonnaient trop fort pour que je comprenne quoi que se soit. Mes yeux mi-clos arrivaient à peine à la distinguer... Elle n'était qu'une forme teintée aux couleurs de sa chevelure et de sa robe qui venait apposé sur ma peau de quoi désinfecter la grosse blessure que j'avais au visage. Ca piquait, cela faisait même atrocement mal mais je ne me sentais même pas assez fort pour grimacer, non. Puis, c'est elle qui venait me soigner, c'est elle qui fit preuve d'assez de coeur pour ne pas me laisser mort. Oui, elle se leva l'instant d'après, me laissant à mes blessures. Je n'en m'étonnais même pas, c'est comme si je l'avais deviné. Et puis, c'était ma faute tout cela, ça ne la regardait en rien. J'avais récolté ce que j'avais semé, purement et simplement, il n'y avait rien à dire, ni à se lamenter. D'ailleurs, je préférais cent fois mieux l'avoir partir que de subir une quelconque pitié de sa part. Je ne l'aurai pas supporter... Trop de fierté malgré tout? Peut-être mais, non, je ne voulais pas de sa pitié...

Et je ne voulais pas de cet adieu qu'elle prononça en voulant partir. Cet adieu que l'on s'était refusé et que je lui avais pourtant proclamé quelques instants plus tôt dans ma rage et ma colère... Dieu que j'avais été idiot... Et pas que pour ça, toute cette soirée, je m'étais comporté comme un imbécile... Dans le seul but de leur faire plaisir à eux...

"Je sais que tu ne m'aimes pas..."

Marmonnais-je difficilement...

"Cependant..."

Je voulais redresser ma tête mais je n'y arrivais pas, elle était encore trop lourde pour moi, tout comme le reste de mon corps...

"Je ne veux pas d'un adieu..."

Des paroles qu'elle m'avait offert et que je me devais de lui rendre... Pas pour la troubler, non mais, par envie et, tout simplement, parce que c'est cela que je ressentais à son égard.

Je comptais partir, sortir d'ici, retourner à ma vie qui avait très bien réussis à continuer pendant ses trois semaines où nous ne nous étions pas vu. Mais apparemment lui non, lui en avait décidé autrement, et moi dans tout ça ? Ce que je souhaitais ça ne comptait donc pas ?
A l'évidence, non, vu qu'il pris la parole alors que je m'apprêtais à quitter les lieux.

"Je sais que tu ne m'aimes pas..."
Et bien enfin, il t'en a fallu du temps pour assimiler la chose dans ta petite tête d'enfant, comment pourrais je t'aimer alors que tu ne représentais qu'un gamin à mes yeux ? Et surtout à cet instant, tu étais l'idiot de l'histoire qui avait perdus lamentablement, même si je ne voudrais pas, c'est plus fort que moi, j'ai pitié de toi, mon pauvre Jake.

"Cependant..."
Je me retourne, sachant parfaitement quels mots vont être les suivants, ma rotation est lente, lenteur parfaitement étudié de ma part, cherchant surement à retarder sa prochaine phrase, faite le taire bon sang, où sont les pirates quand réellement j'avais besoin d'eux ? Ca faisait trois semaines que je n'y pensais plus, pourquoi était-il venu trainer ici ce soir ? Si c'était pour m'énerver, alors le con, il avait réussit sur tout les points.
Cependant, mon mouvement enfin finit, je me rends compte qu'il n'a même pas relevé le regard vers moi, non, Jake était en train de mourir ce soir, chanceux, tu vas y arriver avant moi.

"Je ne veux pas d'un adieu..."
Je n'entends plus rien, ne désire plus rien, mes talons beaucoup trop grands claquent sur le sol, tandis que je me rapproche, encore une fois, de la table a laquelle il s'appuyait.
Moi, je voulais d'un adieu, moi je voulais en finir, cette histoire devait se terminait avant qu'elle ne s'envenime encore plus, il fallait stopper toute notre grande mise en scène, c'était finit, je n'avais plus envie de jouer avec lui.
Je m'assoie en face de lui, pose mes coudes sur la table, et soupire, exaspérée par sa conduite puérile.

_Je n'avais jamais autant remarqué à quel point tu n'étais qu'un gamin.

Autant que j'avais étudié la lenteur de mes gestes, j'avais étudié l'impact de mes mots, que je voulais blessant et convainquant, de toute façon, il n'avait qu'a me remarquer pour comprendre que je pensais réellement chaque syllabes que j'avais prononcé.
Je passe une main dans mes cheveux afin de dégager mon visage, mes sourcils se froncent.
Je n'aime pas le moment que je suis en train de vivre, ressemblant plus à une parente qu'a une amante, j'ai la réelle impression de parler à un gosse esseulé.

_Grosse erreur de ma part, je suppose, tu as bien fais joue-joue ce soir ?

Et pourtant, même si je pensais parler à un gosse, je ne peux m'empêcher d'être méchante pour blesser son égos au plus profond.
Je souris dans toute ma manipulation, je veux lui faire comprendre que cette histoire est bel et bien finit, une nuit de faiblesse n'effaçait pas toutes les promesses que je m'étais faite à moi même.
Il ne réponds toujours, pour lui montrer que je commence réellement à m'ennuyer je soupire...
Allez petit, redeviens un homme, putain !

_Je n'avais jamais remarqué à quel point tu n'étais qu'un gamin?

Je pouvais être dans le pire état qui soit, le visage en sang, le corps n'étant que douleur lente et agonisante, aucun de mes membres ne pouvant plus me répondre. Mon ventre avait beau être lacéré de coup, mes genoux pouvaient être brisés, mon dos totalement démonté et mes côtes pour ainsi dire déplacées, sans compter ses jambes qui ne me porterait même plus avant je ne sais quel instant...

_Grosse erreur de ma part, je suppose, tu as bien fais joue-joue ce soir ?

Malgré tout cela, la seule douleur que je ressentais, c'était le choc de ses mots sur mon être. Que cherchait-elle à faire bon sang? A me faire souffrir d'avantage parce que, peut-être, je n'acceptais ce qu'elle voulait elle? C'était moi le gamin, pour ça? Pourtant, si elle m'avait désiré cette nuit là et que je l'aurais chasser comme une moins que rien, j'en aurais payer les pots cassés, j'en suis persuadé. Là se trouvait toute la complexité des sirènes. Elles pouvaient se refuser mais l'on ne pouvait leur dire non.

"C'est toi la gamine..."

Tant pis si je dois tomber, tant pis si je m'écraserais sur le sol en bougeant, tant pis si je m'exploserais une quelconque partie du corps dangereusement fragilisée par cette soirée...

"Tu veux d'un adieu? Ok, casse toi alors si c'est ça que tu veux !"

Je venais de claquer ma main vigoureusement sur la table tout en redressant très difficilement mon visage vers elle. Pourquoi fallait-il que tu me fasses souffrir comme ça, juste pour ton plaisir, juste par caprice?

"Tu seras jamais que cette poupée de porcelaine capricieuse qui ne veut rien entendre !"

Je la détestais tout autant que je l'aimais en cet instant. Elle était ce monstra, sans âme, insensible à toute parole et à tout acte que l'on pouvait avoir à son égard, même si ces derniers étaient les plus tendres et les plus beaux qu'ils puissent être...

"Le gamin, lui, il repartira, il ne sera pas seul, il ne sera pas cette personne dont presque personne ne soucie et qui se dégoutera de n'être qu'une prostituée une fois de plus le soir venu..."

Mon coeur me faisait mal, mon corps, ma tête... Je ne tiendrais plus à forcer ainsi pour lui parler mais il le fallait. Elle croyait que je n'étais qu'un gosse, que je n'étas cet homme à qui elle avait offert sa plus magique nuit? Puisque c'était le cas, il fallait lui rappeler que non !

"J'ai beau te faire pitié et tu peux en être fière mais c'est toi..."

Ma tête... Ca tourne...

"C'est toi qui me dégoute, qui m'éccoeure..."

Rah, bordel, ça tourne de plus en plus, je déteste cela...

"Et, pourtant, malgré cela..."

Allez, tiens encore un peu, question que ça sorte puis qu'elle se barre en me laissant crever, puisque ce n'est jamais ce que je méritais à ses yeux.

"Je ne ve..."

Non, trop tard... Mon corps s'écroula, sur le sol, totalement inanimé, mon esprit restant en vie mais vagabondant dans un trou noir m'occultant toute réalité...

"C'est toi la gamine..."
Quoi ? Hum, mon tout beau j'ai raté un épisode là surement, moi la gamine ? Mais regardes toi juste un peu avant de parler, c'est toi qui faisait le con devant une bande de pirate quelque minutes auparavant.

"Tu veux d'un adieu? Ok, casse toi alors si c'est ça que tu veux !"
La claque qu'il donne à la table me fais l'effet de l'avoir pris en plein visage.
Tu veux d'un adieu, maintenant ? Et bien figures toi mon petit que c'était bien ce que je comptais faire.
Idiot, ce n'est pas comme ça que tu vas me garder à tes côtés, notre nuit ensemble était finit et ce depuis longtemps maintenant, je ne ferais plus la même erreur de te désirais par ce que monsieur avait des sautes d'humeur.

"Tu seras jamais que cette poupée de porcelaine capricieuse qui ne veut rien entendre !"
Moi je le sais, toi apparemment tu n'en prends conscience que maintenant, je ne veux rien entendre ? Mais c'est toi qui n'entends rien non de dieu ! Je te dis adieu, enfin, et le gosse décide que non, on ne pouvait pas en finir là... Tss tu m'insupportes.

"Le gamin, lui, il repartira, il ne sera pas seul, il ne sera pas cette personne dont presque personne ne soucie et qui se dégoutera de n'être qu'une prostituée une fois de plus le soir venu..."
Mais je te rappelle mon ange, que peut être je finirais seule, peut être je ne suis qu'une prostitué, mais j'avais eu la chance, et le loisir de choisir comment tout ça allait se finir. Je ne suis pas assez bête pour me faire démolir par des pirates stupides, moi.

"J'ai beau te faire pitié et tu peux en être fière mais c'est toi..."
Oui, tu me fais pitié, oui tu peux m'énerve, et oui ma fierté est encore et toujours là, alors quoi ?

"C'est toi qui me dégoute, qui m'écœure..."
J'avale difficilement ma salive, depuis le jour où je l'avais rencontré j'espérais le dégouter, et à présent que mon but était atteins, je me sentais comme une moins que rien, affaiblis par les propos d'un gamin déraillant complètement.

"Et, pourtant, malgré cela..."
Quoi encore ? La tirade cherchant à me briser n'est pas encore finit ? Tu veux quoi à la fin ? Me tuer par la force de tes mots ? Si tu continues c'est sur, je vais tomber sous tes yeux.
"Je ne ve..."
Non, c'est lui qui s'écroule, fatigué, épuisé, démolis, il me l'avait brisé mon Jake... Et il n'était plus en état de jouer avec moi. Il avait été égoïste ce soir, jouant avec les autres, et moi il abandonné par forfait, mon dieu que je le déteste ce garçon...
Je le regarde jaugeant sur le sol, les yeux mi-clos, je soupire, et m'abaisse à sa auteur. Je caresse son visage qui saigne encore, j'aurais pu faire n'importe quoi, l'embrasser, le caresser, lui dire ce que n'importe qu'elles filles aurait pu dire, mais non, je m'y refusais, j'étais Bella après tout, et je me devais de ne pas être comme toutes ses autres cruches que je détestais.

_Tu perds... lui murmurais je à l'oreille, mon visage beaucoup trop près du sien.

J'effleure sa bouche avec la mienne dans une intention des plus cruelle, j'attrape ses cheveux dans une force que je veux mauvaise, rien avoir avec la passion, je voulais qu'il soit dégoutée de moi à jamais.
Tu dis m'aimer ? Regarde, écoute à quel point celle que tu aimes est gentille.
Écoute à quel point je peux être compréhensive, vois comme je te veux mon tout beau, devine comme je pourrais t'aimer si les circonstances avaient été différentes.
Regarde comme je me sacrifie pour que tu connaisses le bonheur avec une autre.
Aimes tu réellement cette femme qui s'apprête à prononcer ses mots ? J'en doute...
La haine et l'amour sont les sentiments les plus proches, ils dansent ensemble constamment.

_Et je gagne.

Oui, j'avais gagné, gagné le fait qu'il me mépriserait, gagné le fait qu'il me dirait adieu, alors qu'il prétendait ne pas le vouloir, gagné le fait qu'il m'oublierais, et surtout j'avais gagné le fait que je venais de me briser en mille morceaux de mon plein grès.

Mon esprit vagabondant dans les méandres d'une inconscience sombre et silencieuse. Je virevoltait dans un infini délcieux de paix et tranquilisant à souhait. J'avais cette sensation d'être en plein trip sans aucune image, sans aucune pensée pour fatiguer d'avantage mon esprit trop éprouvé. Oui, rien, absolument rien, juste du repos, de la paix, de la sérénité...

_Tu perds...

Non, pas maintenant, pas en cet instant précis où je me sentais basculer pour un long et profond sommeil qui m'extirperait de toutes les souffrances et de tous les problèmes que pouvait me causer Neverland et ses habitants. Non Bella, si tu as un tant soit peu d'estime pour moi, pas maintenant, je t'en supplie...

_Et je gagne.

Mais tu ne pouvais pas t'en empêcher n'est-ce pas? Tu ne pouvais pas résister à cette envie de me faire sortir brutalement de ma torpeur en venant saisir mes cheveux sans aucune douceur, à venir me torturer par ce faux baiser et ce sourire qui m'apparaissait comme démoniaque. Non, tu ne pouvais pas t'en empêcher d'agir avec moi comme une salope, alors que j'étais le seul à t'accorder un tant soit peu de respect et d'attention... Tu ne pouvais pas t'en empêcher de tout détruire... Oui, tout détruire, au point de venir briser mon coeur et mes sentiments pour toi... Tu les prenait, un à un et les jettait dans un brasier funeste pour les regarder disparaitre en fumée avec ton petit air de véritable conne triomphante... Bien, il fallait fêter cette victoire, non?

Oui, tu avais même réussi à me faire reprendre conscience et à me donner la force de parler. Mais, aurais-tu gagné le fait d'entendre les paroles que j'allais dire? Ca, j'avais hâte de le découvrir...

"Oui... Tu as gagné..."

Proclamais-je d'une voix un peu faible mais, comme elle se tenait à ma hauteur, cela ne posait aucun problème pour qu'elle entendre et comprenne ce que j'avais à dire...

"Tu as gagné ce prix de la plus grande manipulatrice de Neverland... Tu as gagné l'échec de ton existence... Tu as gagné ton attitude de salope invétérée et intouchable... Tu as gagné cet orgueil qui t'aveugle de ce que l'on peut sacrifier pour toi... Tu a gagné le rôle de la méchanceté avec un grand M... Tu as gagné la stupidité qui te caractérise doublée de cette folie désastreuse..."

Mon regard s'ouvrait d'avantage pour se poser dans le sien car, oui, je voulais qu'elle remarque que, même à moitié mort, j'avais la force de l'affronter...

"Tu as gagné de n'avoir rien compris à ce que j'avais pu faire ce soir... Tu as gagné à te souiller parce que tu étais trop faible... Tu as gagné à être trop têtue et trop aveugle... Tu as gagné cette mort que tu souhaites tant... Tu as gagné ce manque de considération que j'ai pour toi actuellement... Tu as gagné à te briser de mille façons pour tout perdre... Tu as gagné à te faire souffrir, à te faire disparaitre..."

Autant en finir avec ce discours... Elle ne m'écoutait pas de toutes façons, ou s'en moquait et, moi, j'en avait marre...

"Tu as gagné à faire disparaitre ce qui était au fond de toi, ce bonheur et cette richesse que tu as perdu dans un profond chagrin avant d'arriver sur cette île... Tu as gagné à t'interdire de rêver à cette vie si douce et radieuse que tu espérais tant... Oui Bella, tu es la plus grande gagnante de toute l'univers..."

Je refermai les yeux, me sentant à nouveau envahir par cette sensation de tomber dans un précipice sans fond...

"Gloire à la gagnante..."

Soufflais-je avant de reperdre connaissance et de la laisser là, s'énerver avec mon discours et à me prendre pour un abruti. De toutes façons, que valaient mes mots puisque j'étais le perdant et elle la gagnante?

"Oui... Tu as gagné..."
Pas la peine de répéter ce que je sais déjà, idiot.
Tu m'ennuies à présent. Tu m'ennuies et tu me tues à être si faible devant moi. Tss tu ne devais pas être un garçon perdu fier et prétentieux ?
Non, tu ne l'ai vraiment plus, pitoyable.

"Tu as gagné ce prix de la plus grande manipulatrice de Neverland... Tu as gagné l'échec de ton existence... Tu as gagné ton attitude de salope invétérée et intouchable... Tu as gagné cet orgueil qui t'aveugle de ce que l'on peut sacrifier pour toi... Tu a gagné le rôle de la méchanceté avec un grand M... Tu as gagné la stupidité qui te caractérise doublée de cette folie désastreuse..."
Procédons par ordre, manipulatrice : Évidemment, et j'en suis fière, tu le sais couillon.
L'échec de mon existence : Non, non, tu te trompes... Je n'ai rien échoué, j'ai tout décidé.
Salope invétérée et intouchable : Souviens toi, il y a trois semaines de cela je n'étais pas si intouchable, si ?
Orgueil et sacrifice : Je suis orgueilleuse, tu te sacrifie... Oh arrêtes tu veux, tu ne sacrifie rien, on finit toujours par oublier son premier amour, si je suis le premier.
Méchante : Comme si tu n'étais pas au courant.
Stupide et folle : Non mais c'est pas vrai il délire complètement ! Les pirates lui ont vraiment trop taper sur le crane.
Un traumatisme crânien en prévision ? La pitié que je ressens se renforce, je le déteste tellement.
Lui et ses conclusions, lui et ses mots, lui et ses traits, lui son visage, ses yeux, sa bouche...
Je secoue la tête chassant cette image de ma tête, souvenir d'une nuit passé il y a longtemps.

"Tu as gagné de n'avoir rien compris à ce que j'avais pu faire ce soir... Tu as gagné à te souiller parce que tu étais trop faible... Tu as gagné à être trop têtue et trop aveugle... Tu as gagné cette mort que tu souhaites tant... Tu as gagné ce manque de considération que j'ai pour toi actuellement... Tu as gagné à te briser de mille façons pour tout perdre... Tu as gagné à te faire souffrir, à te faire disparaitre..."
Il ouvre grand les yeux, et son énumération continu, ne devrait il pas se taire pour gésir en paix ?
Arrête de me torturer Jake, tu me blesse, tu le sais, mais je reste froide et sans réaction.
Au fond, je me fiche de ce que tu penses, maintenant et à jamais, ou plutôt jusqu'à ce que je meure.

"Tu as gagné à faire disparaitre ce qui était au fond de toi, ce bonheur et cette richesse que tu as perdu dans un profond chagrin avant d'arriver sur cette île... Tu as gagné à t'interdire de rêver à cette vie si douce et radieuse que tu espérais tant... Oui Bella, tu es la plus grande gagnante de tout l'univers..."
J'ai choisis d'être comme ça ! Je l'ai voulu ! Comprends le ! Oui, je suis une gagnante, et ce grâce à tout ce que tu viens d'énumérer.
Ses yeux se ferment, et bizarrement les miens aussi, j'imite son geste sans même le vouloir vraiment.

"Gloire à la gagnante..."
Pour l'instant je ressentais tout sauf de la gloire, qui pourtant m'avait animé il y a quelque minutes de cela lorsque je lui disais que j'avais gagné, foutu moi.
Je prends sa main, malgré moi, et je m'allonge à côté de lui.
Je mets un temps à prendre conscience que nous sommes allongés dans un bar vide et que le patron doit juste être dans la salle de derrière, mais le fait est que je m'en fou.
J'entrelace mes doigts aux siens, les yeux toujours fermés je souris, pourquoi ?
Ça j'en ai aucune réelle idée.
Je me voulais mauvaise, et là je lui prenais la main, je suis exactement le contraire de ce que je souhaite.

_Tu m'aimes comme tu me détestes.

Ma phrase résonne dans le lieu vide, et reste en suspend, je ne sais pas ce que j'attends allongée à ses côtés, j'aurais pu partir, attendre patiemment qu'il me haïsse mais non, j'avais choisis de rester ici et de lui planté cette phrase que je savais vrai.
M'a-t-il entendu ?
Je ne sais pas réellement, il est dans les vapes après tout, peut être que demain il aura oublié tout ce qu'il s'est passé ce soir après sa si glorieuse bagarre.
Je respire lentement, doucement, je ne sais pas ce que je recherchais.
Mais j'étais resté ici, là est le plus important, non ?

Je l'avais laissé avec ses réactions et ses propres constatations suite à mes paroles. Qu'en pensait-elle? Que voulait-elle me dire? Qu'allait-elle me faire? Ce n'était plus mon problème. Même si j'aurais voulu le savoir, je n'aurais jamais pu en connaitre la réponse puisque j'avais quitté ce monde pour rejoindre celui de Morphée. Un monde où Morphée était étrange, oui. Son univers de repos se mélangeait à celui d'une mort éternelle et presque inévitable qui semblait vouloir m'appeller auprès d'elle. Pourtant, je résistais à cela, je savais que ce n'était pas ma voie, ce n'était pas mon destin, pas maintenant. Quelque chose dans mon être arrivait à résister à cette tentation dés plus séduisante et divine... Une chose qui me brulait et me réconfortait au plus profond de mon être... Ce but noble, louable qui était pourtant tellement stupide et auquel je ne pouvais sans cesse ne faire que m'y accrocher... Celui de la faire sourire, de la rendre heureuse avant qu'elle ne meurt... Je la détestais, je la haissais tellement de m'avoir traiter comme une simple dépouille sans intérêt... Je lui en voulais à mort et, plus je lui en voulais, plus je voulas accomplir ma tâche, plus je me sentais attaché à elle, plus je nous sentais lié... Quelle était clairement la nature de notre relation? Je pense que personne ne pourrait le définir... Comme elle l'avait souligné dans des pensées que je ne pouvais deviner, la haine et l'amour dansaient ensemble au point de se mélanger à la perfection dans la valse de nos sentiments...

Le froid, oui, je ressentais le froid au coeur de cette vision sans matière, de ce lieu obscur et vide d'objets, de décorations, de personnes et de sensations. Je m'avançais dans une inconnue qui se jouait de moi et usait de tout mon corps comme un véritable pantin. J'étais le Pinocchio d'un Stromboli invisible et encore plus sadique que celui du conte que l'on avait inventé pour que les enfants soient sages et ne mentent jamais. J'étais le jouet d'un capitaine Crochet encore plus sadique et immonde que le vrai. J'étais ce morceau de chair humaine dont personne n'avait cure et qui allait à gauche et à droite dans les tréfonds de la ténébreuse inconscience qui régnait en chacun de nous. Je ressentais ce froid, ce frisson de peur et de terreur qui accompagnait traditionnellement ce genre de moments.

Et là, sortant de je ne sais où, la voix de ma sirène se répercuta dans ce sombre désert... Oui, le son clair, chaleureux de cette voix qui me provoquait sans cesse des bouffées de chaleur et de bien être dans chaque parcelle de mon corps, dans chaque millimètre de mes muscles et de mes veines... Oui, sa voix tellement unique, qui s'adressait à moi comme à personne d'autre tout en restant une voix banale, commune à tant d'autres. Oui, sa voix, celle de l'espoir et de mon abandon face à cette route d'adieu qui se profilait d'avantage face à mes yeux. Sa voix, venue pour me ramener un tant soit peu dans la conscience, dans l'univers de ce monde qui était le miens depuis plusieurs années déjà. Ce monde qui m'avait recueilli, que j'avais accepté et qu'il m'arrivait de tellement détesté par moment

"Bella..."

Soufflais-je dans ma léthargie... Oui, dans ma tête, je l'appelais, je voulais qu'elle reste là, près de moi, sans me douter une seule seconde qu'elle était venue s'allonger à mes côtés et avait saisi ma main au creux de la sienne. Oui, je voulais l'appeler pour qu'elle ne parte plus, pour que nos disputes cessent le temps de cet instant spécial et unique que je vivais dans ma tête...

"Oui... c'est vrai..."

Continuais-je à murmurer. A vrai dire, je ne me rendais pas compte qu'elle m'entendais dans ce bar vide où ne se trouvaient que nos deux corps l'un à côté de l'autre. Je n'avais aucune idée que mes réponses faites dans ma tête se répercutait dans cette salle déserte.

"Je suis l'idiot qui te détestes autant qu'il t'aime... Cet idiot qui t'écoute autant que tu m'accordes d'attention... Cet idiot qui t'exaspéres tellement..."

Je la cherchais dans cet univers sombre, dans ce voile mystique qui m'aveuglait et m'occultait toute trace de réalité.

"Reste... Sois près de moi... Juste le temps d'une autre nuit..."

Mais je parlais, je parlais... Pourtant, c'était le son de sa voix à elle que je voulais entendre, pas mes paroles vibrantes et sincères que je proclamais à faible voix. Oui, je voulais un mot, une réaction, je voulais ressentir ce frisson qui, en ce moment même, me permettais de me sentir vivant... Me sentir vivant... Dans ce sommeil éveillé... Dans ce réveil somnolent... Dans cet état que je voulais réussir à quitter pour redevenir ce Jake qui l'obsédait tellement... Pour redevenir TON Jake...

Le temps passe, silencieux, j'attends qu'il parle, puisque je sais qu'il va le faire.
Même s'il se plait à croire qu'il est moitié mort et qu'il danse avec celle que j'attends tout les jours, il va répondre, Jake me répondra, il ne s'endormira pas, il est trop fier pour ça.
Même si sa fierté n'est pas égale à la mienne, il en a une, si minime soit elle. Et c'est elle qui va le forcer à continuer de à me parler.
Parler mon tout beau, je t'écoute, de toute façon, ce soir je n'aurais fais que ça.
Comment mes mots pouvaient-ils avoir un tel impact sur ta petite personne ? Tu me faisais des tirades, alors que moi je ne te donnais que quelques phrases. Courtes et dures.
Je ne comprendrais jamais pourquoi tu crois dur comme fer que tu m'aimes.

"Bella..."
Oui, je suis là, je te tiens toujours la main, et je suis toujours allongée sur le sol d'un bar qui avait abrité plus d'une de mes danses.
Même ce soir j'avais gratifié cet endroit de ma présence sur cette piste infernale.
Sachant très bien qu'il n'a pas finit de parler, je ne dis rien ne voulant pas le couper dans son élan de lucidité.

"Oui... c'est vrai..."
Quoi donc ?
Où avais je encore eu raison ? J'en ai tellement l'habitude que je ne réfléchis même plus à la portais de mes mots, parfois, souvent je les veux méchants qu'ils me viennent seuls à l'esprit, pour que si je ne les aime pas je les oublie la seconde d'après.
Mais à présent plus je réfléchis plus je crois comprendre de ce que tu me laisse entendre.

"Je suis l'idiot qui te détestes autant qu'il t'aime... Cet idiot qui t'écoute autant que tu m'accordes d'attention... Cet idiot qui t'exaspères tellement..."
C'était bel et bien à ça que je pensais. "Tu m'aimes comme tu me détestes." j'avais touché juste évidemment, mais apparemment mes mots avaient réussis à calmer sa colère montante. Dire qu'il y a quelques minutes il me traitait de tout les noms possibles. Il n'a aucune idée de pourquoi il m'aime. Cependant, apparemment, il sait pourquoi il me déteste.
Amour illusoire, il faut vraiment que le gamin redescende sur terre.

"Reste... Sois près de moi... Juste le temps d'une autre nuit..."
Alors que j'aurais voulu penser, réfléchir à ma réponse, cette dernière sort d'un coup de ma gorge. Évidente.

_Non !

Non je ne recommencerais pas, non je ne faillirais pas une seconde fois.
Je me mets en position assise, cherchant à le fuir.
Mes sourcils se froncent sans que je leur commende ce mouvement.

Il n'avait pas le droit de me demander ça, à croire que j'étais sa nouvelle drogue et qu'il voulait se shooter grace à moi. Comme je le hais le toxico de première.
Je lâche sa main, je ne veux plus le toucher.

_Tu ne m'aimes pas.

Vérité que je viens de lui dire. Et je me demande déjà ce qu'il va pouvoir inventer pour me démontrer le contraire.
Il va me sortir des choses puériles que j'imagine à présent.

_Je ne suis qu'une pute dévastatrice, souviens toi, je résume tes propres mots.

Je ne serais jamais plus aussi proche de toi comme je l'avais été il a quelques semaines.
Mets toi ça dans le crane Jake.
Qu'importe ce que tu pourras me dire, jamais je ne penserais que tu m'aimes réellement.
Pas après tout ce que tu m'avais dis ce soir, synonyme de ce que tu penses réellement de moi.

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