{Un ange chez les Vauriens} - [Feat Lily]

Crochet, Crochet, Crochet… son nom s’insinue dans mes pensées, infecte parasite.
Wendy, Wendy, Wendy… le sien efface tous les maux qui me pèsent, douce mélodie.

Les Garçons s’ennuient ferment dans l’entrepôt, il me faut prévoir un jeu, une occupation qui implique la mort de pirates de préférence… Il me faut voir Clo’, ses idées sont souvent excellentes, tordues. Que ferais-je sans elle ?
Adossé dans un fauteuil moisi par les années, je cale mes pieds contre une caisse aux allures de tableau d’essai. Un point d’interrogation de métal y est dessiné, des centaines d’infimes crevasses donnent un aspect granuleux à la surface de l‘immense boite, j’y plante une dague pour la énième fois, ajoutant une cicatrice au mur de bois. Qu’il sente ces brûlures…

J’entends siffler dans mon dos. Un des garçons imite le cri d’un animal en rute.
Je me retourne et me redresse d’un même mouvement. Les filles ne sont pas autorisées à venir ici.

Le soleil faible qui brille sur Neverland m'a donné des idées d'évasion.
J'adore sortir seule. Tant pis si ça donne des maux de tête à Kin'
J'ai envie de voir Tyler. Ce n'est absolument pas rationnel,
Je n'ai rien de spécial à lui dire . . .
Je crois que j'ai seulement besoin de me blottir dans des bras réconfortants.
Le monde me déçoit mais je n'oserais pas l'avouer ou le dire tout haut...

J'entrouvre lentement la porte de l'entrepôt
Avec l'intention de me faufiler derrière les colonnes pour attendre mon prince.
Arrête de rêver en couleurs Lily . . .
À peine ai-je glissé ma personne dans le bâtiment que c'est la jungle.
Pour toutes les fois ou j'ai passé inaperçue, Je me demande ce qui leur prend aujourd'hui.
Je sais. Combien on parie que Peter y est.

Je me retrouve devant son altesse royale - Il aimerait bien - Le grand Pan.
Il a beau être plus grand que moi, Imposant par sa stature et sa prestance,
Je sais pertinament que nous n'avons rien contre l'autre et que,
contrairement à une bonne partie des habitants de Neverland,
Je ne crains rien en sa présence.
Il n'oserait pas toucher à un de mes cheveux.
Nous avons un ennemi commun.
Ça et le fait que Mon Tyler est très précieux à ses yeux.
Il le perderait instantanément en levant la main sur moi.

Je lui fais face. La tête haute. Comme une princesse se doit.
Respect entre chefs.

_ Peter . Peter . peter. Il faudrait mieux dresser tes garçons.
On ne siffle pas les dames de qualité.
Je ne suis pas une minable sirène qu'ils peuvent allumer avec un seul regard !

Je lui fais un sourire mesquin. C'est un petit jeux entre nous.
Quand des gens d'exception se recontrent

.

D’un regard, j’intime aux gars de la mettre en veilleuse. Bien que d’un genre différent du nôtre, ce membre du beau sexe là n’est pas de ceux qu’on siffle ou apostrophe d’un rugissement bestial.
La tigresse chez les paumés. Elle est la bienvenue, elle le sait mais n’en profite pas. Une fille respectable.
Si elle savait le respect qu’elle m’inspire, elle, la gamine qui dirige les siens si habilement, sans jamais s’attirer la haine ou la convoitise… une main de fer dans un gant de velours. Grande chef.
Et, si importante aux yeux de mon bras droit… je ne comprends pas la force des sentiments qui les lient ni la raison pour laquelle il ne parvient à ce défaire de cet air béas quand il l’aperçoit…
Lily se poste en face de moi, dignement parfaite.
Réunion au sommet.

Elle amorce la discussion par une de ses petites répliques piquantes qui lui vont si bien. Ses propos sont criant de vérité, à une exception près.

- Tu sais ce qu’on dit. Rien de pire qu’un animal en cage…

Je lui offre un sourire que je sais éblouissant en l’invitant à s’asseoir sur le fauteuil… le plus digne de ce nom.

- Quel bon vent t’amène, tigresse ?

Je sais que le parfum de la brise en question a des accents de Garçon Perdu, pimenté au velouté du second de la bande. Tyler.

Il me regarde. Ses yeux perçants ne me lâchent pas.
Il est grand et puissant et il le sait.
Il a bien plus l'étoffe d'un chef que moi.
De sa poigne d'acier, il dirige les plus volatiles des enfants.

- Tu sais ce qu’on dit. Rien de pire qu’un animal en cage…

Je n'aurais pas dit mieux. Des animaux sauvages.
Sauf mon Tyler. Le plus civilisé. Le plus parfait des garçons . . .

Peter me laisse galamment sa place.
Encore une fois, d'un simple petit geste,
Il prouve qu'il est le maître.
Je ne suis ici que parce qu'il m'accepte.
Sinon je n'aurais même pas passé la porte.

Mon postérieur placé à un endroit de choix, le trône de Peter.
La tête droite, je lève le menton au dessus des garçons pour
Porter mon regard sur Peter.

- Quel bon vent t’amène, tigresse ?

J'échappe un sourire.
J'aimerais qu'il ne devine pas mes pensées.
Nous savons tous les deux que je ne suis ici que pour voir Tyler.
Bien que je ne peux pas m'empêcher d'apprécier le mordant de Peter.
Un adorable gamin, Mais un éternel emmerdeur.

_ Peter, Mon chou, Tu me manquais, Ça n’est pas assez évident.
Tu sais que je ne peux plus me passer de toi voyons.

Je lui fais un sourire craquant en me mordant la lèvre.
J'imagine la tête des garçons.
Je sais l'effet que je peux produire.
Mais pas Peter, Pas lui.
Jamais il n'est pris au dépourvu.
Toutes mes répliques trouvent leur alter ego dans une conversation avec lui.

Vas-y Peter, Surprend moi. . .

.

_ Peter, Mon chou, Tu me manquais, Ça n’est pas assez évident.
Tu sais que je ne peux plus me passer de toi voyons.

De sa bouille incroyable, elle produit un sourire dont elle seule à le secret.
J’échappe un rire franc, qu’elle connaît par cœur. L’écho de ma voix reste un instant en suspend.
La Princesse est incroyable, presque rendue irréelle par sa bonne humeur contagieuse.

- Et tu sais à quel point j’affectionne le ronronnement des félins…

J’aimerais assez qu’elle se défasse de ce regard envoûtant, elle va rendre mes garçons fous.
Je sais caresser sa sublime personne dans le sens du poils.
De mémoire de gamin, nous avions mené plusieurs batailles ensemble, et nous en étions sortis glorieusement. Il faut dire que Tyler redouble d’efficacité quand sa belle rode dans un coin dangereux, plutôt pratique. Mais je ne permettrai jamais d’exploiter les sentiments qui les unis à des fins personnelles, pas les leurs.
Ses yeux noisettes scrutent les miens, je donnerais cher pour percer les mystères qui entourent ses pensées. Elle n’est pas de celles que l’on lit facilement. Royale, elle sait se protéger.

- Dis-moi princesse. Depuis quand les anges n’ont-ils pas affrontés quelques ivrognes ?

Oui, sa tribu a quelque chose de spécial, peut-être leur grâce ou leur rapidité fascinante dont Tyler a hérité. Quoi qu’il en soit, il est indéniable que ces visages de poupées tiennent du divin.

- Je comptais faire une petite descente du côté de la baie. Pour l’amour de l’art.

Et une légère mélodie sort soudainement de la bouche de Peter.
J'en suis toujours subjuguée.
Lui qui peut très bien se promener à la frontière du sadisme,
Et celle de l'ironie
Reste le petit garçon qu'il me plait de faire rire.
Et je ris avec lui. Parce que l'ambiance le permet.
Parce que personne n'est mort aujourd'hui . . .

- Et tu sais à quel point j’affectionne le ronronnement des félins…

Je le regarde dans les yeux, flattée par son compliment.
Ses yeux pétillent de malice.
J'oublie souvent qu'on nous observe.
Les garçons perdus épient la scène avec intérêt.
Je ne m'en soucie point, mais j'ai mis mon masque.
Ma façade de sortie publique.
Je soupire intérieurement de ne pouvoir rester moi même.

Ses yeux malicieux cherchent mon attention.
Je connais ce regard. . .

- Dis-moi princesse. Depuis quand les anges n’ont-ils pas affrontés quelques ivrognes ?

Les ivrognes. Les pirates. Les anges. Les Indies.
Il est sur que je ne suis pas l'ivrogne.
Je ne suis pas sur de voir où veux en venir Peter.
Quel plan vicieux se cache sous sa question.
Ne te méprend pas Pan, J'en sais plus que tu ne le crois . . .

- Je comptais faire une petite descente du côté de la baie. Pour l’amour de l’art.

C'était donc cela, un nouveau guet-apens du côté du port.
Une simple reconnaissance ou une mission suicide.
La dernière fois, j'ai faillis perdre des hommes.
J’attends le moment parfait cette fois.
Une attaque préparée et j'évite les risques inutiles.
Si l'un d'eux se faisait avoir par ma faute . . .

_Je me tiens loin du port depuis la dernière fois . . .

Je reste silencieuse. Mon regard glacial parcours l'assemblée,
Alors que mon esprit calcule les risques d'une nouvelle escapade.
Je me lève et me place face à Peter.
Ses yeux dans les miens, je verbalise ma réponse.

_Mais je t'écoute Peter. Tu n'as qu'à me convaincre,
Et nous allons rendre une visite à cette ordure de Crochet.

Je fais un sourire malicieux.
La tête haute.
Je ne laisserai plus jamais cet homme ruiner ma vie.
Dis moi Peter, Dis moi et tu seras mon frère d'armes.
Dans une lutte à la vie, à la mort contre le pire des ennemis.
Contre celui qui a brisé tant de rêves.
Tu es le seul qui comprend cette haine
Qui veux le faire souffrir autant que nous avons souffert.
À mort le Capitaine!

.

_Je me tiens loin du port depuis la dernière fois . . .

Lily a perdu bien plus des siens que moi. Il est rare que je perde des garçons, ces temps-ci.
Elle comprend certainement qu’il est plus question de divertissement que d’un réel affrontement.
Elle se lève, empreinte de toute la grâce qui la caractérise et s’approche de moi.
La vie est un jeu.

_Mais je t'écoute Peter. Tu n'as qu'à me convaincre,
Et nous allons rendre une visite à cette ordure de Crochet.

Elle dévoile à nouveau ses dents blanches dans un sourire complice.
Son ressentiment envers notre ennemi commun me plaît. Mais le timbre de sa voix devenu grave m’indique qu’elle ne joue pas sur le même terrain que moi.
Elle préfère l’épique à l’éphémère. Ce que veut la Princesse, la Princesse l’obtient. Sous réserve.
J’enroule mon bras autour de ses épaules que l’on jugerait trop frêles pour manier une arme quelconque et la guide doucement vers un endroit plus calme de l’entrepôt. Ma main libre tourbillonne dans les airs. Je n’ai pas besoin de me retourner pour savoir qu’ils ont compris. Ce qui suivra demeurera entre Lily et moi.
A l’abri des regards et oreilles tendues, j’offre à mon amie l’occasion de se détendre.

- Je sais le mal qu’il ta fait, les cicatrices qu’il a laissé à ton peuple. Mais penses-y Princesse…

Ma phrase demeure en suspend quelques secondes.
Un rire se perd dans l’immensité de la pièce et rebondit jusque nous. Les garçons se languissent d’un tumultueux affrontement.

- Un jeu. Rien qu’une partie surprise. L’occasion pour les tiens de s’exercer s’ils le veulent… Mes Garçons s’ennuient ferme.

Ma voix, de velours, se délecte à l’avance de la proposition qui suit.

- Une rixe, Lily. Rien que deux trois passes. Je veux montrer à l’infirme qu’une bande de gosses peut avoir raison de son équipage.

Insouciant, je réalise à peine la folie de mon projet. Je lui propose de nous rendre sur le bateau au crochet, s’amuser un peu, étriper l’équipage du capitaine et épargner ce dernier, le laissant désœuvré...
Neverland est de loin mon terrain de jeu favoris.

D'un coup d'œil furtif, l'inégalable Pan scrute la salle.
Trop d'oreilles indiscrètes nous épient.
Il m'attire dans un coin reculé.
Plus que son inoubliable présence et notre destin commun.

- Je sais le mal qu’il ta fait, les cicatrices qu’il a laissé à ton peuple. Mais penses-y Princesse…

Oui je sais. Il peut comprendre mieux que personne la cruauté de Crochet.
Jamais je n'oublierai. . .
Jamais je ne pourrai passer outre l'agonie qu'il crée autour de lui, autour de moi . . .
Tout être humain mérite mon respect, jusqu'à preuve du contraire,
Et Crochet, s'est avéré être l'être le plus inhumain que j'ai rencontré
Un animal. Un moins que rien. Une misérable bestiole qui ne mérite pas de vivre.

- Un jeu. Rien qu’une partie surprise. L’occasion pour les tiens de s’exercer s’ils le veulent… Mes Garçons s’ennuient ferme.

Risquer encore la vie de mon groupe.
Et pour quoi? Pour amuser Peter et ses garçons.
Participer à cette mission-suicide.
Se jeter dans la gueule du loup.
Je n'embarquerai pas les miens dans cette histoire.
Pas pour un jeu. Pas pour le plaisir de Peter.

- Une rixe, Lily. Rien que deux trois passes. Je veux montrer à l’infirme qu’une bande de gosses peut avoir raison de son équipage.

C'est dément. Ils sont bien plus nombreux, et plus cruels.
Ils ne nous épargneront pas.
Mais une lueur de défi brille dans le regard amusé de Peter.
Je prédis qu'un jour, Il se mordra les doigts de n'avoir rien pris au sérieux.
Mais en attendant, je ne peux que réfléchir à la proposition de Peter.
Je le fixe intensément. Ses idées démentes se révèlent souvent brillantes.
Je suis prête à prendre des risques.
Mais pas les autres. Leur heure n'est pas arrivée.
Je fais confiance à Kin' pour s'en occuper s'il m'arrive malheur. . .

_ L'aventure ne fait que commencer, Peter, Mais cette fois-ci ce ne sera que toi et moi.

Toi et moi Peter. Les deux plus puissants après ce batard de capitaine.
Faisons lui regretter ses gestes. C'est à nous de le faire.
Ça n'est pas jeu pour moi et tu le sais Peter,
Alors on va faire ça à ma façon. . .

_ Je te propose l'opération Capitaine en boîte.
On capture le vieux et on le fait chanter.
Ils ne sont plus rien sans lui . . .

_ L'aventure ne fait que commencer, Peter, Mais cette fois-ci ce ne sera que toi et moi.

Elle et moi.
Être frères d’armes nous réussit d’ordinaire. Frères de sang également, de celui qui coule à flot en cas d’échec.

_ Je te propose l'opération Capitaine en boîte.
On capture le vieux et on le fait chanter.
Ils ne sont plus rien sans lui . . .

Ne surtout pas froisser son intelligence mais…

- Jamais ! hurle mon cœur.

Les murs de l’entrepôt se renvoient l’écho de mon cri brutal tandis que les grands yeux de Lily m’interrogent. La spontanéité qui me caractérise n’est pas toujours bonne à prendre. Elle n’avait cependant pas enfreint de limite cette fois-ci.
Je ferme les yeux et pince l’arrête de mon nez de mes doigts fins. C’est ce que font les adultes lorsqu’ils se ressaisissent, non ?
Je lâche un faible soupire avant de reporter mon attention sur son altesse.

- Crochet est à moi.

Je sais que ses intentions sont les plus pures de ce monde, qu’elle est la plus altruiste des habitants du Neverland. Mais elle doit penser à moi, comme tous les autres. Son rang ne l’autorise pas à m’enlever la seule chose que je réclame depuis toujours, le seul droit que je revendique parmi tous. Tuer Crochet de mes mains.

- J’ai besoin d’arracher sa griffe, Lily. Tu m’as promis. Qu’on me laisse Crochet.

Je crois que cette promesse m’a été faite des dizaines de fois, je réclame à ce que l’on me la réitère si souvent qu’elle est devenue un refrain, semblable à un dicton, qui rythme mon existence.
Ses intentions louables apaisent le battement sourd qui alourdit mon crâne.
Elle sait à quel point j’ai besoin de terminer correctement ce que j’ai entrepris.
Dis-moi que tu sais Lily. Montre-moi la vraie tigresse au cœur pur.

- Jamais !

Sa réponse sure et froide s'e répercute contre les murs.
Pour m'attaquer de l'idée de ce jamais . . .
Comment ose-t-il.
C'est le seul qui peut comprendre ce qu'il y a entre moi et crochet.
Il a l'audace d'ajouter :

- Crochet est à moi.

Non Peter. Crochet sera à celui qui aura le guts de l'écorcher vivant.
Tu joue au fort. Tu crie haut et fort. Tu nous regarde de haut.
Mais si tu n'as pas le courage de découper en morceaux ce . . .
Ce cruel et inhumain Pirate,
Tu perds peu à peu ma confiance,
Chaque jour où Crochet respire encore.

- J’ai besoin d’arracher sa griffe, Lily. Tu m’as promis. Qu’on me laisse Crochet.

J'ai promis. Mais moi aussi je meurs de l'intérieur.
À petit feu. Au rythme de la respiration de Crochet.
Au final, ce sera lui ou moi . . .

_ Je tiendrai ma promesse Peter.

Ma parole est de fer. Je respecte mes engagements.
Mes je demande la même chose des autres.
Tu ne fais pas exception à la règle.
Le Grand Peter Pan aurait avantage à me pas se penser au dessus de moi.

_ Mais toi, Peter, Quand tiendra-t-tu la tienne ?

Dis-le Lily. Je ne tolèrerai pas l'affront d'une trahison.
Crochet a toujours été ma proie, mon pion à moi.
C'est sur mon visage que viendra glisser son ultime souffle.
Mon jeu, ma conclusion.

_ Je tiendrai ma promesse Peter.

Nul besoin de le préciser, elle est loyale.
Mais mon cœur d'enfant se relaxe, comme toujours, lorsque cette promesse se renforce.
On me le dit et je sens l'embrume des airs marins se mêler au sang du vautour...
Oui, il suffit de me promettre Crochet et il est comme condamné. Foutu.

_ Mais toi, Peter, Quand tiendra-t-tu la tienne ?

Je ne crois pas avoir fais de promesse à qui que ce soit...
Quand bien même, je l'aurais oubliée la minute suivante.
Mais je connais la haine de Lily envers le capitaine fripé.

- Il mourra, princesse.

Plus qu'évidente, cette phrase est une vérité absolue.
Le temps referme son emprise autour de lui, l'enveloppe dans ses bras mortuaires.
Mais je ne laisserais pas les secondes me le prendre, pas plus que n'importe qui.
J'achèverai son être diminué de mes mains.

- Il est déjà mort.

Je suis déterminé, engagé dans une partie nouvelle, qui crie mon nom.
Lance les dés Peter, combien de pions engagerai-je dans la lutte cette fois ?
Le capitaine et son cintre sont rouillés. Ce sera l'affaire d'une minute.

Lily ne viendra pas avec moi, cette guerre et la mienne. Les siens ne sont pas prêts.
Ils ont trop peur de la mort, la redoute trop pour l'affronter.

- Je vais provoquer la mort, Lily. Reste chez toi.

J'ai l'impression que Peter s'offusque de ma question.
C'est que tu n'a rien fait Peter.
Tu 'est qu'un beau parleur. . .

- Il mourra, princesse.

Combien de fois ai-je déjà eu ta promesse.
Combien de jours Crochet a-t-il vécu depuis.
Trop. Bien trop . . .

- Il est déjà mort

Je le regarde, Sceptique.
Je n'aime pas me faire mener en bateau.
Ne me ment pas Peter.
Je ne veux pas seulement qu'il meure.
Je veux qu'il souffre.
Qu'il ait mal.
Pour venger le sang des nôtres.
Venger les vies qu'il a sans pitié arraché à nos familles.

-Ce n'est pas suffisant Peter.

Je me reprends. Mon regard est vide
Pas question de laisser l'avantage à Peter.
S'il veut la mort de Crochet autant que moi,
Il devra se battre pour la mériter.

-Je ferais n'importe quoi pour qu'il souffre autant que nous avons souffert.
si tu est trop lâche pour t'en occuper, Je le ferai.
En attendant, je te laisse le bénéfice du doute.

Il ne me répond pas tout de suite.
Son front se plisse.
Je m'approche de lui alors que son regard suit mes pas.
Je dépose mon doigt sur les plis au dessus de ses sourcils.

- Peter, Ne t'inquiète pas mon chou,
Mais c'est ta dernière chance

-Ce n'est pas suffisant Peter.

Crochet luisant dans son propre sang, baigné par la chaleur d'un rayon de soleil rayonnant... Pas suffisant ?
La réflexion m'arrache à sourire que j'essaie aussitôt de taire. Inapproprié.

-Je ferais n'importe quoi pour qu'il souffre autant que nous avons souffert.
si tu est trop lâche pour t'en occuper, Je le ferai.
En attendant, je te laisse le bénéfice du doute.

La lâcheté est un segment que je ne connais que de mot, ou de réputation...
Puisque doute il y a lieu d'être, doutons.
De quoi au juste ? Confiant, je ne m'essaie que rarement aux suspicions.
Je cours avant d'avoir arrêté ma destination, hurle sans avoir eu l'intention de parler.
Mon instinct me guide, vierge de doutes.

- Peter, Ne t'inquiète pas mon chou,
Mais c'est ta dernière chance

Lily vient alors poser poser un doigt frais sur mon front que, perdu dans mes pensées, je n'ai pas eu conscience de fondre en rides soucieuses.
La princesse trône peut-être chez les indiens mais ici... chez moi...
Je suis le roi d'un univers qui porte mon empreinte. Elle croit pouvoir la salir ?

- Ma dernière chance... je lâche dans un sourire.

J'enveloppe sa main fraiche dans ma paume avant d'approcher mon visage du sien.

- Dis-moi, princesse, depuis quand te suis-je redevable ?

Les souvenirs d'un passé récent encrés en moi me tourmentent.
Sa mémoire est-elle plus courte que la mienne ?
Un rocher, des pirates, une mort imminente et une intervention miracle...

- La lagune aux sirènes, Lily.

Je me blâmerais presque d'éveiller volontairement un souvenir aussi douloureux pour elle.
Mais un enfant ne recule devant rien quand son orgueil vient à se froisser. Je ne déroge pas à la règle.

- Tu serais morte..

Inutile de poursuivre, elle sait exactement de quoi je parle.
Sans mon intervention, la princesse se serait noyée, ne serait plus.

- Tu ne m'es pas redevable. Tu... ne me dois pas allégeance ou quoi que... confus, je stoppe mon flot de conneries.

Parlons franc. Je suis face à mon double dans l'adversité.

- Qu'attends-tu de moi, exactement ?

Qu'elle parle sans détour. Sa requête sera soumise à réflexion.

- Ma dernière chance...répète-t-il en souriant.

Oui Peter. Je m'en occuperai de mes mains si tu ne le fait pas.
Tu dois le faire. Pour nous.
Ce n'est pas un jeux. C'est la guerrre.

- Dis-moi, princesse, depuis quand te suis-je redevable ?

Depuis que tu as promis de t'en occuper.
Ne respecte tu donc jamais ta parole.
Tu n'est pas le maître de cette terre.
et je n'ai pas à t'obéir Peter.

- La lagune aux sirènes, Lily

Je suis coupée de court.
Tu ose t'en prendre à moi avec ce souvenir.
Je respire un bon coup avant d'écouter le reste de ce qu'il a à me dire.
Tu ne crois pas que c'est bas d'utiliser cet évènement. . .

- Tu serais morte..

Eh bien tu aurais du me laisser crever tant qu'à faire de ma vie un enfer.
Savoir Crochet vivant est aussi souffrant que la mort elle même.

- Tu ne m'es pas redevable. Tu... ne me dois pas allégeance ou quoi que... Ajoute t'il confus.

Depuis quand est-ce que le grand Pan est-il perdu dans ses mots.
Peter peter peter. . . ne t'en fait pas pour rien.
Au final, ce sera la mort de Crochet.

- Qu'attends-tu de moi, exactement ?

Ce que j'attend ?
Ma vie ne tourne qu'autour d'une revanche.
Une vangeance.
Récupérer notre dignitée et notre respect.
Tu me demande ce que je veux Peter ?

- Je veux qu'il souffre et qu'il ne soit plus rien
Je veux qu'il se tortille de douleur à nos pieds.
Je veux qu'il ressente tout le mal qu'il a fait.

Je m'arrête.
Personne ne semble comprendre lorsque de tels mots sortent de ma bouche angélique.
Je ne suis pas un ange.
Mon démon intérieur personnalisé par crochet me hante et me ronge. . .
Je lève deux yeux plein de larmes vers Peter.
Mon visage à nu. Plus aucune attitude.
Vulnérable . . .

- Je veux qu'il souffre et qu'il ne soit plus rien
Je veux qu'il se tortille de douleur à nos pieds.
Je veux qu'il ressente tout le mal qu'il a fait.

La vraie Lily me fait face alors.
Je connais cet aspect d'elle, rien ne me surprend.
J'aime les propos qu'elle entretient, ils ressemblent plus aux miens.

- Tu ne vises pas assez haut, princesse, je lance dans un sourire.

Je vois à ces yeux-là qu'elle n'attendait pas un sourire.
Ses envies coulent de sources, plus que certaines d'être un jour.

- Ses souffrances à venir sont d'une évidence enfantine.

Enfantine... aurais-je pu rêver à mot plus approprié ?
Mes aspirations puériles sont vieillies par mes réflexions.
Mes envies murissent à ma place, tout simplement.

- Je t'offre notre avènement, et la fin de la menace Crochet.

Confiant, je promets des évènements que je suis disposé à laisser se produire.
Dans mon élément, je ne connais aucune limite, ignorant des frontières.

- Réclame, Lily. Tu es là pour ça non ? Dis-moi ce que tu veux, vraiment.

Et que l'on ne me parle pas de l'évidente mort de Crochet et ses sous-fifres.
Son altesse est en mesure d'attendre de moi des choses moins faciles à exhausser.
Le jeu est mien, les règles sont flexibles. Quels pions tomberont ?

Tu ne vises pas assez haut, princesse,

Lorsque cette seule action est le but de mon existence,
Je ne n’ai pas le désir de viser plus haut.
Le ciel s’étendra à mes pieds lorsque la vengeance sera accomplie.
L’air narquois de Peter me révolte.
Il est le seul à pouvoir comprendre.
Pourquoi s’obstine-t-il à faire durer ce qui me détruit un peu plus chaque jour.
J’oubliais, Pan n’est autre que ce gamin égocentrique.
Peut-on lui en vouloir d’être lui-même?

- Ses souffrances à venir sont d'une évidence enfantine.

Enfantines ? Les enfants sont cruels, je te l’accorde.
Il y a un autre trait des enfants que tu devrais appliquer à cette situation Pan.
Les enfants sont impatients.
Ils veulent tout et tout de suite.
Pourquoi retarder l’inévitable?

- Je t'offre notre avènement, et la fin de la menace Crochet. Réclame, Lily. Tu es là pour ça non ? Dis-moi ce que tu veux, vraiment.

Que répondre à celui qui devine et qui se bat contre la vie.
La vie s’incline, Peter crie victoire.
La victoire de Peter est aussi la mienne.
Son combat est le mien.
Sa quête est le but de mon existence.
Ne joue pas avec moi Peter.
Je ne peux m’empêcher de sourire à son arrogance.
On peut aimer ou détester Peter, mais il faut reconnaître son talent.
Un être spécial.
Une étoile filante dans cette décrépitude du monde.
Je me promène tout autour de Peter.
Mon index se pose sur sa nuque et je fais le tour de sa présence.
Il me laisse faire.
Je ne suis pas aussi intrigante que lui,
Mais qui sait.
Il ne me connaît pas aussi bien qu’il le pense.
Je suis celle qu’il n’aura jamais.
Je ne me laisse pas manipuler par ses belles paroles.
Je suis intouchable.
Je me retrouve alors face à lui.
Mes yeux sont dans les siens.
Mes lèvres sont à quelques millimètres des siennes.
Je murmure alors :

- La seule et unique chose qui entrave mon bonheur est la présence de crochet dans le même univers que moi. Je ne vois donc vraiment pas ce que tu trouve à repousser son élimination. Sois tu aime me voir souffrir, sois tu ne me dis pas tout.

J’ai dit ces paroles sans empressement. Sans réel ton dans ma voix.
Mes lèvres laissant passer mon message.
Comprend Peter. Laisse ton air borné qui fait ton charme au placard pour la prochaine minute. .

Mentalement, je cherche une nouvelle occupation, un jeu nouveau dont les règles sont à définir.
Physiquement, je suis présent. Dégoûté par la proximité de nos corps, mais néanmoins statuesque.

- La seule et unique chose qui entrave mon bonheur est la présence de crochet dans le même univers que moi. Je ne vois donc vraiment pas ce que tu trouve à repousser son élimination. Sois tu aime me voir souffrir, sois tu ne me dis pas tout.

Par où commencer... ?
Grandit, mon esprit d'aujourd'hui est enclin à réflexions.
La chanceuse Lily.
Allons-y dans l'ordre.

- Ton bonheur, Lily, finit là où commence le sien. Crochet n'est pas heureux, cesse donc de geindre.

Ses jérémiades constantes pourraient me donner la migraine. N'est-elle jamais satisfaite ?
Elle s'amuse, ses sous-fifres en témoignent, il serait grand temps pour elle de se trouver une nouvelle occupation.
Je souris en réplique à son air offensé. Je la traite comme mon égal, n'est-ce pas ce qu'elle souhaite ?
Lily n'est pas une princesse ici, bien qu'elle se plaise à le croire, elle est un soldat de plus enrôlé contre son gré.
Ensuite...

- Je ne repousse rien, je profite. La carcasse de Crochet sera peu attrayante en distractions. Je lui demeure intouchable. Je suis le grain de folie qui enraillera sa vieille machine. Ne compte pas le temps, il n'existe pas.

Et cette discussion m'ennuie. Ne lui ai-je pas déjà expliqué ces choses ?
Des milliers de fois, certainement. Elle oserait presque me juger, la sotte.
Qu'est-ce que l'impatience dans ce royaume à l'insouciance infinie ?
Et pour finir...

- Te faire souffrir, j'en souris, je ne pensais pas être capable d'avoir un tel impact sur sa majesté. Mon sourire s'agrandit tandis que je m'éloigne d'elle, augmente la distance qui nous sépare et m'assieds sur une caisse. Et, bien sur que non, je ne te dis pas tout, voyons...

Un clin d'œil insouciant sert de conclusion à ce faux suspens.
J'y pense alors en la dévisageant... Tyler est l'un des miens.
Elle si proche de lui devrait comprendre mieux que quiconque nos motivations.
Mes envies sont celles de mes Garçons, ils veulent ce que j'entends.
Jugerait-elle son ami, à défaut de respecter son chef ?

Les filles sont si bornées, parfois.

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