Une des sirènes se rebelle ? [ Ft Peter ]

"Je danse au milieu du bar, pour une fois, cela ne m'arrive pas souvent, je le sais, même le barman à le regard fixer sur moi, il doit se demander pourquoi ce soir je suis sur la piste et non à ses côtés, je sens le regard de plusieurs hommes sur moi, quels idiots dire qu'il y en a un d'entre eux qui va mourir ce soir, encore une fois j'en tremble d'impatience, je suis bientôt rejointe dans ma danse sexy par celui que j'ai choisit, et comme tout les autres que j'avais charmé les nuit précédentes il fait les même gestes.
Il me regarde avec envie. Ne t'en fais pas chéri, ce soir tu auras droit à tout ce que tu désires.
Ses mains se posent sur mes hanches. Profite mon beau bientôt tu ne pourras plus toucher.
Ses lèvres s'approche de ma bouche, je tourne le visage.

_Je n'embrasse jamais sur la bouche, c'est un de mes principes.

Lui dis je avec un air faussement désolé. Mais ça ne l'arrête pas pour autant. Ses lèvres au lieu de se plaquer sur les miennes, vont se coller contre mon cou, comme d'habitude.
Son souffle est chaud et pue l'alcool. Je l'entends respirer longuement.
Il doit sentir la pivoine, qui est depuis toujours mon parfum.
Une de ses mains remonte vers mon visage, et ses doigts glissent dans mes cheveux. Je déteste cela, je déteste qu'on me touche mes cheveux, avec ma main je l'arrête, et entrelace mes doigts au siens. Il sait où je l'emmène, je ressens l'excitation qu'il l'anime.

Il n'y a qu'une rue à traverser, une seule et unique rue. Il continu de me caresser le corps, rien qu'avec ses mains il me salit encore plus que je ne le suis déjà.

Nous arrivons au Vieux Théâtre, tout se passera dans la loge commune, la loge que les sirènes prenaient lorsqu'elle ne voulaient pas que leur client entre dans leur chez elles, mon poignard est déjà installé près de l'oreiller. Je sais comment faire, j'avais pleins de possibilités qui s'offraient à moi, et j'avais choisit celle qui me correspondait le mieux.

Il me déshabille d'abord du regard, avant d'enlever réellement mes vêtement, ce mouvement est vite suivit par lui se mettant nu.
La vu de son corps me dégoute, mais je n'en dis rien, je me devais de rester calme encore un peu, juste un moment et tout serait finit.
Il me pousse sur le lit où je tombe raide comme une morte, il se lèche les lèvres, ne sachant pas ce qu'il va dévorer de moi en premier.
Vient mon mignon, ce soir c'est moi qui prendrait les reines, ce soir c'est moi qui te tuerait, ce soir je me vengerais sur toi pour ce que tes collèges et acolytes ont pu me demander de faire.

Il m'embrasse mon corps, souffle, sa respiration n'est plus régulière. Je le déteste déjà. Ma haine est une force je le sais.
Et sans que je ne demande rien, la bête répugnante commence à entrer en moi. Cette action me fais mal au plus profond de mon être. Cela dure quelques minutes, il faut attendre Bella, encore un peu....

Maintenant.

Je lève mon bras et attrape mon arme, et dans une vitesse que je ne me connaissais pas, je lui tranche ce qui lui servait de gorge.
Il n'est pas mort je le sais, il ne fait que ce vider de son sang, ses yeux se voilent peu à peu, je me dégage de lui. Je le regarde un moment admirant mon travail, j'étais fière de moi, plus que jamais.
J'oublie alors sa présence et je m'en vais vers la salle de bain, j'étais salle, il fallait que je me lave, il m'avait salit avec son corps, et salit avec son sang, après une douche infernale, je ressors, m'habille.
Et je me retourne enfin vers le corps qui jugeait par terre.
Entouré d'une marre de sang, je savais très bien que cette option me conviendrait le mieux, j'aimais tellement la couleur rouge.

Dans ma folie suprême je pose une main sur ma bouche comme choqué.

_Oups.

Dis je amusée, Peter avait surement raison, tuer aller devenir un amusement.
Il fallait maintenant que je fasse la chose que j'attendais le plus, je me devais de ramener à l'enfant dirigeant de tout ce monde une preuve concrète de mon acte, je pense réellement que l'homme est mort, mais d'un autre côté je m'en fiche, j'enfonce mon poignard dans sa poitrine, l'entaillant juste assez pour laisser passer ma main, et je plonge cette dernière dans le mortn mes ongles sont long et tranchants je le sais, et je tire de toutes mes forces pour lui aracher cette chose qui créer la réflexion de tant de personnes.
Je regarde le coeur un moment.

_C'est bien ce que je disais, cette chose n'est qu'un organe, rien de plus...

Je mets une longue veste sur moi, et sors de cette loge commune, toutes les filles l'utilisaient, on ne saurait jamais que c'était moi qui avait fait ça, mais on saurait que cette nuit une sirène était devenu dingue et avait tué son client."

Je suis dans la bâtisse abandonné, seule, je m'amuse seule à jouer les équilibriste sur un morceau de bois, le cœur de l'homme dans ma poche claquant contre ma jambe à chaque sautillement. Soudain un bruit. Je me retourne prête à répondre à quiconque se trouvera devant moi. Mais je n'ai rien à craindre, je connais cette ombre, je savais que je le verrais aujourd'hui.

Irrité par le rêve turbulent qui a agité ma nuit, je m'approche de la grande bâtisse en ruines.
Théâtre de trafics douteux, je ne m'y rends que si affaires obliges. L'occasion est belle.
Une heure a été nécessaire à mon réveil matinal pour me permettre de ne pas égarer la totalité des souvenirs de la veille.
La situation se résumait à un défi, une preuve, une alliance, me semble-t-il alors.
Une sirène dont j'ignore le nom a massacré un pirate sur un de mes ordres. Douce enfant.
Je longe le chemin sinueux qui m'amène où je le souhaite. J'entre alors. Brutalement.

J'assène à ce semblant de porte un coup de pied qui semble être fatal. Le froid précède mon entrée dans la baraque.
L'anéantissement de ce bout de bois éveille mon envie de massacre, elle germe en moi depuis mon réveil.
Je parcoure la pièce du regard. Elle est là. Elle est moins vulgaire que ce à quoi je m'attendais. Jolie.
D'un pas léger, rapide et puissant, je vais jusqu'à elle et lui sers un sourire en guise de bonjour.

J'aimerais savoir son prénom, ne pas avoir l'air d'avoir oublié ce que je sais d'elle.
Je ne retiens des autres que ce qui les caractérise dans mon esprit.
Cette sirène est douée d'une force physique qui amoindrit son mental. Elle veut mourir.
Et je la tuerai si la vie à mes côtés ne lui arrache pas le moindre rire. Magnifique.
C'est ce que je fais. Je regarde mourir les hommes.

J'entame la danse qui m'unira à elle, je sais qu'elle aime entrer dans mon jeu. Comme les autres.

- Pas un écho ma belle. Pas le moindre murmure. Rien n'atteste de la réussite de ton plan chez moi.

Je bondis et m'assieds alors sur un carton aux dimensions hors normes.

- Quelle déception. Que d'efforts vains... J'ai du aller chercher moi-même l'info, le monde ne s'ébranle pas.

Mais l'important n'est pas là, nous le savons. La colère que ma inspiré le petitesse de ses actes ne se dissipe pas mais je connais ces sensations. Venons-en à l'essentiel.

- Y as-tu pris du plaisir ? Dis-moi seulement si la sirène se sent capable de combattre à mes côtés.

Car le combat singuliers qui l'a opposé à son ennemi d'un soir n'a rien à voir avec un corps-à-corps acharné.
Elle a bénéficié d'un effet de surprise, avait l'avantage considérable de pouvoir frapper par derrière...
Mais ces cartes ne sont pas de celles que l'ont a en main sur le champ de bataille. La guerre n'est pas un bordel.
La lutte que mène un de mes soldats dépasse l'entendement, exige d'entrer dans une transe meurtrière.
Un combattant qui n'est pas redouté ne peut revendiquer aucun respect. Il faut tuer ou se laisser mourir.

- Et puisque je te devine capable de lutter, j'avance avant qu'elle ne puisse parler, qui me dit que tu ne te laisseras pas achever par un pirate au lieu de combattre, comme prévu ? Lâche trahison, non ?

Aucun échos ? Cette idée me vexe au plus haut point dans ma fierté.
Les sirènes en avaient parlé pourtant, je sais déjà que quelques unes d'entre elles sont persuadé que c'est moi qui est déjanté.
Pour une fois que ces idiotes ne se trompent pas. Les rumeurs vont vite chez nous, et bizarrement, ou alors évidemment, je suis toujours la première à être au courant, s'en ai amusant de savoir que les gens parlent de vous pour une chose dont vous êtes réellement la cause.

Je saute de mon perchoir pour me placer face à Peter Pan, qui reste assis sur son carton.
Je regarde ses yeux longuement, essayant de déceler à quoi l'enfant pouvait bien penser, quelqu'un d'extérieur me prendrait surement pour une folle à coup sur, ça ne me fait rien, je suis consciente chaque minutes qui passent de la folie de mes actes et de mes pensées.

Y avais je pris du plaisir ?
Évidemment, tu avais réussis à éveiller la machine a tuer qui dormait en moi Peter, ne le ressens tu pas ?
Un bonheur tel que tuer peux me provoquer ne devrait pas être permis.
Il aurait fallu interdire un bonheur comme celui là. Je me devais de ne rien ressentir, l'interdiction si elle n'existait pas, je l'inventerais alors, je le devais, pour ne pas enfreindre le "contrat" que Peter et moi avions mis en place, c'était un fait sur et certain je devais m'interdire de ressentir du plaisir, sinon le rire m'emporterait et il emporterait ma délivrance avec lui.
Je choisis de ne pas répondre à sa première question, il en savait déjà le réponse, de plus mon attitude devait bien lui démontrait que j'étais fière de ce que j'avais fais.

Une trahison ?
Qui te trahirait ? Surement pas moi, je ne suis pas faible au point de me laisser tuer par un stupide pirate.
Trop fière pour que ma mort ne soit pas provoquer par tes mains.
Peter seul toi me tuera, j'en fais le serment. Ma fierté et mon bon sens, si petit soit il, me permettent de pouvoir crier haut et fort que Peter Pan me tuera après avoir achever le Capitaine James Crochet.

Je fourre ma main dans ma poche, et sort enfin la chose qui claqué sur ma cuisse à chacun de mes petits bond.
Le coeur de l'homme qui était mort.
Le coeur de celui que j'avais tué, premier d'une longue liste qui s'arrêterait le jour où le plus grand des pirates rendra son dernier souffle.

Je tends le coeur à Peter, l'aspect de l'organe me donne des frissons, je prends conscience alors que je l'avais arraché de son corps de mes propres mains.

_Peter... Tu me decevrais presque en pensant cela, lui dis je en regardant le coeur que je tenais en main.

Je jette l'organe mort à mes pieds.

_Jamais, un pirate ne me tuera, et puis je ne t'enleverrais pas le plaisir de me tuer.

Non, je voulais que ce soit toi, l'enfant qui ne grandit pas qui me délivre de ma vie, finalement oui, ce n'était qu'une question de fierté.

L'image, plausible, s'impose déjà à mon esprit.
Fin logique d'une histoire sans rebondissements.
La sirène entre les mains d'un pirate, pourquoi lutterait-elle ?
Si son unique souhait est d'être délivrée de la vie, elle me trahira.

_Peter... Tu me decevrais presque en pensant cela.

Elle rive alors ses grands yeux sur un cœur dont je ne l'avais pas vu s'emparer.
Un organe fraichement arraché à une poitrine qui gise quelque part, béante.
Je hausse les épaules en signe de désintérêt profond mêlé à un ennui certain.
La sirène le lâche sans ménagement, apparemment aussi insoucieuse que moi.

_Jamais, un pirate ne me tuera, et puis je ne t'enleverrais pas le plaisir de me tuer.

Elle ne suit aucune logique, son raisonnement doit être perdu dans un des méandres de son esprit.
Je ne cherche pas à la comprendre, ses motivations la concernent. Tant qu'elle honore notre marché.
Le plaisir de la tuer... l'idée, est, il est vrai, assez tentante mais elle ne comprend aucun enjeu pour le moment.
Elle ne m'inspire aucun ressentiment particuliers et je me lasse vite des jeux sans conséquences.

Mais si elle n'échappe pas l'once d'un rire alors peut-être... oui, j'aurais alors envie de la massacrer.

- Prends en compte une chose.

J'aurais aimé ajouté son prénom à la fin de ma phrase, pour la forme.

- Ton air maussade, de la main, j'esquisse un geste qui englobe son visage, tes manières et pensées... tout ce qui fait de toi celle que tu es te seras enlevé avant que tu ne meurs si tu ne ries pas.

J'ignore même si je me suis fais comprendre. Si on ne rit pas, on tombe.
Mais la chute engendre quelques complications dont elle doit être consciente.

- Je ne serai plus vraiment enclin à suivre l'accord pacifique que nous avons passé si tu l'emportes.
Tu le sais, je n'aime pas que l'on me résiste. Si tous tes rires sont déjà foutus, alors ta mort sera lente.

Il faut, il est nécessaire qu'elle sache ce dans quoi elle s'est embarqué.
Je ne vais pas la tuer. Je vais profiter du cobaye qu'elle deviendra pour peaufiner certaines pratiques.
Les enfants sont tordus, je suis leur roi dans tous les domaines.
Je mettrai ses limites à mal, jusqu'à anéantissement total. Irréversible.

Et je devine à son expression qu'elle ne se sent pas effrayée. Elle n'a pas à l'être.
Allez, dis-moi que tu te crois imperméable à la souffrance. Ta chute n'en sera que plus grande.

Elle qui pense n'être rien à présent saura la valeur de sa vie. De n'importe quelle vie.
Quand elle gisera, agonisante, à cet instant seulement elle réclamera véritablement la mort.

Dans la folie qui me caractérise si bien, je suis encore une fois déçu et désappointé par les propos de Peter.
Hier ne me promettait il pas une mort digne de ce nom ?
Hier ne me disait il pas qu'il me tuerait de ses propres mains lors d'une bataille ?
Hier ne me donnait pas ce que je désirait ?

Je comprends alors où était la faute dans toutes mes question.
Un mot était le fautif dans tout ce délire.
"Hier"
Oui, mon erreur était là.
Comme le moment où il avait oublié qu'il m'avait arraché de force mes cheveux dans la rue.
Une vérité tilt alors dans mon esprit.
Peter oublie. Aussi invraisemblable que cela puisse paraitre, il oublie.

Je soupire, m'assoit à ses côtés, déstabilisé, et consciente que je vais surement regretter mes gestes dans quelques instants.
Peut importe, l'enfant à cet instant précis, alors que lui rêve de me torturer, m'inspire de la tristesse par ce qu'il oublie les meilleurs, les mauvais, tous les moments de sa vie.
Je fuis mon passé, certes, mais il est enfouit au fond de moi, il a fait de moi celle que je suis devenu.
Lui d'où tire t- il ses gestes et ses convictions ? Puisqu'il en oublie plus de la moitié.

_Je m'appelle Bella, Peter.

J'oublie en le choisissant, contrairement à lui, les phrases qu'il avait prononcé avant ça.
La question de ma mort pouvait attendre un peu.
De toute façon je finirais par mourir.
Même s'il ne me tue pas, même si je ris, je serais condamné a devoir me contenter d'en finir moi même, je devrais crever seule dans un coin en silence, après tout qui remarquera mon absence ?
Personne.

_Essaie de te souvenir, les cheveux, la drogue... La glace que j'ai imaginé.

Je ne parle plus en sirène prétentieuse, je ne parle plus en Bella folle et furieuse.
Je parle en femme essayant de protéger un enfant.
Tout ça semble si bizarre, si inhabituel, j'en trésaille, je n'aime pas ce que je suis en train de faire, et pourtant c'est plus fort que mon dégout, j'en éprouve le besoin, le besoin de protéger cet être puissant aux airs d'anges, comme lorsque je suis avec Lily.

J'attrape mes cheveux, regarde dans le vide, toujours aussi consciente que dans quelques secondes tout au plus le jeu que Peter s'inventait sur sa vie et la mienne pourrait reprendre.
Contrairement à ce que je pensais au début, qu'importe sa réponse, je ne regretterais pas d'avoir connu un moment de gentillesse.
Cependant Peter pourrait il transformer ma soudaine gentillesse en faiblesse ?
Peut être.

Comme prévu, elle ne s'encombre pas de peur ni même de doutes.
Quoi qu'il en soit, elle mourra selon mon humeur de l'instant.
Qui vivra verra. Et je verrai toutes les ères de ce monde.
Immortalisé dans cet univers qu'est le mien, je ne crains rien.
La sirène s'approche, et prend place sur mon siège improvisé.

Je me perds dans la profondeur soudaine de son regard.
Je la vois pour la première fois, dans bien des sens.

_Je m'appelle Bella, Peter.

J'adorerais répliquer que je le sais déjà. Petit mensonge, grosse conséquence.
Une légère envie de violence m'ébranle à nouveau comme à chaque fois que j'y pense.
J'aime oublier. Je déteste ça. J'accepte néanmoins, j'embrasse l'incontournable.
Insoumis, je profite de ce que je ne peux éviter comme s'il s'agissait d'un choix personnel.

_Essaie de te souvenir, les cheveux, la drogue... La glace que j'ai imaginé.

Ma mémoire n'est pas un bouquin disponible sur commande avec un service à satiété.
Elle ne contient qu'un nombre restreint d'information, je n'y peux rien.
Si l'une d'elle disparait, elle est perdue à jamais.

J'essaie tout de même, intimement convaincu que ces souvenirs en valent la peine.
Mais je prédis une tentative seulement. Si j'essuie un échec, je change de jeu.
Les cheveux... Comme pour appuyer mes efforts, Bella touche les siens.
L'envie sublime de les arracher aiguise mon impulsion. Mais je ne vois pas.
La drogue... Une frustration légère souligne mon absence de souvenirs.
Peu fanatique des tentatives ratées, j'avorte mon ébauche de séquence émotion.

Son visage apaise ce qui devrait germer en moi, comme à l'accoutumée.
La colère et la rage dévastatrice prennent toujours le dessus si frustration...
Mais on croirait le gamin las de faire semblant, coincé entre deux minutes éternelles.
La précédente enferme un guerrier torturé à l'humeur massacrante que rien ne rassérène,
la suivante accueille un Garçon Perdu assoiffé d'aventure douce et de découvertes...
Mais la présente minute, celle qui étire le temps flexible de mon monde... quel Pan connait-elle ?

Choqué, je constate que je suis un môme submergé par les doutes et ses peurs.
Je ne veux plus oublier, je veux que mes sentiments soient enfin mien, je veux ma mère !
J'aimerais pleurer, je bouillonne, mon sang s'enflamme, hurle contre mes tempes chaudes.
Évacuer cette rage, cette colère contre l'injustice que j'encourage parfois.

Pleurer... j'adorerais verser une larme que viendrais cueillir le pouce de la belle sirène.
Les battements frénétiques de mon cœur s'allient à la force de mes muscles pour laisser craquer mes nerfs.

Je ne sais comment, j'abats ma tête contre l'épaule de Bella, l'enfouit au creux de son cou.
Qui est Peter Pan, après tout ? Elle connait déjà la réponse... Elle est la seule qui sait.
Je suis un gamin apeuré, près à essuyer ma déception lorsqu'elle me repoussera. Bientôt.
En attendant, et c'est tout ce qui importe, ses cheveux sont le lit d'un esprit dérangé et mis à nu.

Maman...

Choquée, brisée, perturbée, foutue, et complètement à l'envers de tout mes principes, je laisse Peter poser sa tête sur mon épaule.

Plus question de mort et de grandes batailles.
La seule question que je me posais concernait le moment présent.
J'avais toujours considéré Peter comme un enfant, mais un enfant partenaire de jeu, cette fois ci les rôles étaient vraiment différents.
Il me faisait découvrir une Bella que je ne me connaissais pas, que je ne me connaissais plus.
Aucune importance, je crois que ce sentiment nouveau me plais.
De toute façon, si cette histoire tournait mal j'enfouirais se passage perturbant de ma vie bien au fond de moi, pour ne jamais refaire telle erreur.

Sa tête toujours son mon épaule, le temps passe.
Je ne fais rien, je ne dis rien, je reste là, à soutenir un petit gosse dans le besoin, il n'avait pas forcément besoin de moi, mais il avait besoin de quelqu'un assez mature pour pouvoir le comprendre.
Et dans ce cas, j'étais cette personne, tout aussi incroyable que cela puisse être, je l'étais bel et bien.

S'attendait il a ce que je le repousse ?
Peut être bien, mais pour une fois, la force me manque, je ne veux pas l'empêcher de s'apaiser juste un moment.
Que notre petite guerre reprenne plus tard, pour l'instant cet enfant, que je considéré follement comme le mien, devais reprendre ses esprits, combler un manque maternel peut être.
Et je savais, au plus profond de moi, que je pouvais le combler.

Une seule question me reste en tête, se souviendrait il de ce moment que nous étions en train de passer ?
L'idée qu'il ne le puisse pas me provoque encore une grimace de tristesse.

Dans un geste hésitant, que je souhaite pourtant doux et rassurant, je parcourt avec ma main les quelques centimètres qui séparent cette dernière de la joue de l'enfant. Je caresse celle ci, doucement, prudemment, sa peau est douce, son visage poupin a l'air si perdus, encore une fois consciente de la folie qui m'anime je continu mon geste que j'espère le rassure.

_Je suis là, Peter... dis je d'une voix douce.

Qu'il en soit ainsi, je prends le risque encore une fois que Peter change d'humeur, mais je m'en fiche.
Je me voulais maternelle et rassurante, et comme j'allais m'allier à lui, je serais là, pour l'aider à se souvenir, je serais là pour lui raconter ses propres exploits, ses propres batailles que je mènerais avec à ses côtés.
Je serais cette épaule rassurante sur laquelle il pourra venir pleurer.
Oui, s'il le souhaite, je pourrais devenir celle sur qui il pourra compter.
Maternelle et posé, je l'aiderais comme je le pourrais.

Mes idées de morts aux oubliettes remontent, n'étais je pas censé être quelqu'un de froid, solitaire, et fier ?
Même ma propre apparence est trompeuse pour moi même.
Une chose est sure je ne sais plus réellement qui je suis à cet instant précis ni qui je serais dans quelques minutes.
Éternellement perdus dans mon esprit torturé, je reste assise contemplant devant moi, je visionne mon avenir.
Bizarrement, il n'est plus noir, comme je l'avais imaginé si souvent.

Enfermé dans l'esprit étriqué que devient le mien, j'ignore les vastes possibilités qu'il propose.
Cette fois, l'oubli est volontaire. Une omission passagère qui me laisse flirter avec l'irréel.
Plus besoin de mes Garçons, ces faire-valoir... je suis caché, à l'abri derrière mon trône déserté.
La couronne de Pan repose sur la tête d'un fantôme dont je fuis le visage. Un Homme.
Indéfinissable, ma condition ne m'amuse pas. Pas maintenant. Le ciel se couvre...

Ne respirant rien d'autre que l'essence de Bella, je clos mes paupières.
Mon cœur affolé apaise ses battements qu'il cale sur le rythme des caresses de sa main.
Douce, sa peau efface les cicatrices invisibles qui parcourent ma joue imberbe.
L'écho d'une fine pluie s'abattant au sol parvient jusque nous. Triste temps.

Une idée éclaire mon état, germe en moi quand résonne la voix de Bella.
Doucement, je me défais de notre semblant d'étreinte en cherchant son regard.
Je ne sais de quoi mes yeux ont l'air, enfin. Je ne calcule pas, n'invente plus rien.
Je ne serais pas à même de dire si la sirène parvient à déchiffrer mon expression mieux que moi.
Naturellement, je serre la main qui a apaisé mon tourment dans l'une des miennes.

De ma main libre, j'atteins une poche de mon pantalon, m'empare de mon idée.

Je la brandis alors et l'allégorie prend tout son sens, Bella la voit.
Je dépose délicatement la plume au creux de sa main qui l'emprisonne ensuite.
J'ignore si la sirène, la mère d'un instant perdu, en connait la symbolique.
Le coq, et ce depuis le début, est mon emblème. Son cri est devenu le mien par instinct.
Arracher ses plumes à mon double animal n'est pas un geste anodin. Il est significatif.
J'offre une part de moi à celle que j'apprécie et délivrerai pourtant de la vie.

Et, puisqu'une part de moi lui est à présent accessible, j'arrache aussi ma confiance.

- Sois ma mémoire, Bella.

Elle qui voit tout, qui me connait en partie maintenant... elle seule saurait l'être.
Elle sait les maux qui m'habitent quant à l'oubli, elle connait cette angoisse changeante.
Je lui demande presque comme un service, ma voix brisée en atteste.

- Si je venais à t'oublier, montre-moi mon idée.

A l'image du baiser que j'ai offert à Wendy, mon idée est précieuse.
D'un regard, je désigne la plume. On ne saurait s'en procurer dans mon monde.
Nul autre que moi n'en possède de semblable, il est impossible d'en voler une.
Ainsi, et de plein gré, je fais d'elle officiellement mon alliée.

Sur son visage, une expression insondable que je ne connais pas.
Au creux de sa main, la clé de mon anéantissement. Le chemin qui mènera au sien.
Je n'ai pas de nom pour cet échange. Sa valeur n'en est que grandie.

Il pleut. Depuis quand il n’avait pas plu ici ? A Neverland ?
Depuis longtemps, je m’efforce a réfléchir, essayant de me souvenir de la dernière fois que j’avais vu une
goutte de pluie, la réponse était simple, ici, dans mon monde perdu, je n’avais jamais vu de l’eau tomber du ciel.
Toujours des nuages, toujours du tonnerre, synonyme de la colère de Peter.
Mais cette pluie était là, comme un brumisateur que le ciel nous offrait.
Peter allait mal, et au lieu de me faire plaisir, comme elle l’aurait fait en temps normal, cette pensée me déchire.
Je ressens. Tristesse, peur, angoisse.
Je ressens grâce, ou à cause de lui. Peut m’importe.

Il se défait de notre étreinte imaginaire, que t’arrive-t-il mon ange ? Tes tourments ne s’apaisent-ils
pas ? Faute de pouvoir apaiser les miens, je me battrais jusqu'à ma mort pour que les tiens cessent.
Mais au lieu de s’éloigner de moi comme je le pensais, au lieu de me rejeter pour que notre joute verbale
habituelle reprenne, il me prends la main, la serre, fort, comme s’il allait tomber s’il la lâcher, tu peux me lâcher Peter, je serais toujours à tes côtés.

Comme s’il m’entendait Peter me lâche, je soupire, presque triste de ce geste.
Il pose alors la seule chose que je ne pensais jamais recevoir de lui, l’objet qui celle vraiment notre
pacte morbide, l’objet qui fait de moi son allié. Ses yeux m’observent, son regard me cherche, je soutiens enfin le regard de l’enfant, et toute cette mise en scène prends son sens, je suis et serais celle qui sera là quand il aura besoin d’un souvenir. Je serais celle qui lui permettra de se rappeler des
choses lorsque sa mémoire flanchera.

« Sois ma mémoire Bella.
Si je venais à t’oublier, montre moi mon idée. »

Alors il en sera ainsi Peter. Serrant la plume dans ma main, je la mets dans la poche qui quelques minutes avant contenais le cœur que j’avais arraché du corps du pirate.
Subite retour à la réalité. Je n’étais pas celle qu’on prenait comme mémoire, je n’étais pas non plus une mère, je ne devais et ne pouvais rien ressentir.

Pourquoi agissais-je comme une stupide idiote ? Pourquoi à ce moment précis je pensais qu’on aurait pu me comparer à toutes celles que je fuyais, toutes celles qui ne méritaient que mon mépris.
Pour peu d’accompagner ma colère montante, la pluie continue de tomber, je lève les yeux au ciel, Peter
me regardant. Qu’attends-tu de moi petit ?
Veux tu vraiment que je me lis à toi pour terminer cette drole d'histoire avec un meurtre ?
Mon dieu, que la foudre me frappe à présent, je veux être délivré à l’instant.

J’attends, en silence, rien ne vient, et puis je ne voulais pas que cela vienne à présent, il fallait se
rendre à l’évidence, aussi fou que ça l’étais je voulais que Peter me tus. Ma fierté me le dictait.

Je soupire, et repose mes yeux sur Peter.

_Alors je serais ta mémoire, jusqu'à la fin de notre contrat.

Voila c’était dit, après tout, pourquoi me mentir, je voulais vivre cette aventure, je voulais ressentir avant
d’en finir.
L’intelligence est le seul outil qui permet à l’homme de calculer l’ampleur de son malheur.
Et moi j’avais calculé le mien depuis longtemps.

_Je serais, une sœur, une mère, une amie, ce que tu souhaites, mais je serais là afin de te rappeler tout ce que tu désireras.

Ma poitrine explose.
Je ressens.
Mes mains se serrent pour enfoncer mes ongles dans mes paumes. Je déteste ressentir.
Mais une envie plus forte que moi, et que mon esprit fou, me dicte de continuer mon chemin sur cette voix. Je me disputerais avec moi-même plus tard.
Je refixe le ciel qui signifiait la tristesse de Peter.
Et pourtant, bizarrement, à cet instant précis, perdus avec lui dans ce lieu abandonné qui nous couvre qu’a moitié, je suis bien.

Peter finira par s’apaiser… Je le sais.
Et moi ? Pour l’instant ?
Je me mets à aimer une chose que je détestais, preuve caché que je ressentais ça pour quelqu'un ?
Aimant cette eau qui tombe, est ce que ça signifiais alors que je venais de me lier à Peter pour autre chose qu'un pacte stupide ?
Je n'en sais rien, en tout cas en ce moment.
J’aime la pluie, tout simplement.

_Je serais, une sœur, une mère, une amie, ce que tu souhaites, mais je serais là afin de te rappeler tout ce que tu désireras.

Immondes, affreux sentiments que sont alors les miens. J'arracherai mon cœur si j'en avais la force.
Je me déferai de cet organe qui pompe ma joie, le laisserait rejoindre celui qui jonche déjà au sol.
Je me déteste, je hais ce qui fait de moi ce Pan aux promesses puériles. Je brulerais ces paroles...

Conscient que je ne peux abimer des mots, je reporte cette colère sur moi, unique porteur de ce blâme.
Ma colère est immense, l'orage est déjà là. Cette fois, aucun tonnerre n'est annonciateur de son arrivée.
J'aimerais me rouer de coups, me foutre sous un de ses éclairs qui viendrait me frapper pour m'anéantir.

Comment... quel être vraisemblablement humain promet la mort sans somation à celle qui fait partie de lui ?
Fierté, allégeance, honneur et autres conneries s'imposent à moi. La vérité éclate dans mon esprit, je sais.
Je tiens mes engagements, toujours. Je ne trahis aucune promesse, mes lèvres scellent les accords perdus.

La pluie étanche mon envie de larmes. Puisque mes yeux me brulent... Ce monde est mon corps.
La foudre est ma rage, les gouttes de pluie sont mes larmes innombrables et cette chaleur est la vie.
Cette chaleur écrasante qui tranche avec la noirceur du temps témoigne pour moi de mon état. Vivant.

Aussi contradictoire que moi, ce temps est trompeur. On ne peut essayer de le comprendre, ne le doit pas.
J'essaie de calmer mon regard en détresse, ne le riverai pas sur Bella tant qu'il est fou furieux. Promis.
Je fuis sa présence un instant, abandonne notre siège et bondit à ses pieds. Il faut penser, et vite.

Le cri d'un éclair déchire l'atmosphère, mon esprit se déchaine. Je suis presque surpris d'être sec.
Une inondation pourrait survenir, je n'en serais pas choqué. Ici et avec elle, je suis à l'abri de moi.
Mais il me faut penser, je l'ai abandonné un moment pour ça. Trouver, ne plus inventer. Voir le vrai.
Mes doigts serpentent sur mon crane avant d'agripper mes cheveux, je dois comprendre, il le faut !

Comment me défaire de cette promesse macabre sans la briser ?
Pourquoi la tuerai-je sachant que cet acte m'anéantirait ?
Qui de nous survivra le plus longtemps à ce contrat ?
Tant de questions que se pose les nuages.

Même si je ne meurs pas, une partie de moi sera condamnée, foutue.
Penser, penser... notre accord stipule qu'un rire la sauverait de ma main...
La pluie se tait, indésirable puisque le chagrin n'est plus. Seul l'orage demeure.

Je rive alors mes yeux sur Bella, ils ont retrouvé leur contenance, ils sont censés.
Mon regard, bien que différent de l'usuel, est bel et bien le mien. Celui d'un gamin.
Je la contemple et éclate en moi la plus cinglante des vérités, libératrice, presque divine.

- Tu riras ! je m'exclame dans un sourire halluciné.

Non seulement un rire franchira ses lèvres, mais il pourrait être sincère.
Je crois avoir en moi la puissance nécessaire à sa renaissance.
Évidente, cette possibilité est désormais considérable. Sauvée.

Torturé entre son esprit enfantin et celui de l'homme qu'il devrait être.
L'image de Peter, même si ça me tus de l'avouer, me brise le cœur.
Idée stupide, bête, idiote, cruelle, et qui au fond, me fait mal. Mon intelligence ne me sert strictement plus à rien.
Pourquoi posséder quelques chose lorsque celle ci est inutile ?
Question rhétorique et tout aussi stupide.
L'enfant, le mien, réfléchis, longuement. Les éclairs coupent le ciel en deux, quatre... Peut importe, la pluie s'est calmée.
La tristesse de Peter n'est plus, alors que la mienne grandit.
Je me suis interdite pendant tant d'année de ressentir tout sentiments, est là, le gosse venait de faire revivre mon cœur.
Stupide Bella.

Je ne dis rien, je regarde Peter, il réfléchis, trop, son visage poupin se tord en tout sens.
Pourtant la pluie n'est plus, mon petit, à quoi réfléchis tu pour que ton visage si parfait se transforme tant ?
En prononçant ma phrase, je voulais effacer ses maux, alors que finalement il en avait toujours autant.
Et au lieu de l'apaiser lui, je venais d'entrer en guerre avec moi même.
Une évidence s'impose à moi : Je voulais qu'il apaise mes maux.
Stupide Bella.

_Tu riras !
Hurle t-il dans le vent. Le coup de feu PAN, venait de se transformer en phrase simple et courte. Tu riras.
Je reste stoïque, non, je me mens, je suis choquée, et je fais un recul lorsque cette phrase me frappe en plein visage, en plein cœur.
Je ne dis rien, de toute façon que pouvais je répondre à cela ? Non, Peter je ne rirais pas.
Respirant lentement, inconsciemment je sais ce que je devrais faire, mais consciemment, je n'ai aucune idée de mon prochain mouvement.
Ma démarche se veut lente, je m'approche de l'enfant. J'esquisse un sourire. Faux.
Stupide Bella.

Acceptant encore une fois le contact avec un autre être humain, je pose ma main, hésitante, sur sa joue.
Le tonnerre et les éclairs on cessés, Peter se sent victorieux.
Il était clair, qu'il l'était. Évidemment qu'il avait gagné. Je soupire, m'avouant enfin vaincue.
Je relève mon regard et me plonge dans celui du petit homme.

_Je t'ai dis que je serais Celle que tu souhaites.

Alors finalement l'Evidence est là. Je m'étais trahis, bloquée, avec mes propre mots.
Je lui avait demandé de faire ce qu'il souhaitais de moi.
Alors il en serait ainsi, puisque le chef Pan en avait décidé, il en serait ainsi.
Mais maintenant je ne pouvais plus reculé, j'avais parlé, et ma fierté, si puissante soit elle, se devait de suivre les mots que j'avais prononcé.
Le jour où j'ai mis mes pieds à NeverLand, je m'étais juré de m'attacher à personne, juré de ne pas attacher de l'importance au fait que tout le monde considérait l'enfant comme un dieu.
Jurer est donc bel et bien mentir.
Stupide Bella.

_Alors, peut être, que je serais Celle qui un jour rira.

Mon corps tremble, et mon esprit s'embut, aveuglé par un brouillard épais, je ne suis plus celle que j'étais.
Une renaissance ? Peut importe, les paroles n'ont aucunes importances, seuls les actes comptent.
Alors, oui peut être qu'un jour je rirais.

Stupide Bella.

_Je t'ai dis que je serais Celle que tu souhaites.
Alors, peut être, que je serais Celle qui un jour rira.

La vision de Bella qui s'offre à moi flirte dangereusement avec l'onirique.
Elle pourrait être nue, elle n'en serait pas moi offerte à quiconque...
Ses yeux embués se perdent sur mon visage, je la vois enfin.
Ses mains tremblent, ce spectacle me choque incroyablement.
Je savais pourtant. Elle réserve nombre de surprises dans sa folie.

Je ne sais où la mènera sa déambulation, elle se perd.
Et cette mère nouvelle ère devant moi, me déchire le cœur.
Je la savais capable d'avoir un tel impact sur moi désormais.
J'aimerais lui dire les mots qu'un enfant chante pour guérir les siens.

Heurté de plein fouet par son attitude nouvelle, je la rejoins au comble du désespoir.
Le manque de conviction dans sa voix résonne dans mon crane qu'il abime au passage.
Que dire à la fleur d'un monde nouveau, quand à peine sortie du sol la voilà déjà fanée ?
Existe-t-il seulement un remède au mal qui s'empare d'elle depuis déjà trop longtemps ?

Sa douceur momentanée éclipse l'horreur qui l'entourait dans mon esprit, ce matin encore.
Elle n'est plus salie, et je m'écarte enfin de moi. Pour la première fois depuis longtemps,
j'élève le bien-être d'un autre à un niveau prioritaire. Je ne pense plus à ce Pan capricieux.
Ses désirs attendront, j'ai une plante à sauver quoi qu'il m'en coute. Et il m'en coutera.

Je redoute presque le semblant de geste que j'esquisse. De peur qu'elle se brise...
Je m'empare de sa main qui caresse ma joue, la serre au creux des miennes.
Son regard trouve le mien et la violence du chagrin que j'y lis me choque encore.
J'écarquille les yeux dans une grimace incrédule et désemparée. Elle ne peut souffrir.
Elle ne mérite pas de souffrir, ma mère dans l'adversité, celle qui fait partie de moi.

Je réalise que l'orage s'est tut depuis un moment déjà, sa présence est indésirable.
Le monde s'ébranle, je crois qu'il n'arrive pas à assimiler les sentiments qui me dévorent.
Je ne le peux non plus. L'empathie qui s'empare de moi est d'une puissance incroyable.
J'ai cette impression de ressentir sa peine, à un niveau minime. Quel nom porte ce mal ?
Ma bouche entrouverte échappe un hoquet surpris, je suis entièrement dépassé.

Je croyais connaitre la vie, et voici qu'on m'offre une de ses contemplations.
Un pic d'injustice écorche mon esprit, je ne comprends pas pourquoi...
Pourquoi ressent-elle cette peine contre laquelle je ne peux rien ?
Un frisson parcoure mon échine, une boule de chagrin reste coincée dans ma gorge.
Je la contemple, essaie de percer le mystère de cette peine qui me ronge.

Je ne veux pas qu'elle souffre, elle ne le doit pas. Mais que puis-je faire ?
Pan n'est pas à même de lutter contre les erreurs que commet son cœur.
Et c'est alors que je m'y attendais le moins, alors que je ne réclamais rien
qu'ici, au cœur de cette vieille bâtisse, théâtre d'un profond bouleversement,
une vague d'incompréhension m'envahit et me submerge. L'injustice me tue.

Je me laisse avoir, ne lutte pas et les sentiments en profitent, perfides.
Ma vision se trouble, je ne comprends pas, ne vois presque plus Bella.
Mes yeux me brulent, le chagrin me dévore les tripes, emprisonne mon cœur.
Et c'est ainsi que je me sentis verser ma première larme, spectateur de ma vie.
Elle court sur ma joue, rapide, comme si rien ni personne ne pouvait l'arrêter. Victorieuse.
Une seconde s'empresse de la suivre, je suis désemparé. Chacune d'elles porte une lettre.

____________________Battu, halluciné, je subis les assauts des larmes qui témoignent de cette empathie.
____________________Et tout en elles retient le goût de ses sentiment nouveaux, je ne sais pas ce qu'ils sont.
____________________La colère s'efface, je suis définitivement perdu, submergé par la peine et son poids.
____________________La sirène est là, je me raccroche désespérément à son contact, la cherche encore.
____________________Alors je réalise, je ne suis qu'un gosse anéantit par le chagrin de sa mère. Je pleure pour elle.

L'instant présent sombre dans une folie encore plus grande que celle qui vit en moi.
Là devant lui, je ne suis plus qu'une poupée, un simple assemblage de chiffon trop usés.
Il était triste avant, je le suis maintenant.
Je ne vois plus, si son ciel à lui ne pleure plus, le mien est noir, désert et froid.
Un grand espace vide, plus de passion, plus de vie, je dis mes phrases alors que j'en pense d'autre.
Trop triste pour vivre, je m'étais décidé à mourir.
Et aujourd'hui, triste pour un autre, je voulais vivre.
Comment une mort certaine m'avait mené à une vie inconnu ?

Ses mains serrant la mienne me ramènent au réel, à l'instant présent.
Un électrochoc puissant, qui essai, en vain de remettre mon cœur en marche.
Je ne sais plus, je ne sais pas, est ce que j'ai déjà réellement su à quoi allait me mener cette histoire ?
Me lier à Pan était la pire, ou bien la meilleure chose que j'ai eu faite dans ma vie.

1, 2, 3 : Choqué.
Le hoquet de Peter s'insinue en moi.
N'essaie pas de me comprendre, tu te rendrais compte que je ne suis faite que de souffrance.
Ma tristesse grandit encore et toujours, comme une course qui ne cessera jamais.
Comme je l'avais deviné, Peter ne peut comprendre, toute ces choses qui se perdent en moi le dépasse.
Comment pouvais je penser qu'il pourrait apaiser ma vie, alors qu'il n'avait aucune idée du mal qui me rongeait ?

Ses yeux se posent sur moi, le jour reviendrait-il ?
Pouvais-je revoir la lumière lorsque les prunelles de l'enfant fixaient les miennes intensément ?
Non, je ne le pouvais pas, une vague de tristesse me reprends alors, j'avais fait ce choix, et je ne voulais montrer à personne ce que je pouvais éprouver.
Tandis que mes yeux essai de retrouver la vue, les siens se troublent.
Non, je t'en supplie ne fait pas cela.
Ne m'inflige pas une pareille torture.
Trop tard.
La première vient de naitre pour s'évanouir et mourir aussitôt, suivis de près par sa jumelle.

1, 2, 3 : Choqué.
Je ne veux pas, je ne supporte pas, mon cœur hurle contre mon esprit.
Comment as tu pu provoquer ça Bella ?
Son visage parfait, en bien des sens, se retrouve torturé, envahit par l'eau salée.
Ma faute. C'était ma faute, mon enfant pleure, alors que je ne lui avais pas demandé cela.
Je t'ai dis ce que tu désirais pourtant.
Tu voulais que je ris, alors je t'ai fais la promesse, stupide, que je ferais de mon mieux pour cela.
Vide de tous mouvements, je ne sais que faire devant Peter, sa douleur reflète parfaitement la mienne.
J'en suis perdus, dans tout les sens du terme.
Ma main toujours dans les siennes, les électrochocs en deviennent plus puissant.
Versant ses larmes, il ne se rend pas compte de l'impact qu'elles ont sur moi.

Brisant cette distance qui me séparait de lui.
Aspirant à lui enlever toutes peines, et calmer les miennes.
Je m'approche, enfin, et fais ce geste que je n'aurais jamais pu imaginer.
Mes bras s'infiltrent sous les siens, mon corps se plaque contre lui, tandis que ma tête se pose sur son épaule.
Le prendre dans mes bras était la seule solution censé que j'avais trouvé.

_Ne pleure plus mon ange, je serais toujours là.

Mes mots n'ont jamais eu autant d'importance.
Je le sais, et pourtant je m'en fiche, toute solution était bonne à choisir pour revoir son réel visage.
Ne pleure plus Peter, je n'en vaut pas la peine.
Ne pleure plus, je me battrais avec toi.
Ne pleure plus, je serais Toujours là.

1, 2, 3 : Choqué.
Je reprends vie, malgré moi.

_Ne pleure plus mon ange, je serais toujours là.

Bercé par son étreinte, je me nourris de ses mots.
Pourtant incapable de compassion, je la sens m'envahir.
J'aimerais que durent ces sentiments, je redoute mes réactions.
J'appréhende comme jamais les actes de mon alter ego.
Dépassé, je navigue entre le gamin et sa version vieillie.

Emprisonné dans une bulle de jeu factice, je me refuse au combat.
Cette sureté, celle qui me laisse en vie, s'octroie à un prix.
Je ne dois jamais quitter le plateau de ce jeu immense.
Je ne le veux pas, d'ailleurs. J'aime ce qui fait de moi ce Pan.
Mais là, au creux de ses bras, je doute violemment de mes envies.

Je m'accroche désespérément aux épaules de la sirène.
Le seul jugement qui m'importe, depuis toujours, est le mien.
Mais je suis confronté à une réflexion totalement inédite.
Les bords de ce miroir sont tranchants. Le risque, périlleux.

Elle me console, moi qui pleure pour elle.
Sait-elle, qu'indirectement, c'est sa peine qu'elle éponge ?
Elle me ment, je me hais. Être présente et morte n'est pas compatible.

- Non... j'étouffe contre son cou.

Non, non, non... et encore non.
Elle ne sera pas toujours là pour moi.
Elle vieillit et mourra un jour, de ma main ou non.
Une de mes mains trouve le chemin jusque sa tête.
Je caresse ses cheveux, épouse les formes de son crane.
J'empoigne doucement ses cheveux, guide son oreille à mes lèvres.

- Tu m'abandonneras. En fuyant la vie tu me fuis moi.

Celui à qui tu as promis ton corps, dans un sens morbide.
Tu vas quitter ce gamin qui te crache ses inquiétudes dans une étreinte.
Cette vérité, puissante, m'arrache toute envie de jouer pour l'instant.
Elle est la seule qui joue désormais, elle se moque de moi...

- Tu me fuis moi...

- Tu me fuis moi...

Là était donc la réellement vérité.
Je le fuyais, lui et tous les autres, je les fuyais tous, pour m'empêcher de souffrir.
Alors que j'en souffrais encore plus.
Tandis que le visage de mon ange se transforme en colère à mon égard, le mien se tord encore une fois de tristesse.

J'ai mal. J'ai mal, et je n'aime pas ça. J'ai mal et tout se qui avait pu revivre en moi,
Implore la mort de toute ses forces.
Je ne serais jamais Toujours là pour lui.
Comme il le craignait, comme je le craignais, une chose était inévitable.
Je vieillirais. Même s'il n'achevais pas Crochet, je finirais par mourir.
Vieillesse ? Maladie ? Qu'importe je mourrais.

_C'est la vie de vieillir Peter !

Prononçant ma phrase dans un murmure. Je me rends compte que ce n'était pas la vie, c'était la mienne.
Peter, lui ne vieillirait pas.
Etais je alors, à cause de cela, à armes égales avec Crochet ?
Foutaises ! Je refuse d'être au même niveau que le pirate.

Je regarde le sol, une flaque d'eau, souvenir de l'ancienne pluie qui tombait sur nous.
Ne prêtant plus aucune attention à Peter.
Je me baisse, regardant dans la flaque, un parfait reflet de moi même si forme.
Frappée en plein cœur je prends conscience alors, j'ai déjà 19 ans.

Je relève le regard, Peter m'observe.
Dans toute ma folie, dans toute mon intelligence j'étais fichus.
Je venais de lui faire une promesse dans le vent, voila pourquoi mon enfant réagissait ainsi.
La colère s'infiltrant en moi, mélange parfait alors avec la tristesse qui implose dans mon être.
Je le regarde, me relève, et laisse la place à mon chagrin.

_Alors tue moi... dis je, vaincu.

Tue moi maintenant, qu'on ne parle plus de ses choses futiles.
Tue moi que je ne vieillisse pas. Que je te quitte avant que tu t'attaches réellement à moi.
Achève le corps vide que je suis, avant qu'il ne soit trop plein.
Mon cœur bat à vive allure, trop vite, j'en ai le vertige.
Ma tristesse gagne le combat avec ma colère.
Les larmes coulent enfin, désespérées.

_Tue moi ! criais je, plus convainquante.

Mon expression se tords, cette tristesse me tue à la place de son poignard.
Je refuse de souffrir, mais maintenant que j'avais commencé, que pouvais je faire ?
Rien. Les larmes sont incontrôlables, je me sens faible.
Si je finirais par te fuir, alors achève cette histoire, la notre, maintenant.
Mes larmes recouvrent tous mon visage, je n'aime pas ça.
A quoi me servait tout mon caractère dans un moment pareil ?
Strictement à rien, je perdais tout contrôle de moi.
Mes cheveux n'ont plus aucune importance, pas la peine de les toucher, j'avais perdu le contrôle depuis longtemps déjà.

Reprenant mon souffle une dernière fois.
Je le regarde tant bien que mal.

_TUE MOI !

Mon hurlement résonne dans toute la bâtisse.
Tel un chien qui hurle la mort.
J'étais la chienne hurle pour la mienne.
La mère qui demande à son enfant de l'achever.
Le monstre de l'histoire.

Ma main glisse dans ma poche, la plume, sa plume, y est, me rappelant notre pacte idiot.
Je me fichais totalement de voir Crochet mourir, ce que je voulais c'était ma mort.
Empêches moi de faire souffrir le monde Pan.
Tu m'oublieras, ta mémoire est incertaine, et je ne pourrais être la tienne à jamais.

Achève moi.

_C'est la vie de vieillir Peter !

Son murmure est l'écho parfait du mien. Son semblable.
Mais elle se trompe tellement... Vieillir c'est la mort.
La vieillesse n'est autre que la route vers le trépas.
Vieillir est contre-nature, je préfère rester celui-ci.
Ce gamin immuable, figé dans sa jeunesse joviale.

La mort m'effraie. Je fais d'elle une inconnue. Éternellement.

Bella m'échappe et s'accroupit, je la laisse filer.
Je ne saurais dire ce qu'elle pense, mais les faits sont là.
Elle vieillit et se leurre. J'ai réussi à sauver ma peau.
Je suis disposé à protéger la sienne. Maintenant.
Elle se relève, son regard me transperce.
Je redoute ce tranchant.

_Alors tue moi...

Je ne saurais le faire... qu'elle se taise.
Elle sera celle que je veux, avec le temps qu'il nous reste.
Elle n'a pas le droit, cette requête est rejetée d'office.

Ses yeux me brulent, ils échappent un liquide précieux.
Plus pur que son sang que je ne saurais verser.
Ce spectacle me choque atrocement.

_Tue moi !

Faites la taire, réduisez-la au silence !

Son cri déchire mes tympans, il m'agresse.
Inattendue, la violence de son chagrin m'ébranle.
Sa gestuelle prend un sens macabre, je n'y crois plus.
Il faut qu'elle se taise, je refuse sa demande ! C'est non !

_TUE MOI !

Bon sang ! Mais qui fera taire cette bouche menteuse ?!
Elle ne mourra pas de cette main qui l'aime maintenant !
L'écho de sa voix se répercute contre les murs de l'enceinte,
chacun d'eux est un coup qui vient abimer mon cœur.

- Tais-toi !

Mon hurlement est une supplique qui ne parvient pas à être autoritaire.
Qu'importe, je suis déjà dépassé par les évènements, ahurit par mon geste.
Emporté dans l'instant, je n'assimile plus pensées et gestuelle.

En une poignée de seconde, je venais d'hurler contre mon caméléon.
J'avais réduis la distance infime qui nous séparait, l'avait attirée à nouveau contre moi.
Mes mains enragées s'étaient emparés de ses cheveux trop brillants,
j'avais attiré son visage au mien dans un geste brutal et désespéré.
Et j'embrassais la sirène, inconscient de la nature de mes actes.

Je voulais qu'elle se taise, juste qu'elle la ferme...
Je voulais que cesse ses cris et ses suppliques...
Je voulais qu'elle vive encore, la sentir vivante...

Brutal, j'avais réagis le plus rageusement du monde.
Rien que mes impulsions et moi, je ne la désirais même pas.
Juste le silence. Rien que la vie.

De mes mains, je repousse son visage du mien.
Perdu l'enfant, évanoui l'insouciance.
Mes paumes abandonnent ses joues et se plaquent sur les miennes.

Qu'ai-je fait ?

- Tais-toi !
Son hurlement ne diffère pas totalement du mien.
Sombre, bruyant, suppliant, ordonnant.
Il me brise.
Pan me voulait vivante maintenant ?
Mais demain ? Et les jours d'après ?
J'allais et je finirais par le quitter. Il n'y avait aucune autre échappatoire.
C'était ma vie, mon sort aussi terrible soit il, je l'avais déjà accepté.
Et je désirais mourir. Mourir pour ne pas souffrir, mourir pour ne pas vieillir, mourir pour ne pas aimer...
Mourir pour quoi ?
Pour tout rater.

J'essaie de lire en lui, vainement.
Peter ne se comprend pas, je ne le comprends pas.
Ses mains empoignent ma nuque.
Que fait il ?
Son visage se rapproche de moi, dans une vitesse que je voudrais lente.
Ralentir pour l'empêcher.

Mon ange, ne fait pas ça, ne le fait pas, je ne supporterais pas, je ne peux vivre une chose pareille...
Trop tard.
La sentence à ma demande venait de tomber.
Ma note, mon résultat, j'avais raté l'examen de plusieurs points.
Les secondes passent, j'ai envie de vomir.

Perdu, blessé, vidé, vexé, je ne me rends même pas compte de ce que Peter venait de faire.
Mon esprit est trop torturé à ce moment précis pour qu'il sorte quelque chose de concret de moi.
Combien de temps compte il encore laisser ses lèvres posées sur les miennes ?
Combien ? De rage, je lève enfin mes mains afin de repousser son visage poupin.
Encore une fois prise de court, il fait ce geste à ma place.

Mon expression se durcit. Et la Bella que tout le monde connaissait s'éveille enfin en moi.
L'enfant me voulait vivante ?
Bien, je le serais.
Il me voulait comme mémoire ?
Bien, j'allais lui rappeler.

Je me fiche complètement de ses mains se plaquant sur ses joues.
J'en avais finis de jouer.
Jamais personne ne m'avait embrassé.
Ici ou ailleurs. Je n'embrassais pas. Point.

N'écoutant que ma folie qui reprends le dessus, j'étouffe le fait que mon cœur hurle pour m'empêcher d'agir.
Rappelons nous ensemble Peter.
Rappelles toi, comme tu me voulais vivante au début...

- Alors, on est autorisée à souiller le parpaing maintenant ?
Première pique.
- Tu n’es rien. Sans Pan.
Seconde pique.
- Écoute, sirène. Écoute attentivement. Retiens deux choses de ton existence ici : tu ne vaux rien. Je suis persuadé que tu le sais déjà…
Troisième pique.
- Une p*te qui se dit insoumise ne le reste jamais très longtemps.
Quatrième pique.
- En attendant, je préfère arracher les cheveux ternis des sirènes incomprises
Aurais tu oublié mon ange ?.

Je le regarde. J'avais espérer lui faire prendre consciences des choses.
Et finalement, j'en avais pris conscience moi.
Dans cette histoire j'étais aussi inconstante que lui.
Avais je pactisé avec le diable ?

Ne déchiffrant toujours pas son expression.
Ma colère retombe.
Le diable est Crochet, Peter Dieu, et moi un des nombreux pions du jeu.
Et sans comprendre pourquoi.
Je mettrais ça sur le compte de la folie. Car à cet instant plus de doutes.
Je suis folle, et mon enfant l'est aussi.
Fous tout les deux.
Une folie absolument parfaite.
Je me rapproche de lui, et le prends dans mes bras dans un câlin forcé.
Troisième câlin forcé.

_Je ne pourrais vivre éternellement.

Mais... Par ce que le "mais" était là.

_Mais en attendant ma mort...

Sans impatience, cette fois ci, je ne l'attendrais plus comme une délivrance.
Je retourne la situation. Après tout, tout dépendait de mes décisions ?
Peut être bien que oui, peut être bien que non.
Qu'importe.

_Je resterait lié à toi, je...
Vivrais.

Dans les bras de Peter, encore sous le choc de mes propos, et des mes pensées.
Ma cœur bats comme jamais.
Ronronnant.
Heureux d'avoir, enfin, repris vie.

Alors, on est autorisée à souiller le parpaing maintenant ?
Tu n’es rien. Sans Pan.
Écoute, sirène. Écoute attentivement. Retiens deux choses de ton existence ici : tu ne vaux rien. Je suis persuadé que tu le sais déjà…
Une p*te qui se dit insoumise ne le reste jamais très longtemps.
En attendant, je préfère arracher les cheveux ternis des sirènes incomprises.

- Aurais tu oublié mon ange ?

Mes sensations précédentes passent au second plan, n'en reste qu'un vague arrière-goût.
Je suis choqué, essuie le semblant d'une incompréhension des plus complètes. Je m'éveille.
Ces paroles rapportées font germer en moi une violente envie de laisser éclater un rire déplacé.
J'aime ces mots, je sens qu'ils sont les miens et en suis incroyablement fier. L'ironie en est imprégnée.
La vérité est omni-présente, je sais maintenant que je suis l'auteur de ces phrases. Très Peter Pan.

J'observe l'expression torturée de Bella, et y retrouve l'odeur de songes anciens. Pauvre mémoire.
Ces souvenirs datent de la veille, tous m'assaillent et me reviennent dans un assaut brutal.
Je vois la glace, le toucher de ses cheveux, l'effet que la poudre a eut sur elle, ma requête sanglante...
J'essaie de faire face, d'assimiler le tout et, avant que je n'esquisse le moindre geste, Bella m'étreint.

J'ai cette sensation qu'elle envie cet échange, en a besoin tout autant que moi. J'apporte ma force à l'embrassade.
Je renforce sa puissance de peur que notre folie mutuelle ne le brise. Ce lien s'installe pour durer.

_Je ne pourrais vivre éternellement
Mais en attendant ma mort..

Elle devrait vivre éternellement. L'aurait du. Je m'imagine sans peine enfreindre le règlement à son profit.
Accepter une fille sous notre toit aurait déplu à Clochette, mais, saine et sauve, Bella se serait libérée de ses écailles.
Et ainsi, elle aurait appris l'oublie, l'insouciance et le jeu infini. Elle aurait rit, chaque jour pour le reste de sa vie.
Mais il est trop tard à présent, le voile qui assombrit son regard est explicite. Il est trop tard. Pour elle et nous.
Je retire mentalement les précédentes menaces effectuées à son encontre. Je ne le lui dirai surement jamais.

_Je resterait lié à toi, je...
Vivrais.

Vivre en attendant la mort... Quel doux euphémisme, un étrange pléonasme à la profondeur palpable.
Par vivre, j'entends qu'elle rit. Cette pensée me réchauffe le cœur et le ciel de mon royaume.
Elle devra vivre, et ce rire se propagera à travers la moindre parcelle de son être qui fait d'elle une humaine.
La ranimera définitivement. Elle sous-estime dangereusement l'impact qu'un rire sincère provoquerait sur son existence.

De la vie, je n'extrais que la quintessence. Elle saura apprivoiser cette vision, elle se doit d'essayer.
Aussi sur qu'elle a le courage de vingt hommes, il faudra qu'elle se mette à l'épreuve.
Je n'arracherai pas sa fierté avant de la tuer si elle échoue. Je retire tout.
Je ne déferai pas chacune des choses qui fait d'elle Bella avant de lui retirer la vie.
Je la tuerai en douceur, d'une mort plus belle qu'elle n'oserait en rêver.

Mais en attendant, et puisque l'espoir demeure toujours. Je lance de nouveaux dés.

- Te demander de tuer un ivrogne n'était pas un vrai défi pour toi, je murmure contre son oreille.

Elle essaie de me repousser, certainement dans l'intention de me regarder tant qu'à lieu notre échange.
Je m'accroche plus puissamment à elle, en prenant soin de ne pas l'abimer. Je l'emprisonne et reprends :

- En attendant cette belle mort Bella, je profite de connaitre son prénom, essaie, avant la fin, de rire aussi fort que tu le peux.
Pas de triche, il n'y a pas de trucage. Si tu n'essaies pas de rire, je pourrais ne pas essayer de te tuer.

Cette menace est véritable. A la hauteur de ma réputation. Mes cadeaux répondent au donnant-donnant.
Je ne la tuerai que si je constate que ses efforts ont été vains. Mais elle devra en fournir énormément.
Elle ne refusera pas, si elle tient à sa mort autant que je tiens à sa vie. Elle pourrait me surprendre.
Et, plus loin encore. Elle pourrait ébranler ce monde dans sa totalité. Un rire d'elle et cette vie est troquée.
Elle sera changée au profit d'une autre, resplendissante de promesses, de jeux et d'aventures. La mienne.

- Je te demande de profiter de la vie.

L'étreinte se brise. Qu'en dira-t-elle ?
J'explicite mes pensées dans un regard.

Enchante le temps qui te reste.
Il file mais montre-lui qu'il t'appartient.
Dompte ce monstre qui ne m'a pas résisté.
Montre-leur que ton courage ne se limite pas à l'usage d'une dague.

PAN !
Non ce bruit se répercutant dans mon esprit n'est pas son nom, cette onomatopée stupide reflète ce que je venais de recevoir en pleine poitrine.
Un coup de feu. Rapide et lent. Un oxymore détestable en tous sens.
Mais pourtant, Une chose est sure, il va me briser.
Instinctivement j'entoure mon corps de mes bras, me retirant des siens.
Je ne veux plus le toucher.

Aussi sure que je voulais mourir, j'étais sure de ne pas vouloir rire.
Un ultimatum pareil ne devrait pas être permis.
Rire pour mourir. Là était donc la seule condition ?
Alors je ne mourrais pas de sa main.
Je me recule, secouant la tête négativement, la peur s'empare de moi.
Je voulais que l'enfant me tue.
Il me fallait mettre de la distance, empêcher qu'il repose ses mains sur moi.
Plus jamais.
Je ne rirais pas.

La peur s'insinue en moi, tel un poison bouffant déjà le peu de vie réanimé il y a quelques secondes plus tôt.
Partir en courant, oublier pour mieux mépriser.
Je m'étais mis a nue devant un gosse qui ne souhaitait que jouer.
J'avais perdu. Mon enfant avait gagné.
Les enfants gagnent toujours contre les parents.
Mes mouvement deviennent brusques, je m'entrave contre une poutre.
Peut importe, il me faut reculer.
Prise de tremblements je ne décèle pas ses réelles pensées.

Peut être souhaitait il m'aider ?
Peut être voulait il me garder près de lui plus longtemps, sachant que je ne rirais pas avant des années ?
Mon souffle s'accélère. Je ne suis plus moi.
Mes sanglots de tristesse reprennent le dessus.
Vainqueur de la stupide bataille qui se faisait en moi.
Rire et mourir ? Vivre et pleurer ?
Non, je ne pleurais pas de tristesse, a la fin !
Je pleurais de rage, je pleurais de défaite.

Je ne peut plus reculer, mon dos se cale brusquement contre le mur.
Que l'enfant n'approche pas où la bataille va devenir réelle.
Il me faut le temps de me calmer, assimiler, réfléchir, toujours réfléchir, trop vite trop fort.
La tête me tourne. L'envie de vomir, que ses lèvres avaient provoqué, me revient.
Seule différence : Se sont ses paroles qui me la donne.

_Et si je ne le fais pas ?

Ma question ne mérite pas de réponse.
Si je ne le fait pas, Peter ne me tuera pas.
J'étais dans une impasse infernale qui s'arrêtera le jour où un rire sortira de ma bouche.
Qui ne s'arrêtera donc jamais.
Profiter de la vie était une pensée futile et ne servant à rien d'après moi.
Ma vie c'était finit bien avant que je ne vienne ici.
Ma vie c'était finit le jour où j'avais fermé mon dernier bouquin d'aventure.
Jeunesse volée, imagination gâchée, j'avais vieillis trop vite.
J'envie les autres.
Je l'envie lui et ses garçons, j'envie Lily et son peuple.
Je ne suis q'une garce égoïste.
Je suis... Une sirène.
Et le second coup de feu part alors.
Me frappant au ventre cette fois.
Je serre encore plus fort mes bras contre moi.
La peur redouble d'énergie. Dans toute ma vie j'avais couru après ma mort, ma parfaite mort.
Et aujourd'hui elle m'échappait à cause d'un simple,
Rire.

_Je rirais en temps voulu. chuchotais je presque, pourtant certaine qu'il avait entendu.

Ma solution était là.
J'avais trouvé, redoutant ce qu'il allait me répondre.
Peter voulait cela ? Ses désirs sont des ordres.
Il voulait que je ris ? Je le ferais quand le rire ma paraitra justifiable.
J'essaierais quand je n'aurais pas à me forcer.
En définir, faute de mieux, je lui fait une promesse, que je ne tiendrais surement pas.
Mon étreinte sur moi même se ressert.
Je n'avais même pas conscience de forcer si fort jusqu'a ce qu'une douleur me ramène à la réalité.
Mon rire sera quand une raison naitra.
Mon rire n'existera donc pas.

J'attends une réaction, n'importe laquelle. La sienne.
J'attends pour savoir. Son courage, sa parole, cette fierté.
Elle se dégage de moi, je savais qu'elle le ferait. Naturel.

La peur, lisible sur chacun de ses traits, s'empare d'elle pour la dévorer.
Le courage en premier... désirer la mort et pleurer pour un stupide rire.
Je viens très certainement de lui quémander la pire des requêtes. Fier.
Je suis ravi d'avoir déchainé le chaos en son corps, premier pas vers la vie.

Elle se recule, encore et encore. Je la fixe, mains sur les hanches.
Qui sait quelles pensées traversent à présent son esprit dérangé ?
Quoi qu'elle tente, peu importe ce qu'elle fasse, je guette et j'agirai.
Ma patience, peu encline aux épreuves, s'effrite lentement, agonisante.

_Et si je ne le fais pas ?

Douce provocation, elle sonne si faux qu'un sourire m'échappe.
Un marché en mon monde n'est pas un deal que l'on oublie facilement.
Sa parole... elle semble n'avoir alors qu'une moindre valeur. Décevant.
Elle si dure et forte, déterminée à obtenir satisfaction... se trahie.

- Quelle fierté serait la sienne... ? je siffle entre mes dents.

Elle semble attachée beaucoup de valeurs à ce principe que j'affectionne également.
Mes Garçons le savent, leur dignité pourra leur être prise en temps voulu, et je le ferai.
Une trahison sous mon toit est passible de mort lorsqu'elle écorche mon emblème.
Mais les règles changent avec la sirène, puisque la récompense est cette punition.
Je sens mes anciennes menaces refleurirent en mon esprit. Je les effectuerai à nouveau.

La voici la belle sirène, dévastée dans une minable bâtisse en ruine, elle mérite mieux.
A-t-elle seulement conscience qu'elle abime sa propre dignité, qu'elle chérit pourtant ?
Adossée contre un semblant de mur, elle perd toute contenance. Triste spectacle.
J'aimerais pouvoir admirer le ciel de son univers, par simple curiosité. Est-il déjà mort ?

_Je rirais en temps voulu.

Ses propos glissent sur moi, faux et insultants. A qui croit-elle avoir affaire ?
Je venais de mettre le doigt sur une faiblesse tangible, je renforçais la pression.
Elle n'essaiera pas de rire, cruel mensonge qu'elle m'offre là. La sinueuse vipère.
Et je l'aime pourtant, en l'instant. Ce caméléon qui prend diverses formes trompeuses.
Elle n'est pas plus le requin dont elle aime avoir l'air que la mère d'un gamin perdu.
Il faudra qu'elle se retrouve, sache qui elle est avant de s'égarer sur mes rivages.

Pourquoi a-t-elle vécue... 19 ans au moins, si elle n'aspirait qu'à mourir depuis ce temps ?
La fierté qui la caractérise est fanée, elle est factice, comme mon jeu. Elle la dupe.
L'effrontée me ment, peut-être espère-t-elle mourir maintenant, je ne la comblerai pas.

Les termes de notre accord étaient clairs : elle essaie de rire, je la tuerai. Elle ne rit pas, elle meurt.
Mais le fait est qu'elle se devait d'essayer de rire. Et la voici qui refuse. L'envie me démange, elle gagne.
J'ai à présent l'envie d'achever sa misérable vie, conscient de n'en retirer aucune gloire. Personne ne saura.
Pan aura tué une sirène de plus, la dernière en date dans une vieille bâtisse, la pauvre y gise encore...
J'arracherai sa fierté, je peux la lui prendre, rien n'est plus aisé. Elle la renie presque déjà. Visible.

- Pourquoi veux-tu mourir ?

Les murs de l'immense mouroir se renvoient ma question, le dernier mot s'attardant autour de nous.
J'aurais du lui demander plus tôt, j'imagine. J'ignore si la réponse m'intéresse, le saurait en l'entendant.
Alors, écoutons... Quelles futilités équivalent le bonheur sous l'égide de Pan ?

J’attends, ça ne me fait rien d'attendre, Peter va finir par parler, je le sais.
Je me calme dans ce silence qui est tout sauf pesant, au contraire j’espère pouvoir apaiser mes maux, sans que personne d’autre que lui ne vienne nous briser, le silence et moi.
Je ne pleure plus, j’essaie en vain de retrouver le peu de fierté qu’il me reste.
Ma fierté que je chérissais tant, elle me quitte aujourd’hui, peu à peu, sans même que je m’en aperçoive.
Peter est mon voleur, ma fierté son l’arsin.

Je le regarde, toujours de loin, aucun de nous ne bouge, est il conscient de mon précédent mensonge ?
Oui, je vois à sa posture qu’il l’est.
Pourtant habituellement j’arrive à mentir, mais habituellement mon mensonge ne frappe pas de plein fouet, Peter Pan.
L’enfant tenait tout en moi, hier mes cheveux, quelques minutes plus tôt mes lèvres, mon cœur reprenant vie, et maintenant il m’arrachait ma fierté, je…

_Pourquoi veux-tu mourir ?

Méprise.
Pan n’était pas un voleur, c’était un sniper, tirant à toute vitesse, le silence pesant fut donc brisé par la phrase que je redoutais le plus, le dernier coup de feu porté contre moi.
Je l'aime comme je le méprise.
Mes bras restent ballants le longs de mon corps, ils ne servent strictement plus à rien.
Je brûle, la balle m’a frappé en plein cœur, me forçant à me laisser glisser contre le semblant de mur.
Je tombe, ma chute est lente.
La déchéance de Bella en direct, mauvais film que je suis en train de vivre.
Et contre toute attente j’en suis l’héroïne, partageant l’affiche avec l’acteur le plus doué qui soit, héroïne de ma vie afin de plaider pour acquérir ma mort.
Le scénario est infernal, répétitif, qui a osé l’écrire ?
Je l’arracherais de sa vie, à cause de celle qu’il me condamne à vivre.

Ma tête claque dans un geste las.
J'aimerais l'éclater moi même, qu'elle ne soit plus, inutile elle l'étais, alors maintenant il était temps de l'arrêter.
Mes yeux se clos pour mieux réfléchir.

Clac.
Je veux mourir pour arrêter de souffrir.
Clac.
Je veux pour mourir par ce que j’ai cru un jour aux contes de fées
Clac.
J’attends la mort par ce que je suis une pute.
Clac.
Tu es la reine de leurs pensées, non juste la servante.
Clac.
Tu es belle comme le soleil, je me déteste de jours en jours.
Clac.
Les anges tombent toujours du ciel, moi je sombre dans le néant.
Clac.
Tu as une sorte de joie dans les yeux, menteur.

Mes mains se posent sur mon visage, dans un rictus inconnu, je souffre tant.
Les larmes ne viennent pas, plus, je leur interdits de repasser sur mon visage.
Plus jamais une d’elle ne s'éteindra sur une de mes joues.
Chanceuse qu'elles étaient, leur durée n'était éphémère.

Clac.
Je veux mourir pour arrêter de penser.
Clac.
Je veux mourir pour voir ce qu’il y a après.
Clac.
J’attends la mort par ce que je ne veux plus jamais qu’ils me touchent.
Clac.
Tu gagnes, je perds mon âme.
Clac.
Inexistante, ton intelligence n’est rien.
Clac.
Je préfère la maison du secret, Tais toi !
Clac.
Le monde est cruel, je ne suis strictement rien.

Une douleur me prend derrière le crane, synonyme de tout les coups que je venais de me donner.
Pauvre Bella, pauvre petite Bella, réduite à néant par la question de celui qu’elle considérait follement comme son enfant, tu l’as eu ton achèvement petite sotte...
Une simple question pour te briser ?
Qu’elle ironie, d’ailleurs cette situation respire l’ironie.
Ton cœur bat, tes sentiments sont là, faible que tu es.

Ma décadence ne se stoppe plus, dans une évidence folle, je sais que je suis fichue.
Mon Pan voulait une réponse que je ne pouvais lui donner sans lui faire comprendre que ma vie n’était plus depuis des années déjà.
Comment avais je tenu si longtemps ?
La bonne question se trouvait ici, et même si je devais me torturer encore et encore pour y répondre, je finirais par y trouver la solution, comme je la trouve pour celle qu’il venait de me poser.

_Par ce que plus rien ne me rattache a la vie.

Pourquoi défendre sa vie quand on voit ce que le monde en fait ?
Pourquoi la terre continu-t-elle de tourner alors que plus de la moitié de ses habitants est malheureux ou insatisfaits ?
Pourquoi vouloir vivre quand on possède une vie telle que la mienne ?
Plus rien ne me retiens ici, je crois.
Assise, recroquevillé sur moi même dans une bâtisse misérable devant Peter Pan, je me sens encore plus moins que rien qu'auparavant, que ma chute touche à sa fin.
Pitié le sol est-il encore loin de moi ?
Essayant de ne pas couler encore un instant je lui demande alors.

_Pourquoi vivre ?

Stupide question, stupide Bella.
Je ne sais ce que je recherche en lui demandant cela, peut être entendre ce que je désire.
Qu'il n'y a aucune bonne raison de vivre.
Mais Peter ne me dira pas cela, il aime son quotidien, il se joue des autres.
Il s'est déjà joué de moi, il recommencera peut être un jour.
Qui sait ?
Mais je lui demande quand même, en folle furieuse que je suis.
La fierté n'est plus, j'ai honte de moi.