Peut il réellement faire fondre mon coeur de glace ? ( Jake ) (CLOSED )

La nuit est tombé sur Neverland fraiche et douce, une nuit belle dans ce monde que je hais tant.
De toute façon la nuit ça signifie quoi pour moi ?
Un, deux, trois clients peut être ?
Qui me fera des avances ce soir espérant à en mourir que j'accepterais de céder ?
Qu'importe tous me dégoutent à leurs manières.

Mon esprit torturé est encore plus dur à contenir ce soir, je veillerais tard, je ne veux pas dormir, mes souvenirs douloureux vont me hanter, je le sais, je le sens, comme une évidence terrible.
Cette pensée m'arrache un grimace, qu'importe je suis seule, personne ne verra que mon visage parfait dans son imperfection à changer d'expression.

Vidant mon esprit, je m'autorise a fredonner, un chant incertain dans la nuit noire, je me décide enfin, ce soir je n'irais pas au bar, aucun homme ne posera une main sur moi, je ne l'ai jamais réellement désiré, et je le désire encore moins ce soir.
Je resterais seule ici, à broyer du noir.
Je sautille de planche en planche, réussissant enfin à me détendre.

Soudain, un bruit, un fracas, qui est ce ?
Qui vient me perturber alors que je souhaitais être seule, qui ?
Qu'il subisse ma colère déjà naissante.

La silhouette se dessine devant moi.
Je me calme, je ne reconnais pas encore qui elle est, mais étrangement, je sais que je la connais.

Ce soir, la logique des choses était-elle que j'aurais du rester au domaine des Garçons perdus. Je ne savais pour quelles obscurs raisons Peter voulait que je reste là à faire le garde avec Derek. Bien évidemment, même si cette perspective n'était pas réellement la plus alléchante du monde, je m'étais dis que cela me ferait une soirée en compagnie de mon meilleur pote et puis voilà. Néanmoins, quand on me connait, on sait parfaitement que me donner une ordre provoque en moi le besoin de le transgresser. Et, bien malheureusement pour les ordres de Peter, Derek ne fut pas assez convaincant pour que je reste à veiller sur le campement en sa compagnie. Après tout, qu'est-ce qu'on risquait? Recevoir la visite d'une bande de pirates mal lêchés en quête d'une bataille que je leur ferai perdre d'office? Si ce n'était que ça, je pouvais bien m'absenter au lieu de perdre mon temps à rester à rien faire. Puis, y fallait que je renfloue mon stock de consommation. C'est que comme un toxico que je suis, j'avais terminé ma dernière dose de marijuana dans l'après midi même et le manque de drogues commençait à se faire ressentir en moi.

C'est comme ça que je me suis retrouvé à errer près du campement pirate, en quête du moindre produit illicite. Logan m'avait dit que les hommes de Crochet ne rechignait jamais contre un petit remontant. Mais, et surtout, il m'avait dit que les doses revigorantes s'échangeaient généralement sur l'un des embacardères situés non loin du Jolly Roger. Certes, se rendre si près du navire de ce cher Crochet pouvait sembler être du suicide mais, il ne fallait pas oublier un élément important de l'équation : il s'agissait de moi et je ne me faisais jamais prendre ! Et pour vous prouver que je suis doué et doublé d'une veine de pendu, je trouvas sans problème aucun l'un de ces satanés pirates totalement défoncé en train de plâner sur les planches de l'embarcadère. Il me regarda en souriant, je lui colla un pain, fouilla ses poches et trouvai un bon petit sachet d'herbe devant faire l'affaire pour la nuit.

Mon larcin commis, je repartis alors dans un endroit un peu plus calme et isolé pour passer à mon activité préférée... A savoir : me défoncer et plâner en toute liberté. Quoi? Vous pensiez que venir à Neverland m'aurait fait devenir clean? Hum, vous êtes drôle vous avec vos espoirs et compagnies ! Enfin, au moins, ce genre de considération à de quoi m'amuser, c'est déjà ça de pris dirons nous. Machinalement, je préparai trois benco tout en me rendant à la batisse abandonnée de l'île. Un lieu d'errance et de perdition pour des drogués comme moi. Enfin, c'est ce que je me plaisais à croire en tout cas et personne n'était encore venu me contredire sur ce point.

Plongé dans le noir, éclairé uniquement par la lumière de la Lune, je pénétrai dans la pénombre de ladite batisse tout en venant allumé mon objet de désir et de plaisir. Je recrachai aussitôt un nuage de fumée qui masqua mon visage alors que l'effet de la drogue envahissait déjà mon corps et mes muscles, le tout se décontractant dans un soulagement divin. Oui, j'adorais cette sensation et j'aurais pu tuer sans aucune hésitation tout cela pour ressentir ce plaisir ne fut-ce qu'une dernière fois juste avant que ma vie ne s'achève. J'avançai, mon corps trainé par mes pas lents sur le sol en piteux état de cet endroit. Mais, soudain, mon attention fut attiré par une odeur, par un parfum qui était tout aussi délicieux et ennivrant que celui du join. Oui, un parfum que j'avais déjà ressenti par le passé et qui berçait le peu d'âme et de coeur que j'avais pour les emmener dans un univers de rêves et d'extases... Oui, c'était son parfum, à elle, celui de...

"Bella?"

Lançais-je, tant de le doute que dans la certitude, m'approchant de cette femme me faisant dos alors que mon visage était à nouveau noyé dans un nuage de fumé, laissant seul mon corps parfaitement visible. Ce corps assez bien taillé, que j'avais eu la chance d'avoir et d'entretenir durant toutes ces années et dont je n'avais aucune honte à exposer sous mon jean's et ma veste de cuir noir ouverte, laissant entrevoir mon torse musclé et dénudé de poils quelconques.

"Qu'est-ce que tu viens faire ici?"

Demandais-je aussitôt après avoir eu confirmation de l'identité de la jeune femme.

Une silhouette que j'aurais pourtant peut reconnaitre entre milles.
C'était lui.
Le garçon perdus qui revenait sans cesse me voir, lui le seul qui avait des gestes doux et tendres envers moi, qu'elle folie pouvait bien être en lui pour qu'il fasse des choses pareilles ?
Je ne le savais pas, n'arrivant pas à le déchiffrer, comme tout les autres, ses expressions à lui pourtant m'échappaient et je détestais lorsque le contrôle m'étais arraché.
Le mystérieux.
J'étais une personne vide de sentiments je le savais, et pourtant, dans la folie qui était mienne cette fois, le seul fait de sa présence apaisait certains de mes maux.
L'interdit.
Il me parle, et moi, trop perdus dans les méandres de mon esprit, je n'écoute rien, m'amusant à redécouvrir le corps, que pourtant je connaissait par coeur, chaque traits, chaque courbes.
Ne voulais je pas rester seule ce soir ? Qu'importe, seule à deux ça me va aussi.
Le magnifique.
Formant avec lui ce duo que je m'interdisais catégoriquement, mon souffle reprends lentement, me faisant alors remarqué que je m'étais arrêté de respirer au moment où j'avais reconnus qui il était.
Oubliant sa question, mon visage s'apaise, j'étais ici dans un but précis à présent. Passer ma soirée, ma nuit avec lui...
Mon garçon perdus.

_Jake.

Ce n'est pas une question, juste une affirmation, simple claire, nette, j'avais reconnus celui qui était là, et l'ascenseur émotif que je venais d'avoir prouvait que sa présence ne me dérangeait pas.
J'esquisse un sourire, ni malin, ni mauvais, juste détendu, peut être même gaie.

Je secoue la tête, reprenant mes esprits, et me souvenant de ce que je n'avais pas réellement écouté.
Il m'avait posé une question...

_Dois je avoir réellement une raison d'être ici ?

Amusée, je tus la distance qu'il y avait encore entre nous.
A ce moment précis, je suis qui ?
Simplement Bella ?
Ou bien la sirène qui attire un homme dans ses filets ?
Pour tout dire, je ne sais plus...

Bella... Bella... Bella...

Je n'oublierai jamais cette soirée où je l'aperçu pour la première fois. Si je ne me trompe pas, cela avait du être quatre jours après mon arrivée sur l'île. Avec Peter et les autres, on avait une énième fouttu leur dérouiller aux pirates et, comme on le fait habituellement, on avait fêté cela en allant boire et fumer à outrance près de la plage. Lorsque l'on était arrivé, mon esprit quelque peu émeché fut ramener si durement à la réalité par la vision de cette sirène, de cette femme que le destin avait voulu si charmante, si envoutante et si désirable pour le commun des mortels. Une créature que je n'avais jamais vu auparavant et qui avait chamboulé tout mon être. Présente avec des amies, on les avait toutes invitées à se joindre à nous et il s'en aurait presque fallu de peu pour que le tout se termine en orgie. Ce qui était paradoxal c'est que Peter et deux trois autres m'avaient mis en garde contre les sirènes, me proclamant que c'était des créatures sans âmes et sans coeurs qui adoraient se jouer des hommes. Et c'est grâce à cette mise en garde que j'ai décidé d'aller de l'avant et de me lancer dans ce jeu du chat et de la souris régnant maintenant entre Bella et moi. Je sais qu'elle ne veut pas se l'avouer mais je suis sûr de lui plaire de plus en plus et, que ce soit cette nuit ci ou une autre, je sais par dessus tout que nous serons ensemble. De un, parce que je le veux et, de deux, tout simplement car cela est réciproque pour elle...

La réaction de Bella était belle et bien la preuve flagrante de ce que je venais d'avancer. Je la voyais, me saluer, m'offrir un sourire sincère et plein de joie qui accompagna une légère perte d'esprit de la sirène. Et oui, je suis pas né de la dernière école, à la voir secouer sa tête comme elle le fit, je compris tout de suite ce qu'il y avait. Elle pensait à moi, à mon corps, à l'homme que je représentais pour elle tout comme moi, je ne pouvais l'imaginer que comme une femme solitaire, trop même, qui me plaisait de plus en plus et que je retenais d'embarquer dans une nuit torride de passion et peut-être d'amour par le simple goût du jeu. J'étais très cruel envers moi pour en arriver là, mais aussi envers elle. Cela dit, plus ce jeu durerait longtemps, plus les sentiments grandiront et plus notre réunion sera dés plus intenses, je n'en doute absolument pas.

"Hum, même si c'est pour me dire que tu viens t'isoler des ces idiots de mecs qui ne savent pas te considérer à ta juste valeur, c'est quand même une raison..."

Soufflais-je en même temps qu'une bouffée de ma cigarette magique tout en venant m'adosser sur un vieux pilier à moitié en ruine, restant à une certaine distance de Bella pour le moment.

"Ca peut te paraitre pathétique, et si c'est le cas tant pis mais, je suis bien venu ici pour me détendre sans autre raison et qui plus est, tu es en train de me percer à jour donc, par soucis d'équité, tu pourrais au moins me répondre de manière plus concrète, non?"

Rajoutais-je avec calme, ne tentant même pas de changer ma voix d'une manière ou d'une autre, laissant tout simplement mon naturel s'exprimer. Après tout, cela ne m'avait pas trop mal réussi jusqu'à maintenant, tant que cela soit avec Bella ou d'autres personnes donc pourquoi changer...?

Me considérait à ma juste valeur ?
Quelle idée, bizarre, je n'avais aucune valeur, j'étais une pute qui rêvait d'arrêter sa vie au plus vite.
Dis moi mon beau garçon perdus, ou était la juste valeur dans tout ça ?

Il cale son dos contre un pilier, essaierait-il de mettre de la distance entre nous ? Tes fantasmes envers moi sont ils trop forts pour que tu ne puisses même pas t'approcher à distance "normale" de moi ? Cette idée me plait, il faut l'avouer, jouant encore une fois la carte de la sirène, je m'approche de lui, peut être que son corps m'attirait plus que je ne le disais, plus que je le croyais, finalement.
Quelle pensée bizarre, je ne souhaitais pas cela, ce jeu m'énervais, pourquoi ne faisait il pas comme tout les autres ? Pourquoi fallait il qu'il me regarde avec ses yeux là, pourquoi il ne voyait pas que "Bella la prostituée" en moi.

_Je suis ici, par ce que je ne veux qu'aucun pirate ne pose une de ses mains sur mon corps ce soir...

La voila la vrai raison, Jake, es tu content de le savoir ?
Ma réponse te plait elle ?
Avais je fait exprès de lui rappeler que j'étais une professionnelle, afin de l'éloigne de moi ?
Peut être bien.
Espérant enfin qu'il me haïrait, qu'il arrêterait de me fixer. Agacé par son comportement je me recule, après tout la distance était mieux, plus simple, et là au moins, je contrôle parfaitement mes actes, mes paroles, mes pensées.
Et pourtant ce geste qui caractérise tant que je perds tout contrôle, que je deviens nerveuse me reprend, j'attrape une mèche de mes cheveux et là caresse inlassablement, foutu, perdus, et complètement à l'envers de mes principes, le garçon perdu me perturbe plus que jamais.

Je trésaille, son regard me rends dingue, à croire que pour cette histoire, je suis réellement fichue.

Oh oui que tu as de la valeur même si je ne serai pas étonner que tu penses être une prostituée comme les autres. Tu dois peut-être te prendre pour une simple trainée allant faire le trottoir mais, au final, ce n'est pas ce métier qui fais qui tu es, non, bien loin de là. C'est bel et bien ce charme, ta personnalité et ce plaisir que tu éveilles en moi à chaque seconde. Tu es ce diamant encore brut, vierge d'une quelconque taillade et que je meurs d'envie d'acquérir et de serrer au creux de mes mains pour l'éternité que j'ai à passer ici. Tant de mots que je pourrais te dire pour justifier la valeur que tu possèdes au fond de toi mais que je tairais peut-être pour toujours, va savoir... Nul ne sait de quoi demain sera fait après tout...

Je ne sais pas pourquoi mais, en sa compagnie, je n'arrivais pas à me débarasser de cette sorte d'auto-suffisance que j'avais en moi. Ce petit air sur de moi, voir arrogant qui pouvait me rendre aussi attirant que détestable. J'ai toujours eu l'audace de penser que je provoquais en Bella le mélange de ces deux émotions. Etais-je loin de la vérité? Non, je ne crois pas. Toutefois, je remettais en cause à chaque fois ce paramètre que j'oubliais trop souvent et que l'on appelait l'imprévisibilité féminine. Et nul doute que Bella devait être la plus imprévisible de toutes. En même temps, je n'allais pas lui en vouloir, cela faisait partie de son charme et ça m'attirait d'autant plus. Oui, avec ce côté imprévisible, en plus de son statut de prostituée, cela la rendait plus qu'inaccessible. Oui, que j'aime une femme inaccessible à ce point et qui ne dois pas avoir son pareil dans cet univers ou dans un autre...

Je souriai légèrement de la voir se rapprocher de moi de manière presque séduisante mais je ne pu retenir un haussement de sourcils, ampli de surprises, lorsqu'elle répondit à ma question de manière franche, voir très direct avant de s'éloigner aussitôt. L'avais-je blessé ou plutôt me fuyait-elle?

"Ca se tient, c'est clair que ça doit pas être facile à supporter tous les soirs..."

Je tirai une dernière cale sur mon join avant de le balancer dans des décombres assombri par l'obscurité tout en me redressant

"Cependant..."

Je croisai mes mains pour faire craquer mes doigts et posai ensuite mon regard sur elle tout en me rapprochant d'un pas lent.

"Si tu comptes essayer de jouer la carte de la prostitution pour me dégouter de toi et me faire fuir, c'est peine perdue et tu le sais bien..."

Rajoutai-je de manière tout aussi franche qu'elle avait pu me répondre. Je continuai d'approcher d'elle mais, toutefois, m'arrêtas à un mètre ou deux d'elle. Je ne voulais pas qu'elle ressente ce plaisir d'avoir déjà gagner en m'ayant emprisonner dans ses bras si doux et si soyeux que je crévais d'envie de sentir sur ma peau. Je ne dis rien d'autre, me content de plonger mon regard ténébreux dans le sien. Faisais-je cela exprès pour la déstabiliser ou encore l'envouter? Oui, je ne vais pas vous le cacher, cela faisait partie de ce que j'appelle les armes de séduction et je n'avais pas fini d'exposer tout mon panel avec elle, vous pouvez me croire...

Pas être facile ? A supporter tout les soirs ? Non, c'était pire que ça, tu n'en as même pas idée Jake.
Son air suffisant m'énerve, ça y est je comprends enfin pourquoi je m'éloigne tant de lui, par ce que même s'il pouvait se montrer gentil, comme tout les autres il à une façade, et je hais cela, croyait-il que par ce qu'il me tenait par rapport à son physique il allait réussir à adoucir mon coeur ?
Il était donc idiot, s'il pensait cela, le physique n'est rien, la beauté est éphémère.

Ses doigts craquent, l'écho de ce bruit résonne dans ma tête, répercussion qui fait ressortir une des Bella qui dormait en moi et qu'il ne s'entendait surement pas à voir ce soir.
Jouer la carte de la pute n'allait pas le dégouter ?
Soit, j'allais me débrouiller autrement pour que toute fascination qu'il peut avoir a mon égard s'efface.

Je ne serais plus l'objet de tes fantasmes, et jamais plus tu ne hanteras mes rêves stupides.
Tu n'es qu'un enfant, seize ans, regarde la vérité en face, jamais tu ne m'aurais, je ne donnais pas dans le babysitting, idiot.

Cette fois ci, plus sûre de moi que jamais, je mets fin à toute distance qui aurait pu nous séparer.

_Oh mais je ne cherche pas à te dégouter mon tout beau...

Mensonge.
Me doigt glissent sur ses épaules, un sourire charmeur née sur mes lèvres.
J'avais commencé le jeu, et j'allais gagner.

_Je te dis seulement que ce soir je n'avais pas envie de jouer...

Une vérité se cache derrière ma phrase qui cherchait a l'embobiner, ce soir je ne voulais m'amuser avec personne d'autre que lui.
Un nouveau pantin d'un soir, une nouvelle attraction dans ma vie solitaire.

_Je cherchais juste à te rappelais qu'avec toi, je ne m'amuserais jamais.

Je souris, lache ses bras brusquement, me retourne, je l'aurais évidemment que je gagnerais cette "bataille", et lui prouverais qu'il ne devrait pas m'aimer.

Les femmes... Vous jouez un peu d'autosuffisance, vous vous faites passer par un dragueur de seconde zone qui pense tout avoir parce qu'il est beau et, hop, vous êtes catalogué. Si il y a bien une chose où Bella devait avoir raison, c'est que Jake avait une façade et, ce, que cela plaise à la sirène ou pas. De toutes façons, elle ne pourrait rien y changer et puis, tout être vivant possédait une façade, même notre belle créature ici présente. Qu'elle le nie, cela ne changera rien, cette image de la femme froide n'est pas réellement ce qu'elle est, non. J'avais entrevu une seule et unique fois la douceur et la gentillesse de sa personnalité, dans l'un de ses moments de faiblesse. Depuis ce jour, je sais qu'elle n'est pas qu'un coeur de pierre incapable d'aimer et se jouant des autres...

Alors que je m'étais rapproché d'elle, ce fut elle qui mit fin brutalement à la distance placée entre nous. Ca, ce n'était pas normal. Soit elle me réservait une étrange surprise, soit elle venait de fondre et de céder à mon charme. Mais cela, j'en avais du mal à le croire. Pourquoi? Juste par intuition... Bon, je pouvais me tromper, je l'avoue mais, j'ai toujours eu pour habitude de me fier à mon instinct et, ce, pour quoique se soit. Et ce n'était pas parce que j'étais avec elle que cela aussi allait changer.

"Vraiment?"

Haussai-je un sourcil tout en souriant tendrement. Vous savez, je faisais un peu exprès de la tester en jouant d'un sourire franc mais dés plus charmeur surtout. Un sourire d'innocence et presque de pureté pour le jeune dépravé de seize que j'étais.

Je la laissa venir poser ses mains sur mon corps, des mains que j'enviais pour ne pas cacher, que je désirais sentir plus que tout et qui commençait doucement à venir m'emprisonner sous la douceur et la chaleur du corps de ma partenaire. J'aurais pu lui résister mais je n'en n'avais guère envie, tout du moins, pas pour le moment. Néanmoins, si une femme peut changer sous le flux de vos paroles, il en est de même pour les hommes. Voilà pourquoi, lorsqu'elle prononça sa dernière phrase, je souriai de manière ironique tout en faisant un léger signe négatif de la tête.

"Bella..."

Je rajoutai un soupir et et la regardai se détourner de moi pour essayer de mieux m'apater. Entrant dans son jeu, voulant lui donner cette once de satisfaction, je me dirigeai vers elle, frolant son bras d'une main avant de continuer mon chemin et de ne même pas lui adresser un regard.

"Si tu crois que tu m'embobineras aussi facilement... Je suis pas l'un de tes clients à moitié beurré qui essaie de t'utiliser sans y parvenir... Et si tu crois que cette piètre tentative va me dégouter de toi, tu te trompes ! Tu auras l'air pathétique, ça m'amusera mais je lâcherai pas le morceau car, tu n'en n'as pas envie et tu le sais bien."

Je m'arrêtai face à la dite ruine, glissant mes mains dans les poches de mon jean tout en regardant l'horizon, n'ayant même pas un seul regard pour cette tentatrice qui me rendait dingue mais par laquelle je ne me laisserai pas abuser aussi facilement. Après tout, je n'avais peut-être que seize ans à ses yeux et d'innombrables défauts mais je savais ce qu'étais que le respect et, si elle veut rester aveugle, c'est son problème mais j'aurai toujours trop de respect envers elle pour la traiter comme une prostituée... Peut-être est-cela mon seul point faible par rapport à elle.

"Quoique tu dises ou quoique tu fasses, on ne se lassera pas de ce jeu, sauf le jour où l'on s'avouera vaincu et qu'on se cédera l'un à autre."

J'eus un petit sourire. Je venais d'exposer un point de vue que je tenais pour vérité. Cela pouvait être exaspérant et pas qu'un peu mais, en même temps, si cela mettrais Bella en rage intérieurement, c'est parce que j'avais raison et qu'elle voulait me céder tout comme je le désirais...

Ses phrases résonnent dans ma tête, comme son craquement de doigts d'il y a quelques secondes.
L'effet que sa main m'effleurant à peine me provoque encore des frissons.
Stupide.
Me focalisant sur ses paroles qui m'avaient mises hors de moi, j'oublie tout ce qu'il avait pu provoquer en moi il y a quelques secondes de ça.
Comment pouvait il prétendre de telles choses ?
Comment pouvait il oser parler à ma place sur le sujet que je m'interdisais clairement ?

Quoique tu dises ou quoique tu fasses, on ne se lassera pas de ce jeu, sauf le jour où
l'on s'avouera vaincu et qu'on se cédera l'un à autre.

Vaincue ?
Jamais je ne m'avouerais vaincu, ce mot était synonyme de faiblesse, synonyme d'envie de l'autre.
Une idée stupide et puérile, à la hauteur de son age, peut être que c'est ce qui m'énervais, qu'il n'ai que seize ans.
C'était un enfant qui passait son temps à se défoncer la gueule, pas assez mature, et j'aurais dû par ce que mon cœur se serrait à sa vue, oui j'aurais dû m'avouer vaincu devant sa gueule d'ange qui m'énervait tant.
Le cœur n'était qu'un organe, de cette définition j'en conclu que c'est moi qui le contrôle, et non lui, j'avais décidé de ne pas m'attacher aux gens, soit je ne m'attacherais à personne, et pas à un enfant qui pourrait foutre en l'air tout mes plans.

Énervée, je pense à la dernière partie de sa phrase, " et qu'on se cédera l'un à l'autre " ? Alors c'était vraiment ça qu'il désirait, il me voulait moi ?
Tes désirs seront des ordres, mon tout beau, nous allons voir si tu es capable d'assumer ce que tu viens de dire.

Je retire ma longue veste qui cachait l'intégralité de mon corps, et ma tenue qui se trouvait en dessous.
Une tunique noire me servant de robe beaucoup trop courte, un décolleté plongeant à souhaits mon soutien gorge débordant de chaque côtés.
Certes je ne me considérais pas comme une des plus belle ici, mais j'avais l'assurance et le charisme qui caractérisaient si bien celles de mon clan. Les sirènes.

Prenant encore une fois l'initiative de mettre fin à la distance qu'il y avait entre nous.
Je bouillonne d'impatience, consciente que cependant ma conduite va surement lui prouver que ses paroles avaient eu un impact direct sur moi... Consciente qu'il va surement prendre mes gestes pour une confirmation à ses phrases. Je m'en fiche, nous allons bien voir s'il a tant d'assurance qu'il le prétend, le jeune garçon perdus.

_Alors me voila. Tu me veux tant que ça ? Soit, me voila Jake.

Je le regarde, le fixe, il ne dis rien, ne bouge pas, à quoi penses tu ?

_Et bien tu attends quoi ? Je t'offre ce que tu désires, alors vas y, fais comme tout les autres, puisque tu crois en être capable, vas y Jake, j'attends.

Plus sure de moi que jamais j'attends, s'il voulait quelque chose de moi se serait ce que j'ai offert à tout les autres, je ne pouvais et ne voulais pas lui offrir autre chose.

Une seule pensée me déstabilise un peu.
Avais je réellement envie qu'il soit comme les autres ?

Je n'avais dieu que pour ce ciel sombre et obscur qui, avec l'effet de ma drogue douce et de la compagnie de Bella, me berçait dans un monde encore bien plus mystérieux et merveilleux que pouvait l'être celui de Neverland. Car, oui, Neverland avait ce côté magique et imaginaire mais, en réalité, c'était tant un lieu d'innocence que de débauche et de perversion. Etait-ce pour cela que Peter était venu me chercher au fin fond de la nuit dans cette ruelle? Parce que j'étais fait pour vivre dans un tel univers qui me ressemblait plus que je ne le croyais? Que puis-je savoir par rapport à cela? Il faudrait que je lui en parle un jour mais, là, je n'avais guère l'envie de partir et de commencer à traquer Peter pour avoir une réponse à ma question, sans oublier qu'il m'engueulerait certainement parce que je n'étais pas à mon poste. C'est qu'il se montrait comme un mec plutôt cool mais j'avais eu le loisir de remarquer qu'il valait mieux suivre ses ordres, sinon...

Sinon, Bella était là et elle voulait me rappeler clairement sa présence. Je ne la vis pas se dévêtir et, de ce fait, que ne fut pas ma stupéfaction lorsque je l'aperçu venir se glisser devant moi avec son corps recouvert d'une tenue trois fois trop petite pour elle. Son corps était parfaitement mis en valeur, que cela soit tant ses hanches que ses bras ou, et surtout, sa poitrine qui ressortait, débordait même, du petit corset qui venait la couvrir. Je ne pouvais alors ignorer cette vague de chaleur et d'envie qui me gagnait de plus en plus. Tout mon corps frissonnait et le poil de mes bras recouvert par ma veste se dressait lentement sous l'effet de cette vague ardente. Oui, elle savait séduire, j'en avais une fois de plus la preuve flagrante mais, elle voulait tellement me considérer à l'un de ses clients...

Face à ses propos, je ne pu qu'afficher un faux sourire de victoire, afin de lui laisser penser que je réagirais comme elle l'espérait, autrement dit, que je viendrais la plaquer contre le mur et venir la ravager passionnément avant de repartir comme si de rien n'était. Pour en rajouter un peu, je levai mes mains doucement, les faisant passer à quelques centimètres à peine du décolleté de ma sirène pour finalement la saisir par les épaules.

"Perdu !"

Je la déplaçai sur le côté et la relacha, me préparant alors à la laisser là, telle quelle

"Tu ferais bien de réviser ton jugement..."

J'eus un sourire tout aussi tendre que malicieux à son égard avant de tourner les talons et de repartir vers le lieu par lequel j'étais arrivé. Je me permis même un petit mouvement de main en une certaine guise de salut tout en venant rajouter...

"Je ne suis pas comme les autres !"

On aurait pu croire que cette tentative était mise en oeuvre pour que je puisse mieux l'amadouer mais, en réalité, là c'était mon coeur et ma sincérité qui s'exprimait. Je ne faisais pas exprès de faire du sentimentalisme mais, même si par le plus grand des hasards, je ne devais rien vivre avec Bella, il était hors de question qu'elle continue à penser que je la voulais dans mon lit l'histoire d'une nuit et puis hop, fini ! Elle valait plus que cela... Tout du moins à mes yeux...

Non, mais sérieusement, le gosse se prenait pour qui ?
A me tenir tête et a oser me déplacer comme si je ne lui faisais aucun effet.
Cette pensée m'énerve, je faisais de l'effet à tout les hommes, tous ceux à qui j'avais offert mon corps ne m'avaient jamais rien refusé, jamais rejetés, c'était moi qui rejetais pas le contraire.
Avais je une capricieuse pourris gâtée caché au fond de moi ?
Peut être qui sait.
Son assurance me déstabilise, avait il réellement les seize ans qu'il prétendait avoir ? A cet instant j'en doute plus que jamais, un enfant n'aurais jamais laissé passer une occasion pareille de jouer.

Je remet ma veste, tandis qu'il s'éloigne.
Reprenant toute l'assurance qui me caractérisait tant, je commence à marcher dans la direction opposé mes talons bien trop haut claquant sur le sol.
Comment avait il pu me faire ça à moi, Bella ? Alors qu'il prétendait tellement être fasciné par moi, tout n'était que mensonges, douloureux et terribles mensonges.
Je secoue la tête, agacée de penser à lui autrement qu'un client qui me voulait, je n'avais pas besoin de lui, et n'aurais jamais besoin de lui.
Mais la folie furieuse me prends, je me retourne, mes cheveux virevoltant autours de moi dans une lenteur exagéré que seule les pubs télévisés pouvaient créer.
A croire que c'était ça que je vivais, une vulgaire rediffusion d'une sitcom qui me donné des nausées.

_Alors tu es qui ? criais je presque, avec la distance qui nous séparait a présent je ne savais même pas s'il m'avait entendu.

S'il n'était pas comme ceux qui me voulait juste pour mon corps, s'il n'était pas comme les autres, comme il le prétendait, il était et voulais quoi de moi ?
Dis le moi Jake, je t'en supplie ce doute constant dans mon esprit m'épuise, pour une fois laisse tomber ta façade et explique moi, qui tu étais.

Qu'aurais-je du faire, hum? Lui céder à ses volontés, laisser exprimer mes instincts bestiaux qui sommeillaient au fond de mon être et, de ce fait, prendre le risque de briser en un rien de temps le semblant de lien que nous avions passé du temps à construire au fil de nos petits jeux innocents? Non, ça il n'en n'était bien évidemment pas question ! Voilà pourquoi je me devais de la déplacer, de la refroidir dans sa tentative de séduction bien que cela m'arrachait le coeur intérieurement. Oui, comme je vous l'expliquais plutôt, tenter de séduire une sirène par laquelle vous êtes attiré par autre chose que par le physique pouvait s'avérer très douloureux. Mais j'en avais vu d'autres...

Alors que je m'éloignais, j'entendais les talons de ma comparse claqué avec vigueur sur le sol. Vu l'endroit d'où provenait le bruit, nul doute qu'elle devait s'éloigner de moi. L'avais-je mérité? Du point du vue d'une sirène, oui, tout à fait. Ces créatures étaient reconnues pour être irrésistibles et, de ce fait, cela était comme un affront de ma part de tenir tête face à l'une d'entre elle. De mon point de vue, la, c'était plus nuancé. Il est vrai que j'avais du la blesser dans son égo mais, d'un autre côté, j'étais content d'avoir agi de la sorte, lui montrant alors que je n'étais pas qu'un stupide gamin arrogant ordinaire parmi des milliers d'autres.

Je fus quelque peu surpris lorsque son cri résonna au coeur de la bâtisse abandonnée. Sa voix était pour le moins forte et tonitruante. Une voix que l'on aurait eu du mal à imaginer pour une créature d'une telle beauté. Comme quoi, il ne fallait pas se fier aux apparences et, qui plus est, que j'avais encore beaucoup à apprendre sur la fameuse imprévisibilité des femmes dont je parlais plutôt.
Là, face à sa question, je me sentis comme obliger de m'arrêter dans ma procession. J'avais baissé la tête pour regarder le sol, les yeux à moitié clos, mon esprit bercé par une longue et lente réflexion sur ce que je devrais lui répondre, sur ce que je ressentais et sur ce qu'elle voulait de moi. C'est vrai, après tout, voulait-elle simplement qu'il lui dise enfin qu'il ressentait plus qu'une simple attirance? Ou bien devait-il mentir en proclamant se jouer d'elle pour la rabaisser et la calmer? Que les femmes sont compliqués...

Je vins me gratter les cheveux de ma main gauche tout en posant l'autre à hauteur de ma taille tout en reprenant sa question...

"Qui je suis...?"

Je pris une grande bouffée d'inspiration avant de me retourner, replaçant mes bras le long du corps. Je la regardai, la fixai, elle qui s'était rhabillée et qui semblait avoir une profonde colère liée à un sentiment de perdition face à ma personne. Que devais-je en déduire? Je n'en sais rien mais, marre de réfléchir, autant me lancer, au pire, je me brulerai un peu les aîles avant de repartir à la demeure des garçons perdus où je consommerai mes deux autres sticks avant de me prendre un bad trip qui me transportera durant toute la nuit.

"Qui je suis..."

Repris-je tout en reprenant un pas lent vers sa direction.

"Je ne suis qu'un gamin, qu'un fou, qui vis avec des idées, des principes et des rêves auxquels je ne renoncerai jamais. Je suis un toxico qui se came du matin au soir car il a été éduqué comme ça... Je suis un jeune homme qui est face à la femme qui vient le troubler au plus profond de son coeur alors qu'il essaye de ne pas l'avouer ouvertement..."

Mon discours continuait, mes pas prenant plus de vivacité, le reste de la distance nous séparant se réduisant grandement.

"Je suis cet être qui espère tellement te faire sentir différente, celui qui voit la femme au fond de toi, la véritable personne et non ce personnage se vendant à la nuit. Je suis peut-être l'ombre de ce désir que tu as de vouloir être enfin réellement unique aux yeux de quelqu'un... Je suis ce garçon que tu juges aveuglément pour ne pas souffrir..."

J'arrivais enfin face à elle, nos deux corps se touchant presque.

"Enfin, je suis ce garçon perdu qui a de véritables sentiments lui étant encore bien inconnu mais qui va t'embrasser dans la seconde qui suit !"

Terminais-je en venant saisir son visage entre mes mains pour venir lui offrir un baiser, certes langoureux, mais, et avant tout, somptueusement et incroyablement doux. Je venais de me livrer, de me décrire, de faire part de ma vie sans aucune retenue. Je venais peut-être de faire l'erreur fatale mais, j'avais surtout réalisé ce que mon coeur m'avait dit de faire et ma conscience se sentait pleinement allégé de tout ce discours que j'aurais voulu lui réciter plutôt...

J'écoute son discours, j'en devine presque déjà la fin, aussi fade et lisse que tout le reste.
La sitcom que j'étais en train de vivre touché le summum de la perfection en version soap opéra.
Le cœur a ses raisons en direct. Qu'elle folie s'était mise en lui, pourquoi disait il tout ses mots ?
Arrête !
J'aurais voulu lui hurler dessus, mais ma poitrine éclate déjà, mon cœur s'emballe, chose que je ne supporte pas. Ce n'est qu'un stupide organe Bella, et jamais personne a part toi n'aura une emprise sur lui.
Surtout pas ce gosse de seize ans.
Il me rendait dingue de milles façons.

"Je suis ce garçon que tu juges aveuglément pour ne pas souffrir..."
Etais je si prévisible ?
Ce n'étais pas ma faute à moi si tout les gens qui avaient eu de l'importance avant ma vie ici, étaient mort, je ne voulais plus ressentir la perte de quelqu'un.
S'en était finit et ce depuis longtemps avec toutes ses histoires d'amour.
Arrête Jake !
Mais aucuns mots, aucuns sons ne sort de cette bouche que je me mettais à détester aussi.
De plus son foutu discours puérile me forçait à me souvenir de ce que j'avais voulu oublié, de ce que je m'efforçais d'oublier. Pourquoi tu ne peux pas être comme les autres ? Pourquoi ne me hais tu pas ? Cela me faciliterais tellement la tache.

"Je suis ce garçon perdu qui a de véritables sentiments lui étant encore bien inconnu mais qui va t'embrasser dans la seconde qui suit !"

Quoi ? Mais le gosse délire complètement, je ne désire pas un seul de ses baisers, de surplus je n'embrassais jamais quelqu'un sur la bouche, même mes clients, personne, aucun être humain n'avais jamais touché mes lèvres depuis le jour où j'étais devenu une pute.
Arrête !
Trop tard. Ses mains prises d'une force que je ne lui connaissais pas emprisonnent mes joues, mon visage, et enfin ses lèvres finissent par danser avec les miennes. Non, je rectifie ce n'était pas lui qui était fou, mais bien moi qui l'étais. Folle, par ce que je me surprends à continuer ce baiser, peut être que finalement c'était ça que j'espérais. Ma main droite passe dans ses cheveux, tandis que l'autre aussi hésitante que la première suis les courbes de son torse.
Ma poitrine explose carrément, ressentant se qu'elle fuyait tant.
Essayant tant bien que mal de le repousser, je ne fais qu'intensifier notre baiser, stupide Bella.
Le temps passe, je ne sais combien, perdus dans ses bras et ses baisers je me sens vulnérable, plus que jamais.
Bien décider à arrêter cet élan de folie pure, je lui mords la lèvre, il se recule étonné, surpris, content ?
Je n'en savais rien, je ne voulais pas m'attarder a réfléchir sur ça.

_Tu es malade ? lui demandais je mauvaise.

_Sale gosse, comme tu as pu croire qu'une simple question sur toi était en réalité une invitation à m'empêcher de respirer ?

Je secoue la tête, me remettant tant bien que mal de toutes les émotions qu'il venait de m'apporter.
Et maintenant, qu'allais je faire ? Aussi bizarre que cela semble être, mon intelligence ne me sert strictement à rien, vu que je n'avais aucune idée de comment me comporter.

Ce baiser... Je l'avais tellement désiré et, je fus quelque peu surpris de voir que ma partenaire y répondit avec tant de volonté et tant de désir. Je la sentais posé sa main dans mes cheveux et sur mon torse pour prolonger intimement et de manière très sensuelle cette douce étreinte. Mon coeur battait la chamade, comme un enfant de dix ans déballant son tout premier cadeau de noel. J'étais en train de réaliser ce rêve, mon rêve, celui d'envouter cette sirène et d'être avec elle, tant cela soit pour une nuit ou pour une éternité. La seule chose que je ne voulais pas, c'était que cet instant précis s'arrête. Et, quelle ne fut pas ma satisfaction en sentant ledit baiser être prolongé encore et encore, tant par moi que par ma partenaire. Cependant, j'avais oublié, oui, oublié sa situation et le trouble qui devait tirailler son coeur et son âme. Un trouble assez fort qui surgit en me mordant la bouche avant que Bella ne me regarde de manière colérique en se demandant ce qu'il m'avait pris...

La laissant s'écarter, je passai machinalement le dos de ma main sur ma lèvre pour m'assurer qu'elle n'avait pas mordu trop fort. Je ne m'étais pas attendu à cela mais, cet acte et les paroles qu'elle eut à mon égard m'éclairèrent l'esprit. Oui... Je me souvins alors de ce soir où j'avais déjà presque failli l'embrasser...

--- Flash Back ---

"Tu sais, j'ai pas l'habitude de passer mon temps avec des mecs comme ça..."

[i]Me souffla la belle sirène.

"Ah? Et? Ca te déplait que je ne sois pas comme les autres?"

Demandais-je en souriant, mon esprit légèrement altéré par l'effet de l'alcool. Je pense qu'il devait en être de même pour ma partenaire mais, c'était sans compter ce détail que j'avais oublié... Celui que l'alcool ne lui faisait plus aucun effet. Néanmoins, l'un comme l'autre avions l'esprit assez clair pour parler avec franchise et sincérité.

"Non, c'est juste que... Tu es un garçon perdus, bien trop différent de ceux que je connais, les gens comme toi devrais être interdits."

Je ne pu m'empêcher de rire légèrement.

"Tu me dis ça parce que t'as bu ouais!"

Elle était venu s'enrouler autour de mon bras et me souriait, fermant les yeux, se laissant bercer par le doux et envoutant goût de la vodka que nous avions partagé sans que cela n'influe d'une manière quelconque sur son mental et sa personnalité.

"Non... Jake tu me déçois, l'alcool ne me fait plus rien et depuis longtemps, mais on peux justifié cela pour une folie passagère si tu veux... Le jour où Bella fut honnête avec quelqu'un, oui c'est bien de la folie."

J'haussa un sourcil et, en venant poser ma tête sur le sienne, je me permis de la taquiner en lui rétorquant.

"Vraiment...? Si c'est vrai, dans moins de dix secondes, je vais t'embrasser pour fêter cet évènement..."

Elle se mit alors à rire tout contre mon torse avant de se redresser et de me faire face, posant un doigt sur mes lèvres.

"C'est honnête peut être, mais jamais tu ne poseras tes lèvres sur les miennes... Ou il faudra y mettre le prix."

Nous nous regardiames durant de longues secondes avant de nous mettre à rire tous les deux de bon coeur, sans trop savoir pour quoi...

--- Fin Flash Back ---

Oui, je me souvenais alors de cet instant et je compris plus concrètement sa réaction. Elle avait juré que je ne poserais jamais mes lèvres sur les siennes. Et là, j'avais bravé cet interdit. Pire encore, elle s'était laissée aller au plaisir de répondre à ce doux plaisir qui la bouleversait tant. Une prostituée ne se faisait jamais embrasser, tant cela soit dans le monde des hommes que dans le pays imaginaire. Avais-je été fou de penser que cela serait différent? Non, tout simplement parce qu'une seule de ses phrases était restée encrée dans mon esprit. Une phrase que je lui offrirais pour toute réponse, sans savoir ce que cela provoquerait en elle.

"Car je suis un garçon perdu, bien trop différent de ceux que tu connais. Et les gens comme moi devrais être interdits..."

Voilà comment j'avais pu deviner l'étrange rapport qui nous liait tous les deux, que cela soit de manière implicité ou non. Elle avait employé le mot interdit ! Autrement dit, j'étais ce bonheur, ce plaisir qu'elle recherchait tant et auquel elle se refusait entièrement pour je ne sais quelle obscure raison...

Je souris fièrement en le regardant s'essuyait ces lèvres qui il y a quelques minutes plus tôt s'étaient posées sur les miennes, trop en colère contre lui pour avoir fait ça, et contre moi pour avoir un instant pensé que je voulais continuer avec lui cet acte, je reste stoïque comme une idiote planté devant lui.
Un baiser. Lui et moi. Moi et lui. Nous ?
Encore une fois je suis trop en colère et déstabiliser pour remarquer que mon compagnon était partis dans ses pensées, il à l'air surpris et heureux à la fois, à quoi pensait il bon sang ?
N'arrivant pas à déchiffrer son visage aveuglé par la haine qui brouillait peu à peu mon regard, mes oreilles bourdonnantes j'entends à peine ce qu'il ose me dire.
"Car je suis un garçon perdu, bien trop différent de ceux que tu connais. Et les gens comme moi devrais être interdits..."

Prise au dépourvu je ne sais que répondre, comment un gamin comme lui, pouvait avoir autant de mémoire, se souvenir de cette stupide phrase que j'avais prononcé il y avait combien de temps déjà ? Des années, ça j'en suis sure, surement au moment où j'étais encore une stupide sirène qui venait de débarquer dans ce monde pleine d'espoir, je secoue la tête, cette idée m'insurpporte, je ne suis plus cette gamine, d'ailleurs je ne l'ai jamais été, point, fin de l'histoire.

Je m'approche de lui, posant mon index sur sa joue chaude.
Je souris, consciente que je ne voulais pas forcément lui faire de mal, je voulais surtout l'éloigner de moi, pour qu'il comprenne que je n'étais pas faite pour lui, ni pour personne.

_Je t'aiderais pour tes batailles contre les pirates, je serais une allié précieuse crois moi, et lorsque tu tueras enfin le capitaine, tu me donneras ma liberté...
_Tu me tueras...

- Mourir, alors ?
- Ce doit être une formidable aventure.
- Je te tuerai.

Le souvenir de cette discussion se fait cuisant maintenant que je suis fasse à Jake, Peter m'avait promis de me tuer, une fois qu'il aurait achevé Crochet, ma fierté me poussait à tenir cette promesse, je voulais mourir des mains de Peter Pan.

_Mon beau... Les mots ne sont que des paroles, seuls les actes comptent.

Mon sourire s'étire encore plus, cachant mon cœur qui s'était éveillé avec son baiser, oui le ramenant à la triste réalité son battement puissant se meurt peu à peu.

_Ce que j'ai pu dire ou faire avant n'a à présent aucune importance, maintenant je n'attends qu'une chose avec impatience...

Ma mort.Je trésaille sans le vouloir.

_Un baiser de moi pour toute ta vie devrais te suffire, heureusement que tu te sois lancé maintenant...
Car bientôt je ne serais plus là.

A-t-il réellement compris ce que mes paroles voulaient lui faire comprendre ? Je n'en savais rien, peut être, oui, non, qu'importe personne ne me feras changer d'avis sur ce que Peter et moi avions décidé.

Qu'allait-elle encore me dire? Qu'allait-elle inventé cette fois ci? Je la voyais, troublée, perplexe, ne s'étant certainement pas attendue à ce que je lui sorte une telle phrase qu'elle avait pu avoir à mon égard il y a bien longtemps. Mais oui, que voulez vous, je suis un garçon plein de surprises et, surtout, ayant une mémoire très sélective. Dés qu'un propos ou qu'une personne me touche personnellement, je ne l'oublie jamais. Par exemple, l'on est censé tout oublié en arrivant au pays imaginaire, néanmoins, je me souviendrai toujours de mes parents, me jettant à la rue en me déclarant ouvertement : "tu n'es qu'un bâtard, une honte de la société qui n'est même pas foutu de nous être utile. Le raté que tu es n'es pas notre fils!". Bon, d'accord, j'ai jamais eu beaucoup d'attache avec mes parents mais, lorsque vous entendez cela des personnes vous ayant mis au monde, ça vous marque. Ainsi, que cela soit des propos positifs ou négatifs, je n'oublie jamais ce genre de choses, ce qui ne devrait certainement pas arranger les affaires de Bella...

Elle me regarda, se rapprochant à nouveau tout en posant son index sur ma joue. Je ne souriais plus, je ne lui faisais pas la tête non plus. Je la regardais simplement en toute simplicité, tentant de comprendre ce qui était en train de se passer dans sa tête. Elle n'affichait aucune émotion. Non, je n'arrivais pas à lire un quelconque trouble ni à déceler de la joie ou de la tristesse. J'étais face à un mur de pierre qui ne m'offrait aucune ouverture pour venir le réduire en ruines et découvrir ce qui se cachait profondément derrière ce dernier. Pourtant, il y avait quelque chose, j'en étais persuadé. Sans connaitre son passé, ni l'ampleur des choses et des discussions qu'elle avait déjà vécue ici, je sentais pourtant que l'on se ressemblait sur un point fondamental. Elle et moi, nous, nous étions des écorchés vifs, tous les deux. J'eus alors la sote idée de me dire que c'était peut-être pour ça qu'elle me repoussait tant... Car, lui ressemblant sur ce point, j'étais peut-être le seul à pouvoir la comprendre...

Elle finit par parler. Je me tus, lui laissant la liberté de me sortir son discours qui avait clairement pour but de briser mes espoirs envers elle, que tous les deux, nous puissions être ensemble, autrement que dans un lit... Cependant, je décela une faille, une contradiction dans ses propos. Elle prôna qu'il ne fallait pas se fier aux paroles mais bien aux actes. Là, déjà, elle devrait alors se rendre compte qu'elle avait partagé ce baiser et que donc, même si elle ne le voulait pas, cet acte comptait. Par la suite, elle venait rajouté le fait qu'elle ne serait bientôt plus là... Elle allait mourrir? Etait-ce cela le sens de sa phrase? J'en avais la curieuse sensation en tout cas. Cela dit, mourrir fait partie de l'ordre naturelle des choses et, sincèrement, je ne sais pas comment je réagirais si la seule femme qui me procure tant de sensations et de sentiments pour la première dans ma vie devait disparaitre. Mais ce n'était pas un argument, pas pour moi, non ! Bien sûr, je n'avais aucune idée du pacte qu'elle avait pu passer avec Peter et, tant mieux. Je crois que si je l'aurais su, alors, j'aurais d'abord tout fait pour enfin offrir le sourire et le bonheur à Bella et, ensuite, me serai mis en guerre avec Peter pour qu'il renonce à cette promesse... Je n'ai aucune idée de ce que j'aurais fait...

"Bella... Tu veux me chasser?"

Haussais-je les sourcils.

"Dans ce cas, fais le et ne me sors pas des arguments à deux balles qui ne tiennent pas la route. Si seuls les actes comptent, pourquoi te sens-tu si mal d'avoir partagé ce baiser et de l'oublier? Si seuls les actes comptent, pourquoi penses-tu déjà à ta mort? Et si seuls les actes compent, pourquoi ne me violente tu pas simplement pour que je parte?"

Je vins poser mes mains sur ses épaules, tout en plongeant d'avantage mon regard sombre et ténébreux dans celui de ma partenaire, ne terminant pas mon discours pour le moment.

"Tu ne seras bientôt plus là? Et bien moi non plus, comme cette île, comme ce monde, comme tout ce qui nous entoure ! C'est ça la vie, on nait pour mourrir et ensuite renaitre de plus belle, tout simplement. Et si l'on ne devait rien faire sous prétexte que l'on va mourrir, à quoi bon vivre, hein?"

Ma voix s'élevait, je m'emportais quelque peu. J'aurais préféré rester calme mais je voulais qu'elle comprenne, enfin, qu'elle me comprenne et qu'elle m'écoute réellement.

"Et si seuls les actes comptent, tu n'attendrais pas la mort, tu mettrais fin à tes jours ! Alors avant de me prendre pour un simple gamin sans cervelle et sans maturité, regarde toi en face, sans faux semblants. Accepte que tu es un être humain, comme tout le monde, qui posséde tant de souffrances que de joies en elle. Accepte d'être cette personne que ton coeur désire tant, une personne souriante, insouciante et qui a envie de regouter à ce bonheur que tu t'interdis pour une raison que j'ignore."

Dans ma colère, et dans ma tristesse de la sentir si seule au fond d'elle, si désespérée peut-être pour en venir à attendre la mort sans vouloir se livrer à une quelconque trace de bonheur, une larme brula mes yeux. Deux larmes jumelles qui transformérent mes yeux en de doux iris tourblés et vacillants. Mais des larmes qui ne coulèrent pas, qui restaient là, ancrées dans leur prison charnelle.

"Accepte de vivre..."

Lui soufflais-je alors avant de la lacher et de lui faire dos, espérant simplement qu'elle ai compris mes paroles et, avec un peu de chance, qu'elle les ai acceptées...

"Bella... Tu veux me chasser ?"

Bien sur mon jolie, ne le comprends tu pas ? Tu n'a rien à attendre de moi, trouve toi une jolie fille de quinze ans pour passer tes jours et tes nuits au près d'elle.
Ne t'emmerde pas avec une femme comme moi qui attendait sa mort comme le plus précieux des cadeaux.
Pourquoi n'oublies tu pas que j'existe ? Idiot...

Et voila qu'encore une fois il me sort un de ses grands discours cherchant à me perdre comme toujours, un de ses discours qui trouve la faille, si minime soit elle, dans mes propos d'avant.
Seuls les actes comptes ? Comment avais je pu être si débile pour pouvoir sortir une phrase telle que celle ci, j'aurais dû me douter que Jake s'animerait...
Colère, tristesse, peur ? Comment pouvait il ressentir tant de choses à la fois ?
Comment lui pouvait alors que moi non ?
M'aimait-il ? Le sombre fou.
Il causait son malheur tout seul en vivant cet "amour" à sens unique.
Je ne pourrais jamais lui rendre, mon cœur s'emballe, comme pour me montrer que lui voulait le vivre.
Arrête de battre si fort, sinon je t'arracherais de mes propres mains, comme je l'avais fait pour ce stupide pirate l'autre soir.

"Et si seuls les actes comptent, tu n'attendrais pas la mort, tu mettrais fin à tes jours !"
Je l'aurais bien fait seule crois moi, mais j'ai une chose qui me rappelle à la réalité de ma vie, et la réalité de ce caractère qui me définissait. J'avais une fierté. Une énorme et trop prenante fierté, je souhaitais mourir de la main de celui qu'ils considéraient tous comme un dieu.
Aveugle qu'ils étaient, peut être bien que oui, mais alors je serais donc aussi aveuglé qu'eux, vu que je voulais que son poignarde s'enfonce dans mon cœur.

Mon stupide cœur qui reprends ses battements de plus belle, je n'entends plus que ça, l'écho de cette torture embue mon esprit. M'empêchant de penser, mon cœur bats plus que jamais lorsqu'il prononce cette phrase...
"Accepte de vivre..."
Accepter de vivre ? Mais pourquoi ? Mon ciel est noir, mon esprit est froid, mon cœur, même s'il prétends le contraire, est de pierre glaciale.

Il me tourne le dos, rageant contre moi même rien qu'en pensant aux gestes que je vais faire, je retourne l'enfant de seize ans. Posant mes mains sur ses épaules, finalement je ne dois pas forcer pour qu'il repose son regard sur moi.

_Accepter de vivre ?
Soufflais je, ma voix s'est calmée, de toute façon je la veux douce et tendre.

_Pourquoi ?

Pourquoi devrais je vivre ? Je n'aimais pas tout ce monde qu'il y avait autours de moi, je n'aimais pas tout ce qu'il se passait ici, drogue et alcool, voila leurs stupides vies, je n'aimais pas parler longtemps avec les gens, débattre sur des sujets pendant des heures n'était pas du tout mon fort, je ne voulais pas m'attacher aux gens, eux qui un jour me tourneraient le dos à jamais, attendre la mort était la seule et bonne solution que j'avais trouvé, et même si par je ne sais quels moyens il arrivait à me convaincre, je mourrais ça j'en suis certaine, Peter ne tuerais jamais notre pacte, non il m'avait promis.
Je n'aimais pas tout ça.
Ou bien m'empêchais je d'aimer ?
Peut m'importe, ça ne changerais pas.

J'étais content, oui, heureux même de lui avoir sorti ce discours aux allures légèrement moralisateur. Si mes propos ne lui plaisaient pas, et bien tant pis, je m'en fiche. Si elle se veut détacher de tout, c'est que rien ne la touche, rien ne la blesse et que lui dire tout ou rien reviendrait au même. Mais si elle était détacher de tout, mon discours n'aurait servi à rien. Rien qu'à cette possitiblité, mon esprit s'embruma, mon coeur battait à tue-tête pour me plonger dans la peur et la crainte de ne pas avoir été écouter une seule et unique seconde. D'un autre côté, j'avais un atout et, je le savais. Cette phrase, cette dernière et ultime phrase que j'avais eu pour elle. Oui, rien que pour cela, je savais que son esprit se bouleverserait et qu'elle désirerait que j'aille plus loin.

Comme de juste, je venais de lui tourner le dos, quelques secondes passant, et Bella vint me saisir par les épaules pour me placer face à elle alors que je n'offrais aucune résistance. Cette légère bulle pétillante formée par mes larmes avait disparue et je pouvais donc rester là, en face d'elle, sans montrer un quelconque signe de faiblesse ou de tristesse. Elle voulait jouer la stoïque, bien, il en ferait de même. Puisqu'elle voulait être un coeur de pierre, elle serait confrontée à un autre coeur de pierre.

Elle me demanda pourquoi, pourquoi vivre? Pourquoi accepeter de se sentir vivante? Une question auquel même un psychologue n'a pas toujours la réponse. Et là, mon discours moralisateur me revint à la figure. Comment pouvais-je réussir à convaincre quelqu'un d'accepter de vivre? Comme pouvais-je expliquer et présenter des raisons valables pour que Bella l'écoute et accepte de ne plus être cet être enfermé et enchainer dans une tristesse dont elle n'avait conscience?

"Pourquoi?"

Repris-je alors doucement, réfléchissant alors quelque peu, car je ne voulais pas qu'elle remarque que je pourrais avoir des difficultés à lui répondre quoique ce soit. Et, soudainement, un éclair traversa mon esprit, une illumination qui me permis de savoir quoi dire, quoi répondre et, ce, en toute sincérité.

"Pour me poser cette question... Accepte de vivre pour traiter des gens comme de la merde si c'est ça ton ambition, accepte de vivre pour te moquer de moi et me prendre pour un pauvre abruti à te parler comme ça... Accepte de vivre pour voir que tu as un coeur... Accepte de vivre pour prouver à tout le monde que tu vaut mieux qu'eux..."

Mes sourcils se froncèrent, traduisant le côté des plus sérieux que je pouvais posséder en ce moment. J'avoue que je n'étais pas sûr de mes mots, ma vie de toxico me faisant avoir la sensation que je ne serai jamais un psychologue convaincant.

"Accepte de vivre pour rire et souffrir, accepte de vivre pour pouvoir prendre un malin plaisir à écarteler tes clients. Accete de vivre pour avoir plus de satisfactions à être sournoise avec n'importe qui mais..."

Je baissai mon visage, ne pensant qu'à un seul argument qui pourrait continuer à retenir son attention...

"Surtout..."

Non, je devais le lui dire avant...

"Accepte de vivre..."

Mais qu'est-ce qui me retient bordel?

*Pour moi*

"Pour recevoir la mort comme une véritable délivrance..."

Je n'avais pas réussi, oui, j'avais lamentablement échoué. Je n'étais qu'un lâche incapable d'avoir assez d'assurance pour dire à celle qui me plaisait tant que je ne pourrais accepter de la voir mourrir, que je voulais qu'elle vive pour moi, pour nous, même s'il n'y avait pas encore de nous...
Mais, surtout, j'étais en train de me dire que je n'avais pas su choisir mes mots pour lui donner une bonne raison quand au fait d'accepter de vivre.

Tant pis, elle ne voulait pas vivre alors, autant lui prouver que j'avais entendu son appel... Oui, je me suis mis à chanter, purement et simplement, de cette voix douce et légère que j'avais pris à avoir avec cette chanson que j'appris il y a bien longtemps, au coeur d'une ruelle, un soir d'hiver...

(Lien de la chanson : ICI)
La chevelure au vent,
Elle allait intrépide
Vers le gouffre écumeux hurlant
A ses pieds nus,
Et l'ivresse du bruit ,
Dans ses yeux ingénus,
Lui masquait les dangers
De la vague rapide .

Tout son être vibrait
Au vacarme splendide
Sans souci des périls
A cet âge inconnu,
Frissonnant aux embruns
Du grand Large venus
Avec la Mort sournoise,
Implacable et stupide.

Puis, dans un grondement
Du récif ébranlé
Sous son linceul d'écume
Elle avait appelé,
De quelques faibles cris
De colombe blessée...

Mais l’enfant qui croyait
Ne pas être entendu
Vit Dieu même penché
Sur sa lèvre glacée,
Répondre en souriant
A l 'appel éperdu

"Pour recevoir la mort comme une véritable délivrance..."

Dans tous ses faux arguments je n'en retiens qu'un seul. Une véritable délivrance ? Mais Jake, j'aurais le temps d'apprécier cela, je n'allais pas mourir encore, il fallait que le pirate sanguinaire tombe pour que je suive sa chute.
Je me suis programmé une mort parfaite, ne t'en fais pas pour moi, mon tout beau.

L'écoutant chanter en fermant les yeux, je respire longuement, une bouffée de vie surement.
Mon esprit se plait à vagabonder alors que sa voix emplis la bâtisse qui emprisonnait notre danse, notre combat, nos sentiments ? Je n'en sais rien.
Jake faisait partie entière de ma vie, même si je disais le contraire, cette pensée, encore une fois m'énerve, quand allait il comprendre que je ne pourrais jamais lui rendre ce qu'il souhaite me donner.
Je fronce les sourcils, les yeux toujours clos.
L'idée qui finalement Jake ne m'aime pas vient troubler mon apaisement, et si cette pensée s'avérait à être vrai, je réagirais comment ?
Penser qu'il m'aimait me plaisais, je le voulais, le souhaitais, en bonne égoïste que j'étais, je lui faisais la requête de m'aimer alors que je ne pourrais jamais lui rendre ce que lui désirait.
Mon amour.

Ma respiration s'accélère, me rappelant l'expression qu'il avait prise, je visualise son regard lorsqu'il avait commencé à parler, vide, froid, glacial, parfait reflet de ce que devais être le mien, mais malgré tout ça il n'avais pas réussit, j'avais toujours envie de stopper ma vie, arriverait-il à me pardonner, un jour ?
Arriverait-il à pardonner Peter, lorsqu'il apprendra que c'est lui qui m'avait arraché à toute vie ?

Le vent souffle, sa chanson continue, sombre mélodie synonyme de celle que j'étais, mes cheveux me viennent dans le visage, lentement, d'un lenteur telle que je n'aime plus mon geste, je dégage mon visage de son cache blond, le son de sa voix s'arrête, nous en étions déjà venu à la fin de sa douce mélodie ?
Je peine à y croire, cet instant aurait pu durer des années, je n'en aurais jamais vu la fin.

Le retour à la réalité est plus dur que ce que j'aurais pu pensé, je réouvre les yeux, il me regarde, attendant surement que je parle.
Je soupire longuement, qu'allais je faire de lui ? Qu'allais je faire si finalement il n'éprouvait rien pour moi ?
Choisissant la facilité plus qu'autre chose, je m'avance à distance normale de lui, normale ? Non, nos corps n'étaient qu'a quelques centimètre l'un de l'autre, je souris, et lui lance provocatrice.

_Gamin.

Oublions les idées de mort pour l'instant, oublies tes belles paroles, joues avec moi mon Jake, prouves moi que tu veux de moi, même si tu ne souhaites pas être mon client, montre moi encore une fois que tu me désires tant.
Comme d'habitude.
Oublies tes déclarations, gardes les pour une autre.

Mes mots, mes paroles, ma chanson défilèrent ensemble sur la douce et légère brise du vent qui accompagnait cette sérénade. J'étais face à elle, mon visage venant se peindre des émotions que pouvaient évoquer cette chanson. A savoir la mort, le désespoir et la douce et tonitruante tragédie de la fin d'une existence. Oui, autrement dit, mes sourcils froncés, ma face arborait la mélancolie et la solitude tandis que mes yeux dégageait autant d'intensité que mes mots sur Bella... Bella, elle qui restait là, face à moi, sans bouger, recevant ma chanson sans rien dire. Ses yeux fermées, j'avais le sentiment de réussir à la porter par cette chanson qui était faites pour elle, et pour personne d'autre. Cette chanson et ma sirène se complétaient tellement... L'une donnait un visage à l'autre, tandis que l'autre donnait tout son sens à l'une... Oui, une union à laquelle tout le monde n'avait pas la chance d'assister et que je venais d'offrir à Bella comme un cadeau éternel pour une histoire vaine entre nos deux personnes.

Mes paroles prirent fin, elle rouvrit les yeux et j'étais toujours face à elle, n'ayant pas bougé d'un pouce. Nos deux corps se touchaient presque mais, l'un comme l'autre, nous prenions soin d'éviter tout contact charnel comme si cela aurait représenté le plus grand des sacrilèges. Quelque chose était en train de se produire, oui, l'envie de se céder mutuellement et pourtant la crainte de se lancer. Tout du moins, cela restait mon point de vue. Je restais en effet intimement persuadé que Bella voulait de moi et que, même si elle me provoquait, elle ne voulait pas que cela soit banal et se déroule comme si j'étais l'un de ses clients. Même si elle ne le voyait, je restais sur de moi sur le fait que son coeur voulait m'accueillir mais qu'il était tiraillé avec ce besoin d'être si soigneusement renfermé sur lui-même.

Nous nous regardâmes... Elle m'appela gamin et moi, moi je souris simplement...

"Hum..."

Je me penchai vers elle comme pour venir l'embrasser sur la bouche mais, au dernier moment, mes lèvres glissèrent sur sa joue que j'embrassa légèrement et soigneusement avant de prononcer un léger.

"Bonne nuit Bella..."

Je la regardai durant une à deux secondes puis fit volte face, glissant mes mains dans mes poches et repartant de la batisse abandonnée. Notre entrevue était terminée, qu'elle veuille ou non. Il était inutile d'aller plus loin, en tout cas pour ce soir. Cette envie de la possèder se trouvait toujours enfermée au creux de mon être mais je ne pouvais agir avec elle comme avec n'importe quelle fille. Moi, le genti badboy, je me sentais devenir un individu bien, utile, possédant un sens à son existence lorsque j'étais en sa compagnie. Et, rien que pour cela, je ne pourrai jamais la traiter comme n'importe quelle fille...

Ainsi je ne la regardais plus... Ainsi, la suite de cette nuit fut venue... Ainsi, je disparu...

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